Conséquence de la crise sanitaire: Espaces de jeux et de divertissements clos!

Par Christian HOUNONGBE,

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La crise sanitaire liée au Covid-19 n’est pas sans conséquence sur le secteur des loisirs dans certaines communes du Bénin. A Cotonou comme à Abomey-Calavi, les lieux de distraction sont de moins en moins fréquentés et les activités ludiques rares.

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Plus de file d’attente ni de monde devant le jardin public « Africa Land » de Fifadji dans la ville de Cotonou. Ce parc d’attraction et de loisirs n’est plus ouvert au public depuis plusieurs semaines. « Le jardin a été fermé à cause du coronavirus», confie Aristide Hounton, chargé de la sécurité du site. Selon lui, cette décision a été prise par le gestionnaire avant la mesure du gouvernement interdisant les rassemblements grand public. « En dehors des agents de sécurité, tous les autres travailleurs sont à la maison », poursuit-il. Les rares clients qui viennent sont obligés de rebrousser chemin ou de discuter sur les bancs publics placés à l’entrée. A l’instar de ce jardin, la place Bicentenaire ne reçoit plus de monde depuis que le gouvernement a décidé lors d’un Conseil extraordinaire des ministres de la fermeture des buvettes et autres lieux de grandes rencontres. « Plus personne ne vient ici » déclare Serges Dossa, un des tenanciers des trois buvettes ouvertes sur site. Seul le restaurant reste ouvert à quelques habitués du coin. « De milliers de personnes venaient ici mais depuis qu’on a parlé des mesures contre le coronavirus, les usagers sont rares», renchérit Charles Tossou, conducteur de taxi-moto. A l’en croire, la fermeture des buvettes a rendu cet endroit désert depuis quelques semaines et a créé une sorte de chômage au niveau des zemidjan qui se positionnent non loin de ce site. Même les portes de Canal Olympia sont closes en cette veille de pâques. Ni enfants, ni jeunes, ni adultes ne peuvent accéder à ce lieu pour se distraire ou suivre des films. Selon les agents de sécurité en poste, les responsables de ce lieu n’ont pas attendu que le coronavirus soit au Bénin avant de surseoir à toutes activités.

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Un manque à gagner

A la plage Obama Beach, une bâche portant le message « En raison du coronavirus, la direction d’Obama Beach vous demande de respecter la distance de sécurité (1m) ainsi que les règles d’hygiène comme le lavage des mains préconisées par le ministère de la Santé», est posée à l’entrée pour sensibiliser les usagers. En dépit de ces dispositions prises par le prestataire pour l’adoption des gestes barrières, ce lieu de distraction et de repos est de moins en moins fréquenté.
« Nous avons mis tout en place pour recevoir les clients ici mais rares sont ceux qui viennent », se désole Hervé Dégboédja, un agent en poste ce samedi soir, veille de la fête de Pâques. Selon lui, les gants et les masques sont obligatoires pour le personnel afin de protéger les usagers. Malheureusement, peu de Béninois visitent actuellement cette plage aménagée de Cotonou. A l’en croire, avant la pandémie, des centaines de personnes venaient se distraire sur cette plage mais depuis peu, les gens sont réticents. Cette situation n’arrange pas les promoteurs des espaces aménagés le long du littoral. « Plus les clients sont rares moins vous faites des bénéfices» ajoute Hervé Dégboédja. De Fidjrossè à Togbin, les lieux de distraction et de repos sont déserts et ne permettent pas de faire de bons chiffres d’affaires. « Il n’y a plus de rentrée d’argent, c’est ça qui est très compliqué » alors que « Virus ou pas virus, les impôts et taxes affluent», regrette le responsable de Plasma Beach sur la route de Togbin. Bien loin de Cotonou, ce site prend aussi des mesures exceptionnelles.
« On a ce qu’il faut pour se laver les mains, on met nos masques, on ne veut pas rentrer dans la psychose », souligne un couple rencontré ce vendredi saint.

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Des loisirs au choix !

A défaut de sortir de leur maison, certains étudiants préfèrent jouer chez eux. C’est le cas des étudiants de « London House» au village universitaire à Zogbadjè. Ceux-ci s’adonnent aux jeux de cartes pour tuer le temps pendant ces congés prolongés. Ils s’asseyent autour des tables pour jouer. Mais, l’effectif s’agrandit vite. Attirés par les cris de joie des joueurs, les camarades des maisons voisines font vite de rejoindre le groupe. Ici, la seule maldonne est que la distanciation sociale n’est pas respectée même si chacun a son masque. « Nous prenons le risque car nous vivons en communauté », fait savoir Georges Djrolo.
A Tankpè comme à Allègléta, les adultes et les jeunes continuent de s’attrouper autour du jeu de dominos communément appelé « Adji » ou du ludo. Ils semblent ignorer les dangers liée à ce comportement en cette période de crise sanitaire due au coronavirus. « Nous n’avons pas d’autres distractions que ce jeu qui nous passionne », laisse entendre Claude Noumonvi, retraité depuis quelques années. Loin de ceux-ci, certains accros des Technologies de l’information et de la communication (Tic) ont les yeux rivés sur leurs portables ou tablettes pour télécharger les films, des jeux vidéo, s’initier aux activités numériques. Certains parents profitent de l’internet pour offrir également des loisirs variés et adaptés aux différentes tranches d’âges à leurs enfants. Selon Augustino Agbémavo, fondateur de la start-up Bookconekt, la lecture reste le loisir le plus prisé par les parents pour leurs enfants pendant ces congés et période de coronavirus. Les demandes sur sa plateforme www.bit.ly/bibliobus_a_domicile se sont accrues en quelques jours. « Les parents l’ont compris et ont adopté notre bibliothèque pour leurs enfants», confie-t-il. Selon lui, beaucoup de parents ont emprunté des livres pour leurs enfants afin de leur permettre de vivre aisément la période de confinement. « Ils font leurs commandes en ligne et on va livrer le livre à domicile », a-t-il conclu.