Des réflexions sur les migrations étaient au cœur d’un atelier organisé, ce mercredi 18 décembre, par le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération (Maec), à l’occasion de la Journée internationale des migrations.
Le Bénin se joint au mouvement mondial dans le cadre de la Journée internationale des migrations. Il a organisé, ce mercredi 18 décembre, un atelier sur la migration en vue de mieux repenser le phénomène.
« Cet atelier nous donne l’opportunité de discuter d’une grande préoccupation, qui relève d’une problématique majeure pour le présent et l’avenir de nos peuples… », souligne le directeur de cabinet du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération (Maec), William Comlan.
Selon lui, les mouvements migratoires s’inscrivent dans un contexte international en constante mutation. Il évoque les crises humanitaires, les menaces terroristes, la réduction des opportunités de migrations légales vers les pays de destination traditionnelle….
Le chef du Bureau de l’Organisation internationale des migrations au Bénin (Oim), Nassirou Afagnon, insiste sur les défis des Etats : « Tant que la pauvreté va perdurer, il serait impossible d’envisager la fin des migrations. Le challenge, c’est de savoir comment mieux gérer la migration, comment organiser le départ des citoyens d’un pays à un autre et comment organiser l’arrivée des ressortissants sur leur territoire ».
Cette conviction est partagée par l’ambassadeur de la Turquie près le Bénin, Ozçéri Onur selon qui, la migration s’impose au monde. « Tant qu’il y aura la recherche de vie meilleure, d’opportunités économiques, il y aura des migrations. L’objectif, c’est de réguler ces flux et de coopérer en cette matière tout en pensant à l’aspect humain de la question », suggère-t-il.
Si la migration humaine est un vieux phénomène, elle est devenue un enjeu crucial du débat politique. La représentante résidente par intérim du Pnud, Ginette Mondongou, souligne les conséquences fâcheuses du phénomène. « Entre 2014 et 2018, plus de trente mille personnes ont trouvé la mort sur les routes migratoires. Ces mouvements génèrent également un fort sentiment de crainte et d’incertitude dans les pays d’accueil des migrants », se désole-t-elle.
La réponse apportée à ce phénomène sera déterminante pour les personnes en situation de déplacement mais aussi pour le développement des pays d’origine et les sociétés des pays de destination.
Solution efficace
Le Bénin l’a si bien compris en décidant depuis 2013 d’accorder aux réfugiés le statut de résidents privilégiés en leur délivrant gratuitement des titres de séjour. « Grâce à ces efforts aujourd’hui, des milliers de réfugiés sont sortis de leur statut pour devenir des acteurs socio-économiques à part entière dans la société béninoise », se réjouit le directeur de cabinet du Maec.
La solution efficace à la question migratoire est d’autant plus importante que les migrants constituent de grands acteurs de développement.
« L’Afrique est en train de perdre un nombre substantiel de ses habitants parmi les plus ambitieux et les plus entreprenants que sont les migrants. Les migrants illégaux ne sont pas nécessairement les personnes sans emploi, ni les plus pauvres encore moins les moins instruits de leurs pays d’origine ; les graves dangers sur les routes migratoires semblent ne pas décourager le phénomène », relève la représentante résidente par intérim du Pnud.
Occasion pour elle, de tirer sur la fibre sensible des Etats : « L’absence d’espoir des migrants doit nous interpeller tous dans un 21e siècle qui dispose de toutes les possibilités rapides au confort et au progrès pour tous ».
Les acteurs sont conscients des défis. « Les peuples attendent de notre part que nous avancions très vite dans la mise en œuvre des différents instruments protégeant le phénomène », se convainc le directeur de cabinet du Maec. L’urgence pour les acteurs, c’est de tenir compte de l’échéance des Odd, pour agir. « Nous devons davantage nous tenir la main pour une approche de développement plus efficace pouvant mobiliser toutes les énergies et plus inclusive conformément à l’agenda de développement 2030 », soutient le Pnud.