Plusieurs innovations sont à introduire dans la gestion des carrières des enseignants du supérieur et le fonctionnement des universités publiques. Le gouvernement s’est penché sur une série de propositions, mercredi 14 juillet, en Conseil des ministres.
Le Conseil des ministres du mercredi 14 juillet s’est penché sur l’adoption des décrets portant statuts particuliers des enseignants du supérieur et statuts-type des universités publiques. Le diagnostic peu reluisant du sous-secteur de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, a en effet conduit le gouvernement à mettre en place une commission spéciale chargée de proposer une stratégie aux fins de relever notablement le niveau de performance actuel des universités publiques, promouvoir la qualité des enseignements dispensés et garantir une bonne formation aux apprenants. En vue d’apprécier les recommandations issues des travaux de ladite commission, un séminaire national a été organisé le week-end dernier avec la participation des acteurs du sous-secteur.
Ceux-ci ont, de façon générale, marqué leur adhésion aux points de réforme suggérés qui portent notamment sur les statuts-type des universités publiques, le mode de recrutement dans lesdites universités, l’organisation des promotions dans les grades de l’enseignement supérieur, la gouvernance des universités, le profil des enseignants et la qualité des enseignements, la recherche et l’innovation et l’instauration d’un organe national de contrôle et d’éthique, indique le Compte rendu du Conseil des ministres. « C’est dans ce cadre que des textes réglementaires relatifs aux statuts-type des universités publiques ainsi qu’aux statuts particuliers du personnel enseignant de ces mêmes universités ont été adoptés, après consultation du Conseil national de l’éducation», rapporte le porte-parole du gouvernement au cours de son traditionnel point de presse.
Comité de suivi
En vue d’assurer la mise en œuvre efficiente des activités résultant de la feuille de route élaborée pour l’opérationnalisation des réformes, le Conseil a marqué son accord pour la mise en place d’un Comité de suivi. Celui-ci aura pour principales tâches d’assurer le suivi rigoureux des actions urgentes à engager, faire élaborer les autres projets de textes indispensables pour la conduite de la réforme, coordonner le calendrier d’installation des organes de la nouvelle gouvernance, communiquer au gouvernement, tous nouveaux points à prendre en compte pour l’atteinte des objectifs de la réforme.
Pour rappel, le président de la République a personnellement pris part aux travaux du séminaire sur la Stratégie de développement de l’enseignement supérieur, la recherche et l’innovation, samedi 10 juillet dernier à Cotonou. Il avait à l’occasion, indiqué que
« Nous avons l’obligation de ne pas laisser aux générations à venir, ce dont nous avons hérité, à nos jeunes frères et sœurs, à nos enfants, à nos petits-enfants, à nos arrière-petits-enfants, les peines dont nous avons héritées, que nous vivons malgré nos compétences, nos savoirs, nos expertises et bien que le monde entier nous appelle à de meilleures conditions de vie ». A cette même occasion, Eléonore Yayi Ladékan, ministre de l’Enseignement supérieur avait peint un tableau pas reluisant du secteur. Elle évoquait entre autres la faible qualité des offres de formation, l’absence d’une évaluation des enseignants et d’un organe opérationnel de contrôle et d’éthique dans l’enseignement supérieur, des enseignements obsolètes, des supports de cours non actualisés, le harcèlement sexuel, la fraude aux examens… Pour elle,
« l’enseignement supérieur est profondément affecté par l’insuffisance des ressources financières, d’équipements et infrastructures appropriés de recherche, l’absence de mécanismes novateurs d’incitation et de promotion de la fonction d’enseignement et de recherche ». Autant de maux que les nouvelles orientations dans le secteur auront sans doute le mérite de corriger.