Internet plus sûr: Des outils pour être à l’abri des menaces

Par Maryse ASSOGBADJO,

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Au nombre des moyens mis en place à l’échelle mondiale pour promouvoir l’utilisation d’internet sans danger, figure la « Journée mondiale pour un internet plus sûr ». Elle sensibilise les différentes cibles aux menaces auxquelles elles sont exposées. Au Bénin, les acteurs prennent au sérieux ce défi.

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Concevoir aujourd’hui un monde sans internet est quasi impossible, tant le numérique bouleverse les habitudes et guide la planète. Dans cette dynamique, assurer un internet qui allie sécurité et protection de tous est l’idéal poursuivi aussi bien par les utilisateurs d’internet que par les promoteurs. Le ‘’safer internet day’’, en français ‘’Journée mondiale pour un internet plus sûr’’ n’est pas loin de cette logique. Célébrée le 2e mardi du 2e mois de l’année, elle prône un ‘’internet sain’’. En témoigne le thème de cette célébration, vieille de 20 ans, cette année : ‘’Ensemble pour un internet meilleur’’.
Selon Yazid Akanho, ancien vice-président du Chapitre Bénin de l’internet society, la ‘’Journée mondiale pour un internet plus sûr’’ doit préoccuper plus d’un. «Elle vise à sensibiliser les jeunes, les mineurs et leurs parents aux risques et menaces liés à l’utilisation de l’internet, même si généralement les gens se limitent aux usages du web qui est différent de l’internet. Le Web étant une partie de l’internet», explique-t-il.
Dans la ligne de mire des initiateurs de cette journée, la couche infantile, couche innocente et insouciante. « Aujourd’hui, les enfants sont sur internet, utilisent les téléphones de leurs parents, naviguent sans prendre conscience des dangers auxquels ils s’exposent », se désole-t-il.
Les parents ne sont pas du reste: « Laisser son téléphone à un enfant de 4 ans parce qu’il veut jouer n’est pas une pratique à encourager dans les rangs des parents. Les chaînes wifi et téléviseurs sont de plus en plus connectés à internet. Les parents ne maîtrisent pas tous les risques que comportent ces équipements», explique Yazid Akanho.
Si certains internautes ont jusque-là la chance d’être épargnés par les risques sur internet, les menaces sont pourtant réelles et énormes. « On parle de cyber-attaque, des vols de données à caractère personnel, la cyberpornographie, les contenus dangereux pour les enfants, les services peu orthodoxes auxquels s’adonnent des promoteurs d’internet, des acteurs malveillants qui utilisent les failles des systèmes d’exploitation et des applications pour parvenir à leurs fins…», fait remarquer Yazid Akanho.
Victime ou non, personne n’est à l’abri de ces menaces. « Que ce soit des professionnels, les utilisateurs d’internet avertis ou non, tout le monde est exposé. Une fois connectés, vous représentez une victime potentielle », avertit-il.
Contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, ces menaces tiennent aussi des raisons politiques. Le numérique offre également un champ de bataille. «La guerre n’est pas que militaire. Les Etats se font la guerre sur le terrain numérique, les organisations se font la guerre sur internet. Les belligérants ont parfois recours à des activités peu recommandées. Le business fait aussi appel à des méthodes non éthiques », révèle l’ancien vice-président du Chapitre Bénin de l’internet society.

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Vigilance et veille technologique

Le numérique faisant partie intégrante de notre vie aujourd’hui, un monde sans internet n’en est plus un. Naviguer en toute quiétude requiert alors une grande vigilance et la veille technologique. « Il faut être vigilant tout le temps et s’assurer qu’on est à jour par rapport aux technologies qu’on utilise et aux publications des éditeurs. Il faut éviter de faire économie de données (data), car une mise à jour n’est jamais inutile », recommande-t-il, insistant sur l’importance de cette opération : « Une mise à jour publiée par un éditeur vise toujours à améliorer un système et fermer des vulnérabilités. C’est dangereux de ne pas la faire, car elle limite les fragilités».
Par rapport à la veille sur internet, Yazid Akanho indique la bonne démarche. « Il faut faire de la veille technologique par rapport à l’information et se documenter. D’où l’importance pour les agences qui travaillent dans ces secteurs de produire des solutions adaptées aux différentes couches sociales et se documenter par rapport à la législation et au cadre réglementaire », exhorte-t-il.
Outre les utilisateurs d’internet, la navigation en toute quiétude suppose aussi beaucoup d’actions de la part des éditeurs, des fournisseurs, des prestataires d’internet et des pouvoirs publics. A ce niveau, Yazid Akanho pense que le recours aux spécialistes permettrait de s’assurer de la sécurité des infrastructures et différents logiciels développés.
Il faut dire que la question des menaces sur internet est prise au sérieux au Bénin. L’Agence pour le Développement du numérique (Adn), l’Agence nationale de la Sécurité des Systèmes d’information (Anssi), l’Agence des services et systèmes d’information (Assi), toutes ces agences désormais fondues dans l’Autorité des systèmes d’information et du numérique (Asin) veillent au grain. Idem pour l’Agence pour la protection des données à caractère personnel (l’Apdp) et des associations béninoises qui œuvrent pour la cyber-sécurité et qui militent en faveur des sensibilisations des citoyens et la promotion des bonnes pratiques sur internet.