Les spécialistes ont livré leur verdict sur les prévisions de la grande saison des pluies 2022, à l’issue des travaux du Forum régional de prévision saisonnière des caractéristiques agro-hydro-climatiques, dans les pays du golfe de Guinée (Presa-GG) dont le Bénin, du 20 au 25 février à Cotonou.
Ils sont parvenus à des prévisions consensuelles pour une meilleure gestion des risques et la valorisation des opportunités. La grande saison des pluies de l’année 2022 dans les pays du golfe de Guinée sera caractérisée globalement par un démarrage de tendance tardive, anormale et une fin de saison normale. Mais l’on assistera à de longues séquences sèches, et des écoulements moyens à tendance déficitaire dans la plupart des bassins côtiers. « Au regard de ces résultats, il s’avère plus probable que cette saison ne serait pas dans l’ensemble, d’une grande abondance pluviométrique…», a souligné Urbain Tchiakpè, représentant le ministre des Infrastructures et des Transports au terme de la présentation du rapport des experts réunis à Cotonou, dans le cadre du Forum régional de prévision saisonnière des caractéristiques agro-hydro-climatiques de la grande saison des pluies dans les pays du golfe de Guinée (Presa-GG), édition 2022. Pour ce qui concerne spécifiquement le Bénin, il ressort des travaux que les cumuls pluviométriques saisonniers Mars-Avril-Mai (Mam) et Avril-Mai-Juin (Amj) connaîtront des déficits dans leur globalité.
La date de démarrage des saisons est comprise entre le 25 mars et le 7 avril au sud du Bénin. Il est attendu une fin de saison normale à tendance déficitaire dans la région sud du pays. Et la date moyenne de fin de la saison se situe entre le 25 juillet et le 3 août. Mais des séquences sèches longues à tendance normale sont prévues sur la région Sud du pays en début de saison et des séquences sèches normales en fin de saison. Il est attendu des écoulements moyens à déficitaires sur l’ensemble de ses bassins fluviaux, l’Ouémé, le Mono et le Couffo par rapport à la moyenne de référence. Les conclusions auxquelles sont parvenus les experts sur les prévisions de la grande saison des pluies 2022 dans les pays du golfe de Guinée laissent donc entrevoir une quantité de précipitations globalement moyenne à tendance déficitaire, un démarrage tardif, une fin normale, des séquences sèches de longue durée et des écoulements moyens à tendance déficitaire.
Des recommandations
Et pour prévenir les effets néfastes de la variabilité climatique, objectif visé par la tenue de ces assises à Cotonou, ils ont formulé quelques recommandations. Car, le tableau peint présente entre autres, des risques de sècheresse qui pourraient entraver la croissance des cultures et des plantes fourragères, ainsi que des risques d’inondations, alors que les résultats du Forum devraient notamment contribuer à améliorer le rendement de la production agricole des populations rurales et assurer la sécurité alimentaire pour les pays du golfe de Guinée. Les experts recommandent une gestion rationnelle des ressources en eau pour assurer les besoins des barrages hydroélectriques et les aménagements hydro-agricoles, la diversification des pratiques agricoles à travers la promotion par exemple du maraîchage. Il faudra également favoriser les espèces et variétés de cultures convenant au déficit d’eau et renforcer la vigilance contre les ravageurs de cultures notamment la chenille légionnaire et les autres insectes nuisibles. En ce qui concerne les risques d’inondation, car en dépit du caractère globalement peu de la pluviométrie, il n’est pas exclu des évènements de fortes pluies pouvant entraîner des inondations, il faudra maintenir la garde et suivre la mise à jour des prévisions saisonnières, renforcer la veille et la capacité des agents d’intervention et de suivi des plateformes de prévention des risques et catastrophes. Un accent particulier a été mis sur la nécessité de la vulgarisation des résultats et Météo-Bénin en a pris l’engagement.
Il faut noter que ce Forum est organisé par le Centre régional Agrhymet, institution spécialisée du Comité permanent inter-Etats de la lutte contre la sécheresse dans le sahel (Cilss) et l’Acmad, en collaboration avec l’Agence nationale de la météorologie et la direction des Ressources en eau du Bénin.