Assemblée nationale: Le rapport d’activités de Me Houngbédji adopté

Par Thibaud C. NAGNONHOU, A/R Ouémé-Plateau,

  Rubrique(s): Actualités |   Commentaires: Commentaires fermés sur Assemblée nationale: Le rapport d’activités de Me Houngbédji adopté


Le rapport d’activités du président de l’Assemblée nationale, Me Adrien Houngbédji pour la période allant du 1er avril au 30 septembre 2018, a été adopté par une majorité écrasante des parlementaires. Ce document, le septième sous la septième législature, a été approuvé à l’unanimité des députés présents ou représentés contre dix voix de l’Opposition parlementaire.

LIRE AUSSI:  Panne de Facebook et consorts : comme une sorte d’apocalypse

Exercice constitutionnel de présentation de rapport d’activités du président de l’Assemblée nationale une fois encore réussi pour Me Adrien Houngbédji. Il a présenté à ses collègues députés, ce lundi 29 octobre, le point des activités de l’institution parlementaire pour la période allant du 1er avril au 30 septembre 2018. Le document a été approuvé, mais sans les voix des députés de l’Opposition présents ou représentés qui l’ont rejeté. Cette présentation est la septième et l’avant-dernière sous la septième législature dont le mandat s’achève en mai 2019. Comme son nom l’indique, le rapport retrace point par point et avec rigueur l’ensemble des activités de l’institution parlementaire au cours des six derniers mois notamment la production législative, les travaux des commissions permanentes et en séances plénières ainsi que le contrôle de l’action gouvernementale.
Dans le fond, le rapport renseigne qu’il y a eu au total 59 séances plénières au cours de la période de référence. 79 dossiers ont été affectés aux commissions permanentes et 45 ont été traités. De ces 45 dossiers traités, 42 ont été examinés et adoptés en plénière. Parmi ces dossiers favorablement adoptés, Me Adrien Houngbédji note 17 lois ordinaires dont surtout la loi sur la Charte des partis politiques et le Code électoral. Selon le président de l’Assemblée nationale, l’adoption de ces deux textes constitue une contribution du Parlement à la concrétisation de la réforme du système partisan. Ceci a suscité une effervescence de la classe politique avec la création et les regroupements de partis politiques qui témoignent de la vivacité et du dynamisme de la démocratie béninoise, constate avec satisfaction Me Adrien Houngbédji.
Par ailleurs, il a été noté toujours au cours de la période sous revue 14 autorisations de ratifications accordées à savoir 5 conventions et traités et 9 accords de prêts et de financement le tout pour un montant de 240, 007 milliards F Cfa mis à la disposition du gouvernement par le Parlement pour la mise en œuvre de sa politique de développement.
Aussi, le rapport présenté par le président de l’Assemblée nationale éclaire-t-il sur le bilan du contrôle de l’action gouvernementale au cours des six derniers mois. Il informe qu’il y a eu 17 questions orales avec une question orale sans débat. Mais aucune de ces questions n’a été examinée, déplore le président de l’Assemblée nationale. Il a été noté 14 questions d’actualité dont deux examinées en plénière. Lesquelles concernent le rachat de la dette intérieure bancaire du Bénin et l’augmentation du prix du ciment, rappelle Adrien Houngbédji.

LIRE AUSSI:  Faut-il brûler la HAAC ?

Réponse du berger à la bergère

Toutefois, aucune interpellation du gouvernement encore moins de commission parlementaire d’information, d’enquête et de contrôle n’a été enregistrée. Cette contre-performance de l’Assemblée nationale en matière de contrôle de l’action gouvernementale a retenu davantage l’attention des députés surtout de l’Opposition. Ils ont souhaité que la septième législature mette autant que faire se peut le reste du temps pour colmater les brèches et inverser la tendance. Il faut que le gouvernement réponde aux invitations de l’Assemblée nationale pour l’examen diligent des dossiers relatifs au contrôle de l’action gouvernementale. Car, il y va de l’intérêt et de la vivacité de la démocratie, insistent surtout les honorables Eric Houndété, Guy Mitokpè, Léon Dègny. L’Opposition parlementaire qui a voté contre le rapport dénonce par ailleurs la gestion du Parlement pendant les six derniers mois. Nourénou Atchadé relève que par deux fois de suite le président de l’Assemblée nationale a empêché la minorité parlementaire de prendre la parole à la tribune de l’hémicycle. Une fois avec Guy Mitokpè et la seconde avec lui, rappelle Nourénou Atchadé qui dénonce un certain bâillonnement de l’Opposition. Et à l’honorable Rosine Vieyra Soglo d’enfoncer le clou. Celle-ci dit constater du haut de ses 24 ans d’expérience parlementaire, que c’est la première fois que les députés ne se sont pas montrés solidaires vis-à-vis de leurs collègues. La doyenne d’âge de la septième législature fait allusion à Mohamed Atao Hinnouho, Simplice Codjo et Valentin Djénontin livrés à la justice par l’Assemblée nationale après levée de leur immunité parlementaire. Rosine Vieyra Soglo va plus loin en stigmatisant la loi sur la Charte des partis politiques, le Code électoral et la loi sur la création de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) adoptés sous la période de référence. C’est donc pour tous ces griefs que l’Opposition parlementaire a rejetés le septième rapport d’activités du président de l’Assemblée nationale contrairement aux six précédents adoptés à l’unanimité.
Dans une réponse du berger à la bergère, les députés du Bloc de la majorité parlementaire (Bmp) n’y sont pas allés du dos de la cuillère, pour répondre à leurs collègues. Gildas Agonkan, Bida Nouhoum, Edmond Zinsou,
Marcellin Ahonoukoun, Pascal Essou et autres ont tenté de remettre les pendules à l’heure. Pour eux, en revanche, la démocratie béninoise se porte très bien. « La démocratie est une phase de fierté avec l’audace dans l’assainissement économique, politique, moral, et social. La démocratie béninoise est debout », contre-attaque Gildas Agonkan. Les réformes qui s’opèrent aujourd’hui au niveau du système partisan sont à saluer. Elles permettront de consolider la démocratie contrairement à ce que pensent certains, rectifient les députés du Bmp.