Editorial de Paul Amoussou sur Alpha Condé
« Je sais que le ciel m’a donné quelque chose, j’ai un certain génie, je voudrais désormais que ce génie ne soit pas juste le mien, mais qu’il serve mon pays. Je rêve qu’au bout de ce mandat de cinq ans, je sois porté en triomphe par les Béninois. On m’a connu comme roi du coton.
Aujourd’hui, je veux devenir celui qui a réussi à transformer son pays, politiquement, administrativement, économiquement ».Tel était le rêve formulé par Patrice Talon, au début de son quinquennat, finissant (empressons-nous de le marteler pour bien situer le contexte). Et si l’on en juge par la frénésie qui se manifeste à travers les multiples exhortations invitant le chef de l’Etat béninois à se représenter à la présidentielle prochaine, en raison de son bilan jugé élogieux par ceux qui célèbrent Patrice Talon, on peut sans risque de se tromper affirmer haut et fort que ce dernier a réussi son pari d’être « porté en triomphe par les Béninois ».
Mais comme le personnage n’est pas des plus ordinaires, il s’avère qu’il s’est également refusé à tout culte de la personnalité ! Ceux qui croyaient que le contexte de fin de mandat les exonère de cette ligne de conduite, en ont assez du communiqué sorti courant le week-end pour les édifier, communiqué qui vient remettre les pendules à l’heure et surtout doucher les ardeurs des fans qui entendaient dire urbi et orbi tout le bien qu’ils pensaient de leur champion. Un paradoxe, ne dirait-on pas ? Reste une lucarne que lesdits fans peuvent exploiter, car ledit communiqué fait état de la proscription de l’usage de l’effigie du chef de l’Etat, mais non pas de chanter ses louanges. Aussi, certains s’en donnent-ils à cœur joie sur les réseaux sociaux avec des vidéos, ayant comme point axial l’appel au locataire de la Marina à renouveler son bail.