Le Fonds monétaire international (Fmi) a publié son rapport technique sur le diagnostic de la gouvernance au Bénin. Le document publié en février 2023 fait suite à la mission de l’institution financière internationale à Cotonou, du 7 juin au 27 septembre 2022. Il met en lumière les progrès et fait des recommandations pour une amélioration des pratiques.
Transparence dans la gestion au sommet de l’Etat. C’est un choix des autorités béninoises qui ont sollicité les équipes du Fonds monétaire international (Fmi) aux fins d’un diagnostic de leur gouvernance. La mission conjointe ayant effectué ses travaux sur la période de juin à septembre 2022, a rendu public en ce mois de février 2023 son rapport sur l’état de la gouvernance et formulé des recommandations pour l’atteinte des objectifs.
Selon le rapport technique publié, le diagnostic s’est concentré sur les faiblesses de la gouvernance et les vulnérabilités à la corruption dans les domaines jugés macro-critiques à savoir l’exécution des contrats et la protection des droits de propriété, le cadre juridique et institutionnel de la lutte contre la corruption, la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (Lbc-Ft), la supervision du secteur financier, ainsi que la gouvernance des finances publiques en termes de politique fiscale, d’administration fiscale et douanière, de gestion des finances publiques. « Le diagnostic de la gouvernance a mis en lumière des évolutions très positives liées aux réformes récentes ou en cours, mais a aussi illustré le chemin qui reste à parcourir pour surmonter les faiblesses de la gouvernance dans certains domaines », note-t-on dans les conclusions du Fmi.
L’institution relève, entre autres, que les progrès enregistrés concernent en particulier les finances publiques à travers la mise en place réussie des budgets de programme, la transparence budgétaire, les débuts de réforme de l’audit et du contrôle internes, la création d’une Cour des comptes. Les progrès touchent aussi la politique fiscale par un renforcement de la gouvernance des dépenses fiscales, la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (rénovation du cadre juridique et adoption d’un plan d’action suite au rapport du Giaba) et l’Etat de droit à travers l’accessibilité de la législation, la création d’une justice commerciale, le développement des e-procédures.
En effet, les travaux des experts du Fmi révèlent par exemple en ce qui concerne l’Etat de droit que l’exécution des contrats et la protection des droits de propriété ont bénéficié d’avancées certaines par une digitalisation en cours des services et procédures liées au foncier, la mise en place réussie d’un Tribunal de commerce à
Cotonou, la création en cours de nouveaux tribunaux. Le rapport mentionne que la lutte contre la corruption est désormais pour l’essentiel juridictionnalisée, au travers de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet), créée en 2018, qui s’appuie sur la Brigade économique et financière (Bef).
Entre autres recommandations, on retient qu’il faudra améliorer la gestion du risque fiscal et douanier pour faire face aux vulnérabilités spécifiques de l’économie béninoise en exerçant notamment une plus grande vigilance sur les opérations douanières à forte probabilité de fraude et de collusion, mettant en place une stratégie intégrée pour la normalisation des échanges de marchandises avec le Nigeria.