La compassion du gouvernement à l’endroit des victimes et parents de victimes du drame de Dassa-Zoumè s’est exprimée, entre autres, par la minute de silence observée par le conseil des ministres. Une première depuis l’avènement du régime.
Même si un deuil national n’a pas été décrété, le gouvernement n’est pas resté insensible aux douleurs des victimes de l’accident survenu à Dassa-Zoumè. En conseil des ministres, mercredi 1er février dernier, une minute de silence a été observée pour rendre hommage aux personnes ayant perdu la vie lors de ce drame. C’est la toute première fois depuis avril 2016 que le gouvernement pose un tel acte a priori ordinaire mais qui, du fait de sa rareté, devient un événement. Mais pourquoi n’avoir pas décrété un deuil national ? Le secrétaire général adjoint et porte-parole du gouvernement l’a expliqué, vendredi dernier.
« Ce sont des questions d’option qui varient d’un pays à un autre. Vous pouvez, pour un ou deux morts parfois décréter un deuil national et ne pas le faire pour 100 morts. Tout dépend des circonstances et des options de gouvernance », a soutenu Wilfried Léandre Houngbédji. Mais une chose est évidente, le gouvernement mesure l’ampleur de la situation. « Ici, vous avez observé que depuis 2016, c’est la première fois que le Conseil des ministres observe une minute de silence. Ce qui veut dire qu’en soit, cela a été un événement. Cela n’a jamais été une façon de considérer que les vies que nous avons perdues ne sont pas aussi importantes que toutes les autres vies dans notre pays », a ajouté le porte-parole. En dehors de cet acte symbolique, les membres du gouvernement ont été déployés au chevet des victimes pour les assister. C’est ainsi que deux ministres s’étaient rendus à Dassa-Zoumè dès la nuit de l’accident afin de constater les dégâts. Mieux, les diligences sont entreprises pour que les soins de santé des victimes y compris l’achat des médicaments, soient entièrement pris en charge par le gouvernement. « Les pharmacies environnantes des hôpitaux concernés sont instruits à cet effet », informe Wilfried Léandre Houngbédji.
Des mesures
L’autre mesure médico-légale qui ne manquera pas de soulager les parents des victimes, c’est le choix du gouvernement d’exclure que les corps soient ensevelis sous anonymat. Il est donc entrepris la mise en place d’une équipe de biologistes et de médecins légistes pour déterminer, par des tests d’Adn, l’identité des personnes décédées dont les corps sont méconnaissables du fait de l’intensité de l’incendie à la suite de l’accident. Ce qui permettra aux familles des défunts de faire leur deuil de manière convenable et d’inhumer leurs proches dans des conditions qu’ils auraient voulues.
Par ailleurs, des mesures structurelles variées et multidimensionnelles ont été également prises par le gouvernement, en réponse au drame. Elles partent des dispositions législatives et réglementaires au renforcement des équipements des sapeurs-pompiers et de la Police républicaine. Ainsi, il est décidé que les principales casernes de sapeurs-pompiers de l’intérieur du pays soient dotées de matériel adéquat pour faire efficacement face aux sinistres en cas de besoin. Il est aussi annoncé l’intensification des contrôles routiers, par un déploiement important de policiers et la dotation prochaine des agents de la Police de caméras et micros. Ces mesures structurelles semblent bien fondatrices du renouveau dans le secteur des transports en commun et de la sécurité routière ■