Le déploiement de la 5G se poursuit et fait débat ailleurs, tandis qu’en Afrique, c’est le silence radio. Entre doutes et inquiétudes, les enjeux géopolitiques, économiques et sanitaires de cette nouvelle technologie devraient préoccuper à plus d’un titre.
Le débat sur la nocivité et les enjeux technologiques de la cinquième génération des standards de communications mobiles (5G) fait rage en Europe et ailleurs dans le monde. La question semble très peu préoccuper en Afrique, éternel consommateur passif des technologies importées.
Cette technologie annoncée moins énergivore et plus écologique offre un accès à Internet à très haut débit : plus de gigabits de données par seconde et plus de connexions simultanées par surface couverte, comparativement aux actuels équipements. Les ordinateurs et les périphériques pouvant communiquer désormais tous entre eux grâce au ‘’tout-internet’’ (Internet of Everything), elle devrait impulser des progrès importants dans plusieurs domaines, notamment la télémédecine, l’automatisation industrielle, les jeux vidéo, etc.
Mais, les anti-5G réclament la suspension de son déploiement, préconisant une extrême prudence face aux ondes radioélectriques et interactions avec les fréquences existantes qu’elle induirait. Fantasme ou inquiétude fondée ?
S’il faut plusieurs années pour mesurer les impacts de la 5G sur la santé humaine et la biodiversité, la recommandation de strictes précautions pour pallier toute éventualité des effets néfastes des champs électromagnétiques qui seront plus denses, ne manque pas de pertinence. Et c’est là qu’importe l’avis des experts du numérique et des défenseurs du bien-être de l’humanité sur le continent africain.
Il convient de vulgariser les résultats des tests en cours dans le monde depuis trois ans, afin de préparer les dirigeants à faire réaliser au besoin d’autres études concernant les effets de la 5G avant l’attribution des licences d’exploitation commerciale et préparer les populations à la transition vers le nouveau monde technologique qui s’annonce. Le Lesotho avait été choisi en 2018 pour tester la première installation en Afrique.
Risque de fuite de données
L’autre crainte liée à la mutation digitale 5G reste le basculement vers une société de contrôle absolu où les puissances technologiques pourraient mettre en coupes réglées toute l’humanité et contrôler les faits et gestes de chacun et de tous, par la capture systématique des données. Des politiques préviennent contre l’utilisation de la 5G déployée par certains pays, qui recèlerait des logiciels espions.
Aveu déguisé de retard technologique ou pas, le risque de capture de données est prégnant et pourrait mettre en cause la souveraineté et la sécurité des Etats fragiles.
La guerre de leadership sous-tendue aussi par l’indépendance économique se manifeste déjà par le bannissement de certaines entreprises asiatiques sur plusieurs marchés occidentaux. L’Afrique ne doit pas rester en marge du débat sur le déploiement de la 5G dans un environnement de mondialisation et de globalisation, elle qui fournit l’essentiel des ressources minières essentielles à la fabrication des appareils électroniques.