Le procureur spécial de la Cour de répression des Infractions économiques et du Terrorisme (Criet) donne de plus amples informations au sujet de la garde à vue de l’avocat Enosch Chadaré, qui a provoqué le mouvement d’humeur des avocats béninois. A travers un communiqué de presse publié ce mardi, Mario Metonou explique que l’avocat s’était présenté dans le double cordon sécuritaire installé sur le site de découverte de 2,5 tonnes de cocaïne à Ekpè.
« L’intéressé soutenait qu’il était conseil juridique du propriétaire de l’entrepôt et avait à ce titre le droit d’être sur les lieux. Il a été sorti du périmètre de sécurité. Curieusement, une fois près de son véhicule, il a entrepris de filmer l’opération en cours. Cette attitude a achevé de semer le doute sur ses réelles motivations, ce d’autant plus que celui qu’il prétendait assister et qui à cette hauteur de la procédure n’était même pas encore interpelé, avait formellement indiqué n’avoir sollicité les services d’aucun avocat. C’est ainsi qu’il a été conduit au commissariat d’Ekpè pour les besoins de l’enquête », explique le procureur spécial.
Par la suite, éclaire Mario Metonou, l’avocat a été mis sous convocation à laquelle il n’a jamais répondu. « Saisi téléphoniquement ce même jour par Maître Michel Ahoumenou, j’ai su que la personne en cause était un avocat en l’occurrence Maître Enosch Chadaré. J’ai ordonné qu’il soit mis sous convocation pour la suite de l’enquête. Ce qui a été fait dès la fin des opérations d’identification et de sécurisation de l’entrepôt. Parti du commissariat, Maître Enosch Chadaré n’a jamais répondu à la convocation qui lui avait été remise pour le 4 octobre 2021 », détaille le procureur de la Criet.
En fin de compte, Mario Metenou tire la conclusion que tant à l’enquête préliminaire que depuis l’ouverture de l’information judicaire, l’avocat en cause ne s’est pas constitué aux côtés de la personne qu’il prétendait assister le jour des faits, et qu’il semble avoir été plutôt dépêché sur les lieux par Philippe Assah dont il est le conseil habituel. Ce dernier, précise-t-il, est activement recherché dans le cadre de la récente enquête relative à la découverte d’une nouvelle cargaison de 780 kilogrammes de cocaïne qui paraît avoir un lien avec la première saisie de 2,575 tonnes.