Le monde et ses réalités, la nature, la femme, les divinités, les traditions…, sont à l’honneur dans l’exposition collective Perspectives #2 qui se tient à l’espace culturel Le Centre du 24 février au 6 mars. A l’image de la première édition organisée en 2021, cette exposition se révèle tout aussi variée et met en lumière le potentiel artistique de la jeunesse.
Elle est imposante et forte dans son décor rouge vermeil. La femme peinte par Emerick Boby, a tout l’air d’une amazone. L’œuvre intitulée « Princesse Fassie », entendu la femme du Fâ (en langue fon), réalisée à l’acrylique sur toile, peut s’assimiler au prototype de la femme battante. Elle est la reproduction d’une photographie qui fait partie de la collection privée du photographe autrichien Clemens Radauer. « Je souhaite à travers cette œuvre que nous reconnaissions le mérite des femmes. C’est aussi une œuvre qui doit inspirer les réflexions scientifiques pour amener à approfondir les recherches sur le rôle de la femme dans notre histoire », confie Emerick Boby dont les œuvres portent généralement sur la femme et la société.
L’espace dédié à l’exposition collective Perspectives #2 offre à découvrir les œuvres de Philippe Hachémè, Syl Loko, Ardhy Massamba, Patricorel, Joannes Mawuna, Marius Tchiakpè et Darios Tossou. Avec de la pointe, du fil de fer, de l’acrylique et du métal sur contreplaqué, l’artiste Syl Loko présente au public son œuvre intitulée « Inconnus – connus – Inconnus ». Assemblage artistique d’adjectifs ou réalité artistiquement peinte ? L’artiste répond : « Dans ce monde, tout le monde semble se connaître mais à vrai dire personne ne connaît entièrement l’autre ». Sur les traces de l’exposition, Phillipe Hachémé présente le tableau Azanfon (le jour se lève). C’est une représentation des divinités, notamment quatre divinités que sont Sakpata (la terre); Dan (l’air) ; Gou (le feu); Tohossou (l’eau). « Le tableau Azanfon est une manière pour moi de dire : « Rassemblons ces quatre éléments et le jour se lèvera pour tous ». Ce sont quatre éléments sans lesquels l’homme ne peut exister », a expliqué l’artiste qui entend travailler sur la superposition des divinités d’ici et d’ailleurs. Comment ne pas être saisi par l’intérêt de la jeunesse sur un sujet généralement redouté !
Présent au vernissage de l’exposition, Jean-Michel Abimbola, ministre en charge de la Culture, a exprimé sa fierté au regard de l’inspiration de plus en plus courageuse et ingénieuse de la jeune génération d’artistes. Aussi, les a-t-il encouragés à continuer et à relever les défis de la valorisation de la culture à travers l’art.
L’artiste Marius Tchiakpè s’est bien inscrit dans cette logique. A l’exposition collective, il présente deux sculptures dénommées « Les représentants des rois ». Il représente, primo, le premier roi du Danxomè, Gangnihessou, sur son trône avec en dessous, un oiseau, symbole royal. La deuxième sculpture représente le roi de Hogbonou, Tôfa. Les deux sculptures sont réalisées en fils plastiques et en métal sur du bois. « Toutes mes installations et tableaux d’art sont à base de fils. J’utilise des fils en plastique par analogie aux araignées, aux liens invisibles que je crée », indique l’artiste.
D’autres œuvres telles que les photographies numériques de Darios Tossou « Le monde » ; « Vitreux » sont à découvrir dans l’exposition collective Perspectives #2 ■