Christelle Gnidèhouè sur la protection de la nature : « Les femmes peuvent être à l’avant-garde »

Par Fulbert Adjimehossou,

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Christelle Gnidèhouè sur la protection de la nature « Les femmes peuvent être à l’avant-garde »Christelle Gnidèhouè

Christelle Gnidèhouè, présidente de la Fondation Gnidèhouè, est convaincue que dans un monde sans préjugés et discriminations, les femmes peuvent être à l’avant-garde des luttes pour la préservation de la nature. A la tête d’une organisation de la société civile depuis une décennie, elle rêve d’un monde diversifié, équitable et inclusif où la femme et l’homme mènent ensemble le combat contre la crise climatique.

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Au Bénin, peu de femmes sont responsables d’organisations de la société civile spécialisées en environnement. Comment avez-vous commencé cette aventure ?

Je dirai que c’est un long parcours, mais je prendrai le soin de vous en faire un bref résumé. J’ai passé les premières années de ma vie au Bénin, un pays riche en ressources naturelles. Avec ses reliefs, ses montagnes et forêts, le Bénin est un beau pays du nord au sud et de l’est à l’ouest. Depuis lors, j’ai pris comme défi de travailler à protéger et célébrer cette nature qui reste notre première richesse. Avec des camarades étudiants en 2005, nous avons créé l’Association Réflexe Ecolo avec laquelle j’ai fait mes premières armes pour la préservation de l’environnement et la promotion de l’écocitoyenneté. Cette flamme nous a finalement poussés à créer une fondation dédiée à cette thématique depuis 2012.

Pourquoi avoir choisi de défendre l’environnement ?

J’ai décidé de prendre ce chemin, car je suis convaincue que les femmes ont la force, les connaissances et la capacité pour lutter pour la préservation de la nature. Sans les préjugés et discriminations, les femmes peuvent être à l’avant-garde des luttes pour la promotion de l’écocitoyenneté et la préservation de la nature. Il serait utopique de faire la lutte contre le changement climatique sans la gent féminine.

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Les préjugés ne manquent pas. Comment les avez-vous surmontés ?

J’ai principalement travaillé avec les plus grandes Ong et associations et j’ai constaté que même s’il y a plus de femmes dans l’ensemble et en particulier aux niveaux junior et intermédiaire, à mesure que nous atteignons le sommet, le ratio change. Ceci, bien sûr, se voit également dans d’autres domaines de travail. Dans la conservation basée sur le terrain, on a tendance à trouver un mélange différent. Personnellement, je n’ai fait face à aucun préjugé, mais je pense que les femmes devaient travailler davantage et faire leurs preuves.

Avez-vous des modèles d’engagement qui inspirent vos combats?

J’ai eu la chance de rencontrer sur mon chemin des hommes et des femmes qui m’amènent à ne pas baisser les bras dans tout ce que je fais, notamment ma mère, Agnès Kidjo épouse Houdji Gnidèhouè : grâce à elle, je connais le sens du professionnalisme, j’ai appris à croire en mes rêves, à ne pas me laisser reléguer au rang de « tais-toi et sois belle » où la société a parfois tendance à classer les femmes. J’ai également une profonde admiration pour le remarquable travail en faveur de l’environnement fait par feue Wangari Muta Maathai, écologiste kényane, prix Nobel de la paix et prix Goldman pour l’environnement. Elle a beaucoup influencé l’écologiste que je suis devenue. J’apprends davantage et je suis inspirée par la jeune génération en voyant le courage de jeunes femmes comme Greta Thunberg, qui ne cesse de tirer la sonnette d’alarme pour une prise de conscience planétaire sur la crise climatique que nous vivons de plein fouet.

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Quels conseils donneriez-vous aux femmes qui s’engagent pour la préservation de la nature?

N’abandonnez pas votre combat, vos rêves, rêvez grand et donnez-vous les moyens transparents de réussite ! Nous avons besoin de tous pour la protection de notre patrimoine naturel commun, et surtout les femmes car elles apportent une perspective différente. Nous avons besoin de diversité dans la conservation comme nous avons besoin de diversité dans la nature. La route n’est peut-être pas facile, cherchez des mentors, demandez de l’aide. Mais continuez votre bon travail.