Réuni, ce mardi 3 décembre à Cotonou, le Comité des ministres du projet du Gazoduc de l’Afrique de l’Ouest (Gao) a discuté de la révision des tarifs de transport du gaz dans les Etats parties et du projet d’une Unité flottante de stockage et de regazéification. Les échanges augurent de changements quantitatifs et qualitatifs dans la fourniture de l’énergie.
A compter du 1er janvier 2020 jusqu’au 31 décembre 2024, de nouveaux tarifs de transport du gaz devraient être appliqués sur les lignes Est (Itoki-Cotonou, Itoki-Lomé et Itoki-Tema) et Ouest (Takoradi- Tema) du Gazoduc de l’Afrique de l’Ouest (Gao). Le Comité des ministres du projet, réuni, hier à Cotonou, en sa dix-neuvième session, s’est prononcé sur le sujet. Les nouveaux tarifs interviennent après l’évaluation de l’application des tarifs intermédiaires pendant les douze derniers mois. Ils devraient permettre une baisse de près de 25 % par rapport aux tarifs de la deuxième période tarifaire.
Après les deux premières périodes 2011 à 2014 (Tp1) et 2014 à 2018 (Tp2), la troisième période tarifaire (Tp3) qui devrait commencer en janvier 2019 avec de nouveaux tarifs, a connu quelques difficultés du fait des divergences nées à propos des paramètres clés de fixation, selon Dèdèriwè Ably-Bidamon, ministre togolais des Mines et des Energies, président du Comité des ministres du Gao. Les discussions menées par l’Autorité du Gao (Agao) dirigée par Dèbo-K’mba A. Barandao et la Société d’exploitation du Gazoduc (Wapco) conduite par Gregory Germani, ont permis de les aplanir pour le bonheur des clients consommateurs.
Le projet de construction d’une Unité flottante de stockage et de regazéification (projet Fsru) a été également abordé par le Comité ministériel. Initié par le gouvernement du Bénin, il vise à accroître la capacité du Gazoduc et garantir la sécurité de l’approvisionnement en gaz, non seulement pour le Bénin mais aussi pour les autres Etats parties au Gazoduc, précise le ministre de l’Energie, Jean-Claude Houssou.
Avec les prévisions à la hausse du parc de production d’électricité au plan national, justifie-t-il, cela paraît nécessaire ; le gaz étant le principal intrant pour la production de l’électricité. De même, il était question de contrer les actes de sabotage souvent observés sur le tronçon Escravos-Lagos, selon le ministre. Pour ce faire, la société Total SA a été recrutée au terme d’un appel d’offres international pour la réalisation du projet et un accord cadre a été signé entre le Bénin et la société, souligne le ministre Houssou.
Succès
Le projet du Gazoduc de l’Afrique de l’Ouest (Gao) vise à assurer un approvisionnement en gaz au Bénin, au Ghana, au Togo à partir du Nigeria, soit sur une distance de 678 kilomètres. « Son succès ne résulte pas du hasard, mais plutôt de notre volonté commune, de nos efforts constants, de notre détermination, de nos engagements résolus et de nos actions que nous menons avec dynamisme et détermination », signale le président du Comité des ministres du Gao.
Dèdèriwè Ably-Bidamon exhorte tous les acteurs du Ghana et de Wapco à tout mettre en œuvre pour l’achèvement rapide de la deuxième phase du projet d’interconnexion Takoradi-Tema, reliant le Gazoduc de l’Afrique de l’Ouest au réseau de gaz du Ghana. Cette phase consiste en des travaux d’accroissement de la capacité de la station de réception du gaz de Tema au Ghana.
Le projet peut compter sur la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) au dire de Sediko Douka, commissaire à l’Energie et aux Mines de la Cedeao. Il rassure de « l’entière disponibilité » de l’institution régionale à apporter son appui à toute initiative concourant à l’amélioration du fonctionnement du joyau sous-régional que constitue le Gazoduc de l’Afrique de l’Ouest.
Les délégations ministérielles, l’Agao et la Wapco s’engagent à en faire un outil de sécurisation de l’approvisionnement en énergie durable et à moindre coût. A cet effet, il est envisagé la révision de la loi et du règlement du Gao pour assurer d’une part, la prorogation de certains allègements fiscaux accordés à Wapco et d’autre part, l’amélioration du cadre réglementaire pour permettre à l’Agao de disposer d’outils appropriés pour une meilleure régulation. Les amendements à apporter aux textes ont pour but d’améliorer la situation financière de la société d’exploitation. Entre autres, il s’agit de l’extension de la période d’exemption fiscale, l’extension de la période de report des pertes de 9 ans à 15 ans, la fixation d’un nouveau ratio dette/capitaux propres, la fixation du taux d’imposition au taux le plus élevé appliqué dans les quatre Etats parties (sans toutefois dépasser la limite de 35 %) et la réduction de la fréquence d’inspection et d’essai des équipements.