« Nous sommes face à un vote de confiance, un plébiscite des capitaux… ». Lionel Zinsou, dans une interview publiée ce jeudi 21 janvier dans Jeune Afrique, ne tarit pas d’éloges sur l’émission d’Eurobonds pour 1 milliard d’euros faite par le Bénin récemment. De même salue-t-il la bonne tenue de l’économie béninoise.
”C’est très frappant”, s’enthousiasme-t-il, poursuivant sur la même lancée, qu’ajouté à la cotation d’un emprunt de 750 millions émis par la Banque ouest-africaine de développement (Boad) qui s’ouvre ce vendredi 22 janvier, « Ces deux émissions font l’histoire. On ne le dit pas assez, mais il s’agit d’un basculement». En financier averti, il justifie ses éloges : «D’abord, parce que le prix de la dette est de plus en plus bas», avance-t-il. « Deuxièmement, parce que la maturité est longue: les trente ans du Bénin et les douze ans de la Boad, c’est du jamais-vu dans cette zone du monde », souligne Lionel Zinsou avant d’ajouter que « Troisièmement, ces émissions ont été sursouscrites, avec des investisseurs venus du monde entier » et qu’« Enfin, quatrièmement, ces émissions réussies montrent que les investisseurs révisent leurs positions sur l’Afrique, sur la perception du risque … », exulte-t-il.
Poursuivant, en technicien chevronné de la matière, Lionel Zinsou fait valoir que « Ce qui est important, c’est la tendance, forte, de réduction de la prime de risque. À 4,8 % pour le Bénin à dix ans, on est, par rapport à l’eurobond de 2019, qui est tout de même très récent, un point plus bas, alors qu’on a allongé de trois ans la maturité », s’étonne-t-il non sans s’en réjouir. Autrement dit, le Bénin a réalisé une prouesse, car, explique-t-il, «Normalement, les taux montent avec la durée. Là, ils baissent, et permettent notamment de rembourser l’émission de 2019, et donc, rétrospectivement, d’en abaisser le taux… ».
Vote de confiance
Selon l’ancien Premier ministre béninois, « personne n’aurait parié que le Bénin pourrait proposer une telle maturité. Nous sommes donc face à un vote de confiance, un plébiscite des capitaux », fait-il valoir avant de saluer les qualités intrinsèques de l’argentier béninois, Romuald Wadagni : « le Bénin a un bon ministre des Finances, et vous ne m’entendrez pas le dénigrer. Mais ce qui compte, c’est la signature du pays », relève le financier international. Et en ce qui concerne le Bénin, la signature est de qualité, à l’instar de son économie, aujourd’hui mieux gérée. « C’est le cas au Bénin, comme au Sénégal ou en Côte d’Ivoire : il n’y a pas d’éléphants blancs. Les investissements, ce sont des centrales, des ports, des routes… Des équipements qui ont des effets sur l’ensemble de l’économie », fait-il noter. Ce sur quoi insiste Lionel Zinsou « Est un grand changement par rapport à l’Afrique d’il y a quarante ans », car « Les investissements publics sont disciplinés et rentables », soutient cet infatigable afro-optimiste.