Construction de pipeline Niger-Bénin: Préfets et maires des communes traversées par le projet sensibilisés

Par Alexis METON  A/R Atacora-Donga,

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Le ministre de l’Eau et des Mines a organisé, à l’intention des préfets des départements et des maires des communes traversées par le projet d’exploitation d’un pipeline d’exportation de pétrole Niger-Bénin, une séance de sensibilisation, ce mardi 3 mars à l’Infosec à Cotonou. Ces élus connaissent désormais leur rôle dans la réussite de ce projet d’envergure.

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Le pipeline d’exportation de pétrole Niger-Bénin d’une longueur d’environ 2000 kilomètres dont 675 sur la section béninoise traverse les départements de l’Ouémé, du Plateau, des Collines, du Borgou et de l’Alibori ainsi que dix-sept communes dont Sèmè-Podji qui accueille la station terminale. Tchaourou et Gogounou abriteront les stations de pompage prévues sur le tronçon béninois du pipeline. C’est fort de cet enjeu que Samou Adambi, ministre de l’Eau et des Mines, a rencontré les maires et les préfets de ces communes, hier mardi 3 mars. L’objectif est de leur donner un aperçu du projet pipeline export Niger-Bénin et du contenu de la loi portant sur le projet. Un accent particulier a été mis sur leur implication et leur rôle dans la réussite du projet notamment dans la procédure d’expropriation des terrains, nécessaire au projet mais aussi dans la mise à disposition des terrains à titre temporaire pour les aires de stockage durant le projet de construction du pipeline.
D’un coût global de 608 milliards de francs Cfa, le projet est entièrement privé et sera financé par la société West africanoil pipeline company (Wapco-Benin), selon le ministre. Il a rappelé que sur le plan financier, le projet va générer d’importantes ressources pour l’économie nationale à titre de droit de transit et d’impôt. Sur le plan social, a-t-il poursuivi, environ 2500 emplois seront créés durant la phase de construction prévue pour durer deux ans et environ trois cents emplois permanents durant la phase d’exploitation.

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Historique et enjeux du projet

« Le 27 avril 2018, le Bénin à travers la signature du protocole d’accord avec la République du Niger entrait en compétition avec le Nigeria, le Tchad et le Cameroun pour accueillir le projet de construction et d’exploitation d’un pipeline d’exportation de pétrole brut en vue de l’évacuation vers le marché international du pétrole brut produit dans le champ d’Agadem au Niger », souligne le ministre Samou Adambi. Le Niger et son partenaire la China national oil and gas exploration and development company Ltd ont porté leur choix définitif sur le Bénin à travers respectivement la signature de l’accord bilatéral relatif au projet le 23 janvier 2019 à Niamey et de l’Accord de gouvernement hôte (Agh) le 5 août 2019 à Pékin. Ce choix se justifie par les bonnes relations entre les deux Etats sur les plans diplomatique, économique et commercial, de la paix, la sécurité et la stabilité politique qui règnent au Bénin conjuguées aux conditions préférentielles accordées au projet, souligne le ministre de l’Eau et des Mines.
Selon Samou Adambi, avec l’entrée en vigueur de l’Accord gouvernement hôte, plusieurs conditions suspensives incombent à l’Etat béninois. Entre autres, la ratification de l’accord bilatéral par le Bénin et l’échange avec le Niger de l’instrument de ratification et l’adoption, la promulgation et la publication au Journal officiel de l’Etat béninois de la loi relative au Projet d’exploitation du pipeline Niger-Bénin. Samou Adambi a affirmé que ces deux conditions sont déjà satisfaites, grâce au vote de la loi portant ratification de l’Accord bilatéral pipeline à l’Assemblée nationale le 7 novembre 2019 et de la loi portant régime juridique, fiscal et douanier applicable au projet de pipeline d’exportation Niger-Bénin le 30 janvier 2020. Aussi, a-t-il ajouté que dans le cadre de la levée de la deuxième condition suspensive, un groupe de travail a été chargé, sous son autorité, d’élaborer l’avant-projet de la loi relative au projet de pipeline d’exportation Niger-Bénin. « La loi de projet a déclaré d’utilité publique les terrains détenus à titre de propriété privée y compris les terrains faisant l’objet de droit coutumier compris dans le périmètre de terrains nécessaires au projet et définit les procédures particulières devant gouverner leur expropriation », a informé le ministre.
Par ailleurs, il note avec satisfaction que conformément à l’Agh, l’Etat béninois s’est engagé à prendre toutes les mesures conformément au droit béninois afin de s’assurer que les terrains nécessaires au projet et les autres terrains nécessaires au système de transport béninois seront libres de tout droit de tiers et prendre toutes les dispositions nécessaires conformes au droit béninois afin d’accorder tous les droits nécessaires à la construction, à l’exploitation et à l’entretien du système de transport béninois et de toutes les installations auxiliaires sur ces terrains, conformément aux conditions prévues par le droit béninois ».
Rappelons qu’un premier navire transportant 17 000 tonnes de tuyaux, matériaux et équipements destinés au projet a accosté au port de Cotonou le 23 février 2020.