L’Organisation mondiale du commerce et la Société financière internationale entendent renforcer leur coopération pour combler le manque de financement du commerce, en particulier en Afrique.
En travaillant ensemble, les experts de l’Organisation mondiale du commerce (Omc) et la Société financière internationale (Sfi) seront en mesure d’étudier les moyens d’améliorer la disponibilité du financement du commerce dans les régions qui en ont besoin, surtout en Afrique. C’est ce que pense Ngozi Okonjo-Iweala, directrice générale de l’Omc.
Makhtar Diop, directeur général de la Société financière internationale (Sfi), est également de cet avis. « En élargissant nos connaissances sur les déficits de financement du commerce et en renforçant les capacités des commerçants, la Sfi et l’Omc peuvent aider les petites entreprises des pays en développement à s’intégrer dans l’économie mondiale », conçoit-il.
Dans une déclaration commune, lundi dernier, les deux personnalités se sont engagées à renforcer la coopération existante dans le but d’améliorer l’analyse, l’identification et la détection des lacunes dans le financement du commerce.
En fait, le manque de financement du commerce dans les pays en développement est pointé du doigt comme un obstacle majeur à la participation au commerce mondial, fait savoir Mme Okonjo-Iweala. Plus de 40 % des demandes de financement du commerce des petites et moyennes entreprises (Pme) sont rejetées, voire 70 % lorsqu’elles émanent des Pme appartenant à des femmes, selon les études. Les écarts de financement du commerce mondial, principalement dans les pays en développement, se sont accrus pendant la pandémie de Covid-19, atteignant 1 700 milliards de dollars.
Or, « Sans financement du commerce, estime M. Diop, il ne peut y avoir de commerce efficace. » D’où il importe de mieux comprendre l’écosystème du financement du commerce, orienter les formations et les ressources là où la demande non satisfaite est importante, en vue de combler les lacunes en la matière.
Il s’agira de renforcer les capacités des petits commerçants et des institutions financières au niveau local à travers des programmes de formation au financement du commerce dans les marchés émergents, principalement en Afrique. Cela devrait permettre de réduire considérablement les écarts.
Sur le continent africain, les coûts du commerce peuvent atteindre 300 % de la valeur des marchandises échangées. Pendant ce temps, le coût du financement du commerce, notamment les lettres de crédit confirmées, a augmenté pendant la crise sanitaire et économique, soit six à sept fois plus cher en Afrique que dans les pays de l’Ocde, mentionne la déclaration.
Les exportateurs et les importateurs locaux seront sensibilisés à propos de l’aide au financement du commerce que proposent la Sfi et d’autres institutions financières comme la Banque africaine de développement, la Banque interaméricaine de développement, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement, la Banque asiatique de développement.