Journée mondiale de l’enfance : l’Unicef Bénin marque les esprits

Par Maryse ASSOGBADJO,

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L’Unicef crée des espaces de dialogue et d’échanges entre les enfants du Bénin et les préfets à l’occasion de ses 75 ans et de la Journée mondiale de l’enfance (Jme). Une caravane de plaidoyers est en cours actuellement dans tout le pays et vise à mettre sur la table les préoccupations relatives aux droits des enfants.

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L’Unicef Bénin veut marquer son terrain à l’occasion de son 75e anniversaire. Le relais de plaidoyers des enfants et des jeunes en cours actuellement sur toute l’étendue du territoire national marque les esprits quant à la promotion des droits des enfants. Au cœur de ce dispositif, les enfants, les élus locaux, les préfets et l’équipe de l’Unicef.
La motivation est de permettre non seulement aux cibles de s’exprimer sur les sujets qui les inquiètent, mais aussi aux préfets de partager leurs engagements en faveur des enfants et des jeunes.
Pour l’Unicef, cette initiative est un soulagement. Les chefs de terre sont déjà acquis à la cause. « La plupart d’entre les préfets sont déjà engagés sur cette question, parce qu’ils ont une influence très large au niveau des départements et le pouvoir de passer des arrêtés préfectoraux, de renforcer les sensibilisations aux niveaux communal et communautaire. Ce sont des acteurs très respectés au niveau de la communauté », apprécie Marion Desmurger, cheffe de la communication à l’Unicef Bénin.
Natitingou, Kandi, Djougou, Parakou et Dassa sont les localités déjà sillonnées. Le principe est simple. « Au niveau des préfectures, chaque enfant présente son message de plaidoyer au préfet. A la suite des plaidoyers, les préfets partagent à leur tour leurs engagements vis-à-vis des jeunes et des enfants », explique-t-elle.
Dans le cadre de cette initiative, la partie septentrionale du pays est d’abord visée en raison des violations répétées des droits des enfants qui y ont cours. « Une grande partie des violations des droits des enfants en termes de statistiques se trouve généralement dans les départements du nord Bénin où les conditions de vie de certains enfants sont particulièrement difficiles, surtout dans les zones reculées », développe-t-elle.
Si dans l’Atacora, le préfet s’est engagé à enrayer le phénomène des grossesses précoces et non désirées d’ici à 2030, dans le rang des jeunes filles dans les milieux scolaires et les centres d’apprentissage, dans le Borgou, l’heure est à l’accélération des efforts en faveur de la lutte contre les travaux forcés dans les centres d’apprentissage et les carrières et à la sensibilisation à la santé sexuelle et reproductive. 2022 est le dead line fixé pour honorer cet engagement dans le Borgou.
A ce défi, s’ajoute celui de l’emploi des jeunes. Sur ce point, les signaux sont plutôt rassurants. « Le préfet a dévoilé ses efforts en ce qui concerne la mobilisation des ressources en vue de soutenir l’emploi des jeunes et lutter contre leur immigration clandestine ».

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Douze actions pour les douze départements

Le plan de l’Unicef est d’engager douze actions pour l’ensemble des douze départements. Des jeunes reporters sont mis à contribution pour mieux toucher les cibles. « Ce sont des U-Reporters (jeunes de 15 à 35 ans provenant de différentes localités pour discuter des messages de plaidoyer importants) qui prennent sur eux d’organiser ces actions. Ils collaborent entre eux, décident de ce qu’ils vont organiser et cotisent même parfois pour créer des évènements afin de venir en aide aux autres », se réjouit Marion Desmurger.
Les enfants impliqués dans ce relais de plaidoyers savent qu’ils doivent prendre le taureau par les cornes pour que les droits de tous les enfants puissent être respectés. Lesquels droits sont relatifs à la lutte contre les violences et abus sous toutes leurs formes, leur présence dans les médias et dans les instances décisionnelles qui leur sont dédiées. « A chaque étape, c’est un passage à la préfecture avec la remise de la lettre de plaidoyer des enfants et des jeunes au préfet suivie d’une U-action menée par les jeunes avec des enfants », soutient-elle.
L’objectif de l’Unicef, c’est de remettre ces douze lettres des plaidoyers qui reflètent les attentes, les besoins et les espoirs des enfants et des jeunes du Bénin au chef de l’Etat ou son représentant. Le 8 décembre, date de la cérémonie officielle des 75 ans de l’Unicef, ces doléances seront portées au plus haut niveau.
Deux mobiles sous-tendent l’élan de l’Unicef. Il s’agit dans un premier temps de montrer et de rappeler aux enfants et jeunes que leurs voix comptent. Deuxièmement, il est question de leur offrir la possibilité de porter leur voix auprès des décideurs.
Les enfants y vont en toute connaissance de cause.
« Ce ne sont pas de messages personnels mais de plaidoyers formulés sur la base de consultations entre les enfants et entre les jeunes pour qu’ils décident entre eux des sujets prioritaires qui les concernent et qui les inquiètent afin de pouvoir les porter auprès du préfet », précise-t-elle. Ces consultations qui se tiennent avec et pour les enfants ainsi que les messages de plaidoyers qu’ils portent traduisent leur soif en ce qui concerne la promotion de leurs droits. Idem pour les jeunes regroupés au sein des U-reporters et qui sont devenus les membres de la plateforme d’U-report (plateforme lancée par l’Unicef et le ministère des Sports en avril dernier pour promouvoir les droits des enfants».
A travers cette plateforme, ils décident de chercher la bonne information, d’exprimer leur voix en participant à des sondages et enfin décident de devenir des acteurs de changement en créant des actions communautaires autour d’eux. La présente caravane de plaidoyers qui mobilise les enfants est une grande avancée pour le respect des droits de la cible de l’Unicef.