Le Secrétariat international francophone pour l’évaluation environnementale (Sifée) tient, à Cotonou du 09 au 11 septembre, la 22e édition de son colloque annuel avec environ deux cents participants en provenance d’organismes gouvernementaux, universitaires et privés de plus de 25 pays d’Afrique, d’Europe, d’Amérique et d’Asie. Ce colloque sera suivi de l’école d’été du Sifée prévue du 12 au 14 septembre. Une occasion pour les participants, tous des experts d’exposer leurs expériences dans le domaine du foncier.
La 22e édition du colloque international du Sifée s’ouvre ce lundi à Cotonou, et porte sur le thème : « Evaluation environnementale et enjeux fonciers». Il se tient du 09 au 11 septembre et sera suivi de l’atelier de formation reconnue sous le nom Ecole d’été du 12 au 14 septembre sur le thème : « Evaluation environnementale et enjeux fonciers : la géomatique comme outil d’aide à la décision ». Le colloque vise à cerner le rôle des questions foncières et leurs modes de régulation dans les domaines de l’évaluation environnementale et de la gestion de l’environnement, et cela dans la perspective d’apporter des pistes de solutions aux défis posés par le traitement de l’enjeu du foncier, particulièrement en contexte africain. Les acteurs de l’évaluation environnementale qui y participent vont faire le point sur les pratiques du foncier et préciser les contours de ce domaine.
En appréciant le thème du colloque, le ministre du Cadre de Vie et du Développement durable, José Tonato, a souligné que toute politique, tout programme ou projet de développement prend toujours corps sur un territoire. La disponibilité d’un foncier sécurisé pour la mise en œuvre des infrastructures publiques et la réalisation de grands projets privés deviennent un enjeu majeur pour les promoteurs à cause de la dualité des modalités et conditions d’accès au foncier, particulièrement dans les pays africains où le droit coutumier et le droit foncier positif ont longtemps cohabité ou cohabitent encore. La ville côtière et capitale économique du Bénin, Cotonou, est confrontée à la problématique de l’expansion spatiale face à sa croissance démographique, sans anticipation en matière de planification urbaine, d’après le ministre. Elle connait des problèmes d’espaces et de gestion foncière, fait-il savoir. « Le Bénin fournit d’importants efforts pour veiller à l’intégration du volet environnement et du volet social dans la mise en œuvre des projets structurants du Pag 2016-2021, ainsi que des projets portés par des promoteurs privés», a confié José Tonato.
Les aussurances du gouvernement
Par ailleurs, le ministre du Cadre de Vie et du Développement durable a rassuré de l’engagement du gouvernement à poursuivre une restructuration courageuse et un développement conséquent de l’Agence béninoise pour l’environnement, de façon à la mettre au niveau des ambitions de développement du Bénin, pour qu’elle devienne un levier incontournable en matière d’élaboration des outils techniques indispensables et de formation des professionnels de type nouveau de l’évaluation environnementale et sociale. A ce sujet, il a soutenu que le Sifée fait la fierté du monde francophone et s’impose comme une référence mondiale en matière de diffusion des connaissances relatives aux évaluations environnementales et sociales. Il a formé de milliers de professionnels et élaboré de nombreux outils didactiques dans son domaine de compétence, précise-t-il.
Le foncier subit d’énormes pressions. C’est le point de vue du président du Conseil d’administration du Sifée, Joël Ahoahome Agbemelo-Tsomafo. Parmi celles-ci, il a mentionné les effets du changement climatique avec la montée du niveau des océans, l’immersion des terres, l’avancement du désert … « Au-delà de ces effets du changement climatique, les activités agricoles, industrielles, minières et de développement urbain exercent également une pression sur les ressources foncières. Les sols sont soumis à toutes sortes de dégradation chimique, physique et bactériologique. Il est évident que la rareté des terres propres, fertiles et durables sera le prochain défi auquel notre humanité sera confrontée. Ce qui aura pour corollaire la démultiplication des conflits fonciers, l’accentuation de la pauvreté et la malnutrition», a-t-il expliqué. « La situation de surconsommation des ressources naturelles et de la surexploitation foncière ne peut que s’amplifier, à tel point que le 29 juillet passé, l’humanité a entamé sa phase de vie à crédit des ressources disponibles », note-t-il avec émotion. Toutes choses qui appellent une action de sauvegarde et de préservation du foncier.