Le ministre du Cadre de vie organise, depuis mardi 16 novembre et pour trois jours, un atelier de consultation intersectorielle des parties prenantes sur la cartographie des usages et l’élaboration des différents scenarii d’utilisation de l’espace marin et côtier du Bénin. Objectif, parvenir à élaborer les scénarii en vue du zonage futur de cet espace pour être en phase avec les exigences de sa gestion intégrée.
Plusieurs activités sont mises en œuvre dans l’espace marin du Bénin dont le tourisme, le transport maritime, le commerce, la pêche… Ces activités exercent une forte pression et ont des impacts sur le milieu marin. Dans le même temps, la gouvernance de l’espace marin est encore sectorielle. Chacune des structures impliquées dans la gestion de l’écosystème marin continue de développer sa propre politique de mise en œuvre.
Or, rappelle Faustine Coovi Sinzogan, coordonnatrice du projet Gizmac au ministère du Cadre de vie, l’option sectorielle ne permet pas une gestion rationnelle et intégrée de l’espace marin. « Cela ne facilite pas la gestion durable des écosystèmes marins et côtiers », fait-elle observer. Aussi, laisse-t-elle entendre que la vision du gouvernement, c’est la valorisation des ressources marines. Autant de constats qui justifient la tenue de l’atelier de consultation intersectorielle des parties prenantes sur la cartographie des usages et l’élaboration des différents scenarii d’utilisation de l’espace marin et côtier. Il sera question pour les participants, tous des acteurs impliqués dans la gestion des océans, de valider les cartes des usages futurs. Ils doivent aussi élaborer les scénarii d’évolution de l’espace marin, proposer un zonage de l’espace marin et côtier du Bénin et identifier les enjeux de développement de la zone marine, les variables motrices, leurs tendance et influence.
Selon Faustine Coovi Sinzogan, le milieu marin représente un fort potentiel économique et la planification spatiale marine va booster ce potentiel pour réduire les pressions sur les ressources marines, surtout celles qui sont menacées. L’atelier auquel convie le Gizmac se veut donc purement technique et a été l’occasion pour les consultants commis à cette fin de présenter les résultats des analyses des conditions futures du milieu marin, secteur par secteur.
Les facteurs de changements par rapport aux activités menées en milieu marin indiquent que l’augmentation des volumes des marchandises implique une augmentation de la surface occupée par le port, donc son extension et la création d’un nouveau port. Ces deux facteurs en plus de la pêche induisent de grands changements et une augmentation de la zone de pêche et de l’espace marin. Il en va de même pour le tourisme marin. La vision de faire du Bénin une destination touristique devrait impliquer un taux plus important des fréquentations en mer. La recherche est également citée au rang des facteurs indexés.
Actuellement, aucun schéma de planification ne couvre l’espace marin béninois qui regorge pourtant d’inestimables ressources. Il est donc impérieux, conviennent les organisateurs de la rencontre, « de mettre en œuvre une politique cohérente pour sécuriser et coordonner les activités marines, d’adopter une approche plus globale de la gouvernance du milieu ».
Pour mieux réussir l’exercice, deux experts internationaux dont
Dieynaba Seck, chargé de projet au centre de suivi écologique de Dakar, partenaire de la convention d’Abidjan sont à Cotonou. «Nous sommes là en tant que centre technique et nous avons un rôle d’appui pour le projet Gizmac. Nous l’avons accompagné dans l’identification des zones marines d’importance économique et nous l’accompagnons dans le processus d’élaboration d’un plan de gestion des espaces marins et côtiers du Bénin », appuie l’expert.