Formation de 15 étudiants en épidémiologie et biostatistique : Le projet Tebwa officiellement lancé

Par Valentin SOVIDE, AR/Zou-Collines,

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photo de lancement du projet Tebwa au BéninProjet Tebwa

Le Projet Formation des épidémiologistes et des biostatisticiens pour une meilleure réponse aux épidémies en Afrique de l’Ouest (Tebwa) a été lancé, hier lundi 13 septembre à Bohicon. D’une durée de trois ans, ce programme financé par l’Union européenne vise à former quinze étudiants des pays de la Cedeao en biostatistique et en épidémiologie des maladies infectieuses.

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La mise en œuvre du projet Formation des épidémiologistes et des biostatisticiens pour une meilleure réponse aux épidémies en Afrique de l’Ouest (Tebwa) a démarré. Il vise à renforcer la capacité de recherche et d’intervention de l’Afrique de l’Ouest en épidémiologie et biostatistique pour gérer efficacement les épidémies. Conduit par le consortium Université d’Abomey-Calavi, le ministère de la Santé à travers l’Agence nationale des soins de santé primaires et le London School of Hygiene et Tropical medicine, il est l’expression d’une belle coopération Nord-Sud.
Pour le coordonnateur du
Tebwa, le Professeur Romain Glèlè Kakaï, ce programme est parti du constat que, dans la région ouest-africaine, il y a très peu de programmes de formation et de financement d’étudiants en épidémiologie et biostatistique. La conséquence en est que ces pays disposent de très peu de chercheurs qualifiés en épidémiologie et biostatistique. Puis, il est à noter la faible capacité des épidémiologistes de la région à comprendre la dynamique des épidémies et formuler des recommandations dans le cas concret de la Covid-19.
La pandémie de du Covid-19 a révélé davantage l’insuffisance de ressources humaines qualifiées pour faire face efficacement aux épidémies en Afrique au Sud du Sahara. Il est donc nécessaire de former des épidémiologistes et biostatisticiens pour l’Afrique subsaharienne, capables de travailler en collaboration avec les départements nationaux de la santé, et les agences nationales et internationales de santé publique pour mener collectivement une surveillance de routine et des recherches en santé publique et réagir efficacement face aux épidémies.
Abondant dans le même sens, le Professeur Marcel Houinato, directeur de l’école doctorale des sciences agronomique et de l’eau à l’Uac, fait observer que ce projet est la preuve que des facultés et instituts universitaires peuvent conjuguer leurs efforts et expertises pour apporter des solutions aux problèmes de nos sociétés. Selon lui, le concept du projet Tebwa est donc à encourager.
Pour sa part, le Professeur
Dismand Houinato, directeur de l’Ecole doctorale des sciences de la santé à l’Uac, salue la naissance du projet Tebwa et partage le même vœu : « Les 15 étudiants qui seront formés dans le cadre du projet Tebwa permettront de renforcer nos systèmes nationaux et régionaux pour des études biostatistiques et épidémiologiques de haut niveau, et ainsi informer efficacement les décideurs en matière de santé publique ».
Le Professeur Félicien Avlessi, représentant le recteur de l’Uac, qui a lancé les activités, a précisé que ce projet coordonné par l’Université d’Abomey-
Calavi avec comme partenaires l’Ecole d’hygiène et de médecine tropicale de Londres (Lshtm/ Angleterre) et l’Agence nationale des soins de santé primaires du ministère de la Santé (Anssp/MS, Bénin), permettra de former 15 spécialistes de niveau Master en Epidémiologie et Biostatistique pour l’Afrique de l’Ouest.

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Maitriser les données épidémiologiques

Soulignant l’importance des épidémiologistes et biostatisticiens, le Professeur Félicien Avléssi rappelle qu’en octobre 2020, le variant delta du coronavirus a été détecté en Inde et touche à ce jour au moins 96 pays. Et dans certains de ces pays, il est devenu le variant dominant, comme à Singapour, au Royaume-Uni et au Portugal. Alors, indique-t-il, les données préliminaires montrent qu’il est plus transmissible que les autres variants, qu’il comporte un risque plus élevé d’hospitalisation et de réinfection et qu’il génère un tableau de symptômes légèrement différent affichant plus de maux de tête et moins de toux.
Des données épidémiologiques fiables sont souvent non disponibles ou fortement limitées en Afrique subsaharienne. Ce manque de données et de connaissances est encore aggravé par une pénurie de personnel qualifié en épidémiologie et en biostatistique pour surveiller, analyser et interpréter efficacement les données épidémiologiques pour éclairer les politiques en matière de santé publique.
C’est dire que la pandémie du coronavirus a révélé davantage l’insuffisance en ressources humaines qualifiées pour faire face efficacement aux épidémies en Afrique au Sud du Sahara. Et c’est la tâche qui incombe désormais au projet Tebwa à travers la formation des 15 spécialistes pour les pays de la Cedeao. Il est question de renforcer la capacité des jeunes scientifiques ouest-africains à réagir et gérer les vagues épidémiques, de développer des modèles géo-spatiaux des épidémies pour la région ouest-africaine et de renforcer la coopération régionale et internationale dans la recherche en biostatistique et épidémiologie en Afrique de l’Ouest.