Etude du Projet de budget général de l’Etat gestion 2019: Les doléances des syndicats aux députés

Par Thibaud C. NAGNONHOU, A/R Ouémé-Plateau,

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La Commission budgétaire de l’Assemblée nationale a ouvert, ce lundi 5 novembre, avec les centrales et confédérations syndicales le bal de ses audiences publiques, dans le cadre de l’étude du projet de budget général de l’Etat gestion 2019. Les acteurs du monde syndical béninois ont fait part aux députés de leurs doléances et recommandations sur le fond du document budgétaire.

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Anselme Amoussou, secrétaire général de la Centrale des syndicats autonomes du Bénin (Csa-Bénin) a conduit, ce lundi 5 novembre, la délégation des syndicalistes au Parlement. Cette dernière est allée faire part de ses observations sur le projet de budget général de l’Etat gestion 2019 dont l’étude a démarré hier au niveau de la commission budgétaire de l’Assemblée nationale. Les centrales et confédérations syndicales ont passé au peigne fin, avec les députés, les forces et faiblesses du projet de loi de finances, selon leurs analyses.
Anselme Amoussou et sa délégation ont surtout insisté sur les insuffisances du projet. Le secrétaire général de la Csa-Bénin, qui a fait le point à la presse à la sortie de la séance de travail avec les députés, dit relever l’absence de dialogue social et de concertation avec le gouvernement qui n’a pas cru devoir associer les partenaires sociaux à l’élaboration du budget. Or, selon Anselme Amoussou, le gouvernement gagnerait beaucoup en incluant les centrales et confédérations en amont avant l’adoption du document en Conseil des ministres. Analysant le projet de loi de finances gestion 2019, les partenaires sociaux relèvent la volonté du gouvernement de créer de nouvelles taxes. Ces dernières ne feront qu’éroder le pouvoir d’achat des populations, fait observer Anselme Amoussou. La délégation des centrales syndicales a invité les députés à agir sur les taxes surtout porteuses de risque sur le panier de la ménagère comme par exemple la taxe sur le soja. Les syndicalistes voudraient savoir s’il s’agit d’une taxe à l’exportation ou directement supportée par les producteurs ou le consommateur local.
Faisant une analyse comparée du budget 2019 par rapport à 2018, Anselme Amoussou constate qu’il y a des dotations budgétaires qui n’ont pas été pourvues l’année prochaine. Il cite le cas des fonds de sécurité passés de 400 millions F Cfa en 2018 à 0 franc Cfa en 2019.

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Des notes positives

Idem pour le fonds de gestion des catastrophes et autres sinistres. Rien n’a été prévu en 2019 pour cette rubrique qui était d’environ cinq cent millions F Cfa en 2019, déplore le porte-parole des centrales et confédérations syndicales face à la presse. A cela, Anselme Amousou ajoute la création par le gouvernement de la taxe de séjour dans les hôtels, motels et autres établissements meublés. Cette taxe sera directement prélevée par la direction générale des Impôts. Ce qui constitue un coup dur, selon le syndicaliste, pour le Fonds national pour le développement du tourisme qui percevait déjà cette taxe. Il se préoccupe de ce que deviendra cette structure surtout les agents si elle est dessaisie de la perception de cette taxe. Anselme Amoussou invite les députés à interpeller le gouvernement sur la question pour que des précisions soient apportées. Les centrales et confédérations syndicales déplorent, par ailleurs, que le gouvernement n’ait pas respecté, dans le projet de budget général exercice 2019, les engagements qu’il a pris avec les travailleurs. Il en veut pour preuve les revendications des travailleurs relatives notamment aux questions de hiérarchisation des salaires des agents de l’Etat et d’augmentation du Salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig) qui n’ont pas été prises en compte. Il en est de même pour la revendication concernant le statut particulier des enseignants restée sans suite dans les prévisions budgétaires de 2019. Il souhaite que les députés soient le porte-parole des centrales et confédérations syndicales lors des discussions au fond du budget avec le gouvernement pour que le climat social et politique soit apaisé en 2019.
Toutefois, Anselme Amoussou note avec satisfaction la volonté du gouvernement d’aller vers le progrès. Cette note positive découle de l’analyse des prévisions macroéconomiques comme le taux d’inflation et le taux de croissance que le gouvernement espère porter à 7%. Il a relevé avec satisfaction plusieurs autres aspects sociaux dans le budget tels que les prévisions concernant le payement des arriérés de salaires aux agents de la Fonction publique ; le recrutement d’agents ; la construction des centres de santé ; l’équipement des hôpitaux de zone en matériels adéquats. Le secteur de l’éducation n’est pas resté parent pauvre des mesures du gouvernement en 2019. Ce dernier s’est engagé à renforcer l’effectif des enseignants avec de nouveaux recrutements et à poursuivre le maintien de la gratuité de la scolarité des filles jusqu’en classe de 3e avec son extension vers la formation technique et professionnelle et technique dès 2019, renseigne le secrétaire général de la Csa-Bénin.