L’évaluation des manuels scolaires officiels aux fins de l’amélioration du système éducatif dans les pays francophones d’Afrique sub-saharienne est au cœur d’un atelier qui a réuni à Cotonou, hier jeudi 11 novembre, des experts du Burundi, de Madagascar, du Sénégal, du Niger, du Togo et du Bénin.
La Conférence des ministres de l’éducation des Etats et gouvernements de la francophonie (Confemen) et l’Unesco ont réuni à Cotonou les experts et acteurs en charge du système d’enseignement au Burundi, au Madagascar, au Sénégal, au Niger, au Togo et au Bénin. Il s’est agi au cours de ces assises de procéder à l’évaluation des manuels scolaires officiels à l’usage des élèves du cours primaire, en mathématiques et français, et du secondaire en mathématiques, sciences physiques, science de la vie et de la terre et français.
Les participants se sont notamment focalisés sur la qualité des manuels et leur alignement sur les curricula et les besoins de développement basés sur les avancées scientifiques récentes dans les domaines de la pédagogie, de la didactique, ainsi que sur les résultats des évaluations des acquis des élèves. Les experts ont eu aussi l’occasion de comparer des manuels officiels en usage dans ces différents pays, en vue de l’amélioration de la qualité, dans l’ensemble du système éducatif des Etats concernés. A l’ouverture des travaux, le ministre béninois des Enseignements maternel et primaire, Salimane Karimou, a indiqué que l’éducation est l’un des principaux leviers de développement d’une nation et que pour remplir convenablement ce rôle, elle nécessite un apport de matériel didactique et pédagogique de qualité, notamment les manuels scolaires de bonne facture, pour conduire à bien le processus enseignement-apprentissage. Et de ce point de vue, le manuel scolaire apparait comme un élément central dans la pratique pédagogique, voire l’un des facteurs les plus efficaces pour améliorer la qualité de l’enseignement particulièrement dans les Etats où le système éducatif manque de moyens.
Le manuel scolaire, un intrant nécessaire
En effet, le manuel scolaire non seulement offre à l’élève un recueil de connaissances où il peut découvrir, apprendre et comprendre de nouvelles choses, mais aussi et surtout constitue pour l’enseignant, une aide à la gestion de ses cours et une banque d’exercices. Il apporte aux parents d’élèves, l’accompagnement et le suivi de l’apprentissage de leurs enfants. « Pour rester en adéquation avec les progrès des sciences et permettre au manuel scolaire de bien assurer les fonctions qui sont les siennes, fonction d’acquisition de connaissances, de développement de com-pétences, de consolidation et d’évaluation des acquis, d’aide à l’intégration des acquis, et référence d’éducation sociale, culturelle, il est important de procéder périodiquement à son évaluation, pour s’assurer de sa qualité et de son efficacité », a souligné Salimane Karimou. A en croire le représentant du directeur du Bureau régional de l’Unesco, Youssouf Ouattara, responsable du projet « Ressources éducatives » dont « l’évaluation des manuels scolaires » constitue un volet, le manuel et les autres supports pédagogiques et didactiques physiques restent les intrants les plus utilisés par les écoles et les élèves dans les pays de l’Afrique subsaharienne.
Le choix du meilleur livre
« Le manuel reste d’ailleurs le seul (intrant) pour la plupart des cas. Travailler sur la qualité des manuels que nous servons à nos enfants constitue, de ce fait, une activité importante. C’est dans cette veine que l’Unesco et la Confemen ont conjugué leurs efforts pour engager l’évaluation des manuels au programme, grâce à un financement de l’Afd », a déclaré Youssouf Ouattara avant d’ajouter que ce projet contribue à l’atteinte de l’Objectif de développement durable n°4, et à l’atteinte des objectifs de la stratégie continentale de l’éducation 2016-2025 de l’Union africaine.
Pour le ministre béninois des enseignements maternel et primaire, Salimane Karimou, dans un contexte orienté vers le développement de l’enseignement technique et professionnel au Bénin, il apparait important d’analyser sur quelle base les manuels scolaires sont sélectionnés et mis au programme, et de trouver des moyens modernes et scientifiques d’évaluation et de sélection des manuels, surtout dans les disciplines fondamentales. « Le choix du meilleur livre est le premier pas vers la réussite scolaire », a-t-il conclu.