Comment qualifier le débat qui se mène actuellement sur le parrainage des candidats à l’élection présidentielle ? Il est indubitablement toxique, et ses principaux instigateurs le veulent ainsi, il faut bien en convenir. Les termes et le ton par eux employés laissent en tout cas croire à une telle occurrence..
Ceux qui s’illustrent pour leur aversion contre le parrainage entendent, en effet, coûte que coûte faire valoir que le parrainage est un instrument d’exclusion. Ce qui est faux, il faut s’empresser de le dire, car si le parrainage l’est, les critères d’âge plancher (40 ans) et d’âge plafond (70 ans) le seraient aussi. Or, il s’avère que depuis l’adoption de la Constitution béninoise en 1990, et quand bien même, il faut l’avouer, le critère d’âge plafond ciblerait les tauliers de la politique d’avant le putsch de 1972 qu’étaient Maga, Zinsou et Ahomadégbé, il n’est venu à l’esprit de personne de le remettre en cause. D’où vient alors l’idée de contester la mesure de parrainage, en vigueur depuis de nombreuses années dans plusieurs pays de démocratie établie ou nouvelle ?
Il faut aller puiser dans les fanges des non-dits de la politique pour en déceler les raisons profondes. Et l’argument selon lequel cette mesure est prise par un parlement dit ‘’monocolore’’ est tout aussi facile à battre en brèche, car l’on sait que la démocratie est la ‘’dictature’’ de la majorité, pour ainsi dire, entendu qu’une élection inclusive (selon le mot dans le vent) en démocratie peut se conclure par une majorité si écrasante que la minorité dans un parlement peut être réduite à une peau de chagrin, l’opposition à sa plus simple expression. Et l’on sait aussi que le consensus n’a pas, dans l’absolu valeur législative, quand même il peut être tacitement ou implicitement consacré, érigé en principe. Le débat sur le parrainage manque donc à bien des égards d’objectivité.