Développement de la filière mangue: La transformation et la réorganisation du secteur comme atouts

Par Alexis METON  A/R Atacora-Donga,

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La filière mangue connaît un essor considérable à cause de la vision affichée du gouvernement de valoriser ce produit à l’instar des filières coton, anacarde et l’ananas. Les acteurs qui s’y investissent, se mobilisent pour produire des dérivés de la mangue, grâce à une procédure de transformation que les citoyens de Natitingou dans le nord du Bénin découvrent à la faveur d’un festival de la mangue à l’initiative de la coopérative Yétanri.

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Le développement de la filière mangue et son organisation préoccupent. À travers divers mécanismes mis en œuvre par le ministère de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche, il est à remarquer que cette filière émergente a beaucoup d’avenir, selon Crésius Adisso, directeur de programme au niveau de l’Agence territoriale de développement agricole (Atda) pôle 5. « La filière mangue est une filière émergente qui a un meilleur avenir, mais il y a des défis à relever », affirme-t-il au festival de la mangue de la coopérative Yétanri, un groupement de transformateurs de la mangue basé à Natitingou. Il souligne, entre autres, la lutte contre la mouche des fruits, un grand ravageur qui fait déprécier la qualité des mangues, l’exportation de la mangue sur le marché international, la mise en place d’un plant de qualité à haut rendement, un système d’irrigation à mettre en place dans les plantations de manguier pour produire la mangue tout au long de l’année. Car, indique-t-il, la mangue déclenche sa floraison grâce à un stress hydrique, donc avec cette technique le Bénin peut maîtriser la production de la mangue. « L’autre défi, c’est la transformation de la mangue en plusieurs dérivés. Nous sommes à un festival de la mangue où la question de la transformation a été abordée. Nous avons l’intention de diversifier les produits de la mangue pour qu’un jour on puisse exporter et vendre nos produits de la mangue à l’extérieur », suggère le directeur de programme à Atda pôle 5.
C’est ce à quoi s’attellent Angèle Tawari et les membres de sa coopérative des transformateurs de la mangue à Natitingou. « Nous contribuons à la valorisation de la mangue, pour permettre à la population de connaître une autre vue, d’avoir d’autres informations, de découvrir d’autres produits qu’on peut faire avec la mangue. Elle intervient à tous les niveaux de notre consommation, depuis le petit déjeuner jusqu’au dessert en passant par le déjeuner et le dîner », a-t-elle affirmé. Satisfaite de faire savourer des produits comme des beignets de mangue au fonio, des gâteaux de mangue au fonio, des amuse-bouches, des boissons à base de la mangue, des brochettes et des sojas assaisonnés à la mangue, la sauce faite à base de la mangue… à la population. « C’est une manière pour nous de contribuer à la réduction des pertes post-récolte que nous observons chaque année dans nos départements. Les communes de l’Atacora regorgent des meilleures qualités de mangues que nous avons au Bénin, qui sont également recherchées à l’international », a expliqué Angèle Tawari.

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De multiples opportunités

À travers la coopérative, elle veut organiser tous les acteurs qui œuvrent dans la transformation de la mangue, mais aussi mettre en place un maillon qui permettra de facilement affronter les difficultés auxquelles les transformateurs font face, notamment celles liées à l’approvisionnement en matière première de bonne qualité. Selon ses explications, du fait de la quête de gain facile, les producteurs bradent la mangue cueillie de façon précoce au point où elle perd de sa qualité. Elle regrette la détérioration des mangues en lien avec l’absence de moyens techniques pour les mettre en valeur. « À la coopérative Yétanri, nous avons pour objectif de transformer d’obtenir au moins une tonne de mangue séchée, mais nous n’avons pas réussi. Le matériel que nous avons est dépendant de la nature. Ce sont des séchoirs, des déshydrateurs solaires et la production est détruite quand il pleut ou quand il n’y a pas le soleil », souligne-t-elle. Angèle Tawari plaide pour l’appui des partenaires et du Maep afin d’améliorer la production et aussi pour se perfectionner et contribuer à l’économie nationale.
Le directeur de programme Atda 5 a rassuré de la volonté politique du gouvernement du président Patrice Talon qui a positionné la filière mangue comme une filière émergente. Il a confirmé que le chef de l’État veut la hisser au même niveau que le coton, l’anacarde, l’ananas. « Cette volonté politique est déjà une opportunité pour les producteurs. Nous avons également le marché international qui existe et qui est demandeur de ces produits. Sur le marché international, la demande ne fait qu’augmenter au jour le jour, d’année en année », confirme Crésius Adisso. Les conditions climatiques idéales pour un développement de la filière mangue au Bénin et l’appui des partenaires qui financent la filière sont des atouts pour amorcer le décollage de la filière. Ainsi, toutes les variétés de mangue sont adaptées au Bénin, mais il y a la variété que le gouvernement est en train de promouvoir pour l’exportation. C’est la variété Kent qui est demandée au plan international.

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Par Alexis METON A/R Atacora-Donga