Affaire tricherie sur l’âge des joueurs U-17: Le verdict attendu le 30 octobre prochain

Par Christian HOUNONGBE,

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Les accusés dans l’affaire tricherie sur l’âge des joueurs U-17 ont comparu pour la deuxième fois, ce jeudi 25 octobre, au tribunal de première instance de première classe de Cotonou. Au terme des débats, réquisitions et plaidoiries, le juge Rodolphe Azo a mis le jugement en délibéré pour le 30 octobre prochain.

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Mardi prochain, les mis en cause dans l’affaire tricherie sur l’âge des joueurs U-17 seront fixés sur leur sort. Et pour cause, le dossier a été mis en délibéré au terme du procès ouvert depuis mardi dernier au tribunal de première instance de première classe de Cotonou.
Ouvrant le bal des auditions, le médecin Parfait Aïvodji affirme avoir été nommé pour accompagner l’équipe nationale sur le plan médical et précise que c’est à la suite de la réunion de Lagos qu’il a suggéré le cabinet du professeur Vicentia Bocco pour la réalisation d’un test Irm. Suite aux interrogations insistantes du juge, le médecin Parfait Aïvodji a indiqué que le cabinet du professeur Vicentia Boco n’était pas informé du test d’Irm de Lomé ni de la situation qui a prévalu à Lagos. Au demeurant, il dit n’avoir jamais manipulé les actes de naissance des joueurs. A la suite du médecin, le professeur Vincentia Boco fait savoir que l’examen d’Irm n’est pas fiable à 100%, car cela tient compte de l’environnement, des maladies et des conditions de vie des joueurs. Elle ajoute que l’appareil utilisé par son centre est différent de celui de Lomé. Des allégations confirmées par Désiré Hounguè, technicien du centre.
Appelé à répondre des faits, le capitaine de l’équipe, Pavlek Ehoué, déclare avoir 27 ans réellement mais 16 ans comme âge sur son acte de footballeur.
A l’en croire, c’est l’entraineur principal Lafiou Yessoufou qui lui a remis l’acte de naissance tronqué. A la barre, l’ancien directeur des compétitions de la Fbf, Quentin Didavi fait remarquer qu’il n’était plus au poste au moment des faits, d’autant qu’il a été relevé de ses fonctions par le président Anjorin Moucharaf depuis le 22 août.

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Les réquisitions

Pour le ministère public, l’équipe nationale présentée à Niamey a subi la honte. Il en exige donc la réparation. « Il faut que l’honneur du pays soit lavé. Le Bénin n’est pas un pays du faux », a-t-il clamé. Il précise que les accusés ne sont pas poursuivis pour les tests d’Irm mais pour l’usage des faux actes de naissance puisque les joueurs ont avoué eux-mêmes n’avoir pas l’âge mentionné sur leurs actes. 
L’usage du faux étant intervenu après la réunion de Lagos, le ministère public a requis la relaxe pure et simple de Moïse Ekoué, Vicencia Bocco, Désiré Hounguè, Quentin Didavi et Chabi Mama dont les responsabilités ne sont pas engagées dans la commission des faits de faux et d’usage de faux. 
En outre, il a requis la relaxe au bénéfice du doute de Romain Coovi, Rodolphe Abadji et Ernest Sagbo. En ce qui concerne les joueurs, le ministère public a requis que soient retenus les faits de faux et usage de faux. Par conséquent, il a requis à leur encontre une peine de cinq mois de prison dont un mois d’emprisonnement ferme ; et pour les dirigeants et le staff technique, poursuivis pour complicité, 12 mois d’emprisonnement dont deux mois fermes avec une amende de 400 mille Fcfa et 10 millions de Fcfa à verser au Trésor public.
Représentée par Me Bastien Salami, la partie civile a soulevé la cupidité des inculpés. « Celui qui fait usage de faux est puni. Tous les joueurs ont fait le faux intentionnel. L’aveu a été réitéré devant votre barre », a-t-il précisé.  Au regard de tout ceci, il a demandé 20 millions de Fcfa de dommages-intérêts pour le président Anjorin Moucharaf, 10 millions de Fcfa pour les membres du staff technique, le directeur des compétitions Quentin Didavi et le médecin, 200 mille francs Cfa pour chacun des joueurs et 500 mille Fcfa pour les autres prévenus.

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La défense 

Le conseil de Chabi Mama, Vincentia Bocco, Désiré Hounguè, Quentin Didavi ainsi que celui de Rodolphe Abadji, Romain Coovi, Jacques Ernest Sagbo ont demandé au juge d’aller dans le sens du ministère public. La défense des joueurs estime, quant à elle, qu’il n’est pas juste de condamner ces jeunes qui ne voulaient que défendre les couleurs nationales. Elle a donc plaidé pour que soit retenue à leur encontre une amende symbolique assortie de sursis. 
Pour la défense de l’ancien président de la Fbf, Anjorin Moucharaf, l’infraction n’est pas constituée. Le collège d’avocats défendant l’ancien président de la Fbf a rappelé que celui-ci a sauvé le pays de la sanction de la Caf. « Si Anjorin Moucharaf n’a pas retiré l’équipe, c’est pour éviter une sanction au Bénin… », a soutenu Me Rafiou Paraizo avant de plaider qu’il soit libéré au bénéfice de doute.