A la fête des défunts, ce 2 novembre, certains auront de difficultés à retrouver la tombe de leurs parents défunts à Sô-Ava, faute d’un cimetière aménagé.
Une terre émergée à Ganvié est une ressource rare, très prisée pour la construction d’infrastructures. Mais, il en faut aussi pour enterrer les morts. Dans la cité lacustre, l’inhumation est un casse-tête par défaut de cimetière. « On ne peut pas jeter les corps à l’eau. Il y a des ilots que certains exploitent. D’autres vont sur l’île à Singbomin pour faire les inhumations », confie Joseph Zannou Oké, président de la cellule de participation citoyenne de Sô-Ava. Sur place à Singbomin, un cimetière de circonstance situé aux voisinages de Ganvié, il n’existe aucun aménagement et aucune garantie que les dépouilles ne soient déterrées plus tard par des inconnus. « Beaucoup préfèrent enterrer leurs proches dans les agglomérations à cause des sans foi ni loi qui viennent déterrer les corps. Ça s’est passé quelquefois. C’est pourquoi les gens sont méfiants et préfèrent avoir leurs parents défunts proches d’eux », précise Joseph Zannou Oké.
Ainsi, les populations lacustres ont d’énormes difficultés pour enterrer leurs parents décédés. Ceux qui se replient en agglomération devront investir en conséquence pour surélever la terre de sorte qu’elle ne soit pas inondée. Puisque, dans sa furie, surtout en période de crue, l’eau pourrait tout emporter. Le chef d’arrondissement de Ganvié 1, Janvier Avocetien, en est vraiment préoccupé. «Beaucoup font des terres artificielles avant de faire le tombeau. C’est un lourd investissement», a-t-il déploré. En raison des contraintes, les ressortissants de la cité lacustre se rabattent sur les communes environnantes, Cotonou et Abomey-Calavi, pour des enterrements sécurisés.
Le conseil communal pense à doter Sô-Ava de cimetière qui répond aux normes environnementales et sanitaires. « Le gouvernement peut nous aider à accélérer la procédure afin d’avoir des cimetières sécurisés. Avec des gardiens, les gens pourront avoir la confiance d’y inhumer le corps de leurs parents. Ça fera des recettes pour la mairie elle-même. Enterrer les corps à domicile, ce n’est pas bon pour la population. Ça va nous aider à régler beaucoup de problèmes. C’est pourquoi en attendant, nous conseillons aux gens de recourir aux cimetières des communes sœurs », plaide Janvier Avocetien. Trois sites sont identifiés pour toute la commune. C’est une ambition qu’il faudra concrétiser le plus tôt possible.