Communes du Mono : l’intercommunalité au service du tourisme

Par Joel TOKPONOU,

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La mutualisation des efforts pour mieux réussir le développement à la base constitue un challenge pour les communes. Dans le Mono, l’intercommunalité a relevé un défi avec la rénovation d’une quinzaine de sites touristiques.

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Un coup de succès pour l’intercommunalité dans le Mono. Le département aux six communes se positionne
comme une nouvelle destination attractive grâce au Groupement intercommunal du Mono (Gi – Mono) sur financement de l’Union européenne. Plusieurs sites touristiques sont rénovés et révèlent aux visiteurs toute la beauté de cette région frontalière au Togo.
A Lokossa, trois principaux sites retiennent l’attention. Il s’agit du lac Doukon où un hippopotame se laisse contempler par les riverains avant l’aurore. L’érection d’une sculpture en pierre d’un hippopotame permet de revenir sur le mystère de ce zoo à ciel ouvert. Egalement, la résidence rénovée de l’artiste feu Gnonnas Pédro immortalise cette icône de la musique béninoise et revalorise son parcours inspirant pour la jeune génération. La
forêt de Lohounvodo présente également un visage plus attractif.
De son côté, Athiémé devient aussi plus rayonnante grâce à trois sites rénovés avec des basreliefs qui ravivent la mémoire sur l’esclavage. Il s’agit de l’ancienne gare routière, des vestiges coloniaux de la cité du bois blanc et de l’ancien pont fluvial qui a doublé sa capacité d’accueil des visiteurs et clients grâce à l’animation culturelle
fréquente qui s’y déroule.
Quant à la commune de Bopa, elle abrite la forêt sacrée de Soyihoué, la tombe rénovée de Paul Grange, commandant de cercle, qui a dirigé la répression de la résistance des Sahouè, qui a été tué à Houéyogbé et
enterré à Bopa en 1918. On y découvre le belvédère de Kpindji, le lieu de prédilection où allait se reposer feu le président Hubert Maga. Cette place offre selon l’orientation du regard un fascinant paysage sur le lac Ahémé ou le fleuve Mono.
Saradji qui veut dire en Watchi le lieu du complot rappelle le combat entre les Watchi et les Fon en 1891. C’est la racine de l’histoire qui opposait les deux ethnies. Ici, à Comè, on découvre le reste de l’arbre brûlé suite à des incantations lors de cette guerre. Aussi la berge lagunaire d’Awamè fait de Comè un endroit unique où l’on trouve une plage avec du sable fin, blanc immaculé, témoignant ainsi de l’engagement des habitants pour l’écologie.
La villa Karo riche de deux musées, la plage Agbolou qui sert de lieu de réjouissances trois jours après la levée de la pierre sacrée dans le cadre de la fête de Yêkê Yêkê et la bouche du Roy, patrimoine mondial de l’Unesco, offrent à la commune de Grand-Popo une couronne touristique exceptionnelle.
Dans la commune de Houéyogbé, le site Finagnon de la poterie de Sè et le mausolée de Sossa Guèdèhounguè, grand prêtre du culte vodoun, sont embellis donnant ainsi aux touristes de bons et beaux souvenirs.
Des menus diversifiés
D’une superficie de 1605 km2, le Mono, département non loin du Togo et qui se situe dans le SudOuest du Bénin est désormais une attraction touristique à découvrir. Sa diversité linguistique (Sahouè, Houéda, Ouatchi, Mina, Guin, Fon,Kotafon …) et gastronomique (Come, Ablo, Dakouin, Yêkê yêkê…) fait de lui un département qui suscite beaucoup d’intérêts. Mieux, le Mono est l’un des rares départements où deux grandes fêtes identitaires (Nonvitcha et Yêkê Yêkê) sont célébrées avec un impact international, car drainant de milliers de touristes du monde entier. Partagées entre l’agriculture, l’élevage, la pêche et la poterie, les populations se distinguent
par l’accueil chaleureux qui ne laisse personne indifférent. Aujourd’hui mieux qu’hier, la destination Mono est mieux vendue à cause des actions de restauration, de rénovation, de valorisation et de promotion d’une quinzaine d’attraits touristiques. Les touristes ont davantage de bonnes raisons d’y poser leurs valises pour passer leurs vacances en compagnie des guides touristiques bien avisés tels que Kpadé Julien Bavi, Frédéric Kpokoudjo et Cocou Lokossou.
Un choix stratégique
Selon le gouvernement, « l’intercommunalité ou la coopération intercommunale, est une relation établie librement
entre plusieurs communes en vue de gérer ensemble des activités ou des services publics, ou de réaliser en
commun des projets permettant de favoriser le développement local et de contribuer à la politique d’aménagement du territoire ». Elle est consacrée par les articles 176, 177, 178 et 179 de la loi n° 97-029 du 15 janvier 1999 portant organisation et fonctionnement des communes. Une loi est en préparation pour en définir les modalités. Depuis l’avènementde la décentralisation, plusieurs modèles d’intercommunalité sont développés avec diversesfortunes et compétences.
« A l’origine, le Groupement intercommunal du Mono (GiMono) à sa création avait une compétence générale. Donc elle pouvait intervenir dans tous les domaines de la vie des communes où elle peut mutualiser les efforts pour pouvoir offrir des services de façon plus efficace et plus efficiente aux populations. Mais l’association s’est spécialisée au fil du temps dans trois domaines, notamment le domaine de l’assainissement, le secteur de l’environnement et le développement économique du territoire », informe Romain Agbadja, directeur exécutif du groupement intercommunal du Mono. C’est en se recentrant sur ces trois domaines que l’intercommunalité vit ses plus beaux jours dans le département des Xwla, Pédah, Kotafon, etc.

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