
Relancer la filière anacarde à travers des actions hardies de tous les acteurs
Le Conseil d’orientation du projet BeninCajù (Cop) a tenu, hier mercredi 24 octobre, sa première réunion au ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche (Maep). L’objectif de cette rencontre ouverte par le directeur de cabinet du ministère est de formuler des recommandations afin d’améliorer la performance de la filière anacarde au Bénin.
La relance de la filière anacarde nécessite des actions concertées des différentes catégories d’acteurs. C’est pour identifier les stratégies adaptées en vue d’améliorer la productivité que le Conseil d’orientation du projet BeninCajù conduit par Technoserve en partenariat avec Catholic relief services a tenu sa première session au ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et la Pêche.
Expliquant le bien-fondé de la rencontre, James Obarowski, directeur pays de Technoserve, indique qu’elle répond à la complexité de la filière anacarde liée aux exigences du marché international et aux contraintes de son développement qui requièrent un dialogue permanent au sein des acteurs. « Il est nécessaire d’accompagner le gouvernement du Bénin dans ses actions en facilitant un dialogue plus intensif et régulier entre les différents partenaires du projet BeninCajù à travers la mise en place d’un cadre de concertation que constitue le Conseil d’orientation », indique-t-il. Selon lui, il s’agit de maintenir au sein de ce creuset un mécanisme d’échanges d’information, d’expériences et de données en vue d’une meilleure connaissance de la filière anacarde par les acteurs béninois et de son évolution au niveau mondial. Evoquant les missions du Conseil d’orientation, il a mentionné qu’elles portent sur la définition d’une stratégie globale du projet, l’appréciation de son état d’avancement et les leçons tirées, les apprentissages clés à intégrer pour sa réussite, la mise en place des groupes de travail spécifiques chargés d’examiner les décisions clés.
Des orientations stratégiques
Il se chargera aussi de suggérer des orientations stratégiques fondées sur des enjeux macro-économiques à même d’influer sur le projet et de formuler des recommandations afin d’assurer une meilleure performance. «La présente session marque le début d’un processus dont l’aboutissement requiert de tous un engagement et une détermination au regard des objectifs assignés par le programme d’action du gouvernement », précise James Obarowski.
L’anacarde, dira Nazaire Idrissou Houssou, représentant de l’Usaid, est la deuxième source de recettes en termes d’exportation pour le Bénin après le coton. A ce sujet, il salue les efforts du Bénin pour son développement. Depuis 2013, relève-t-il, la production d’anacarde connaît une tendance à la hausse avec une amélioration des conditions de vie des producteurs même si les gains sont encore modestes. Mieux, il fait savoir que les perspectives sont bonnes pour la demande en noix de cajou sur le plan mondial avec l’émergence de nouveaux marchés tels que la Chine. Toutefois, des défis subsistent dans le secteur afin que le Bénin puisse tirer grand profit des nouvelles opportunités. Entre autres défis, il mentionne la fluctuation prononcée des prix des noix brutes, la commercialisation non groupée des noix, l’utilisation des techniques de production extensive par la majorité des producteurs, la trop faible capacité d’action de l’interprofession, le manque d’un dialogue soutenu entre producteurs et transformateurs, l’absence d’une politique harmonisée de promotion de la filière au niveau sous-régional. Il a promis l’appui du gouvernement américain pour accélérer la promotion de la filière et améliorer les conditions de vie des producteurs sans oublier de créer les conditions pour que son assistance ne soit plus nécessaire. Pour ce faire, il est attendu des recommandations de la présente session.
Procédant à l’ouverture des travaux, Bonaventure Kouakanou, directeur de cabinet du ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, souligne que cette filière est stratégique pour le Bénin. Cette position de la filière a besoin, selon lui, d’une synergie d’actions entre ses différents acteurs pour que des résultats encourageants soient obtenus. Aussi exhorte-t-il les participants à faire des réflexions approfondies pour des recommandations suceptibles de répondre aux défis de la filière.