Journées nationales de la gouvernance: L’éducation à la citoyenneté au cœur de l’édition 2019

Par La Redaction,

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Les mardi 10 et mercredi 11 décembre à Cotonou, s’est tenue la troisième édition des Journées nationales de la gouvernance. Cette année, c’est l’éducation à la citoyenneté qui est au centre des réflexions. Les travaux officiellement ouverts, mardi, par le président de l’Autorité nationale de lutte contre la Corruption, Jean-Baptiste Elias, ont pris fin hier mercredi sur des recommandations.

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« L’éducation à la citoyenneté: défis, enjeux et perspectives pour le développement du secteur de l’éducation au Bénin ». C’est le sujet qui a occupé deux jours durant, les participants à l’édition 2019 des Journées nationales de la gouvernance (Jng). A l’initiative de l’Autorité nationale de lutte contre la Corruption (Anlc) et du Front des organisations nationales contre la corruption (Fonac), ces assises donnent l’occasion d’établir un état des lieux de l’éducation à la citoyenneté dans les trois ordres de l’enseignement au Bénin, d’analyser les défis et les enjeux en la matière et de proposer des stratégies et actions pour améliorer l’éducation à la citoyenneté dans l’enseignement au Bénin. L’objectif est de faire prendre conscience aux décideurs et citoyens béninois des défis et enjeux liés à l’éducation à la citoyenneté et de proposer des solutions adéquates.
Trois sous-thèmes ont été abordés lors des travaux. Le premier est intitulé: «L’éducation civique à l’école primaire et dans les établissements secondaires au Bénin : expériences pratiques, défis et perspectives» ; le deuxième : «L’éducation à la citoyenneté dans les universités du Bénin : enjeux et perspectives pour le développement du Bénin» et le troisième : «Expériences étrangères en matière de lutte contre la corruption et d’éducation à la citoyenneté dans les écoles primaires, collèges, lycées et universités».
Dans son allocution d’ouverture, le président de l’Anlc, Jean-Baptiste Elias fait savoir que la question de l’introduction de l’éducation à la citoyenneté dans les différents curricula de formation du primaire à l’université au Bénin en passant par le secondaire est une préoccupation partagée par plusieurs organisations sociales. Des efforts ont été accomplis au niveau du primaire pour inculquer le civisme et la morale aux apprenants mais cela peine à prendre au niveau du secondaire et du supérieur. C’est pourquoi, l’édition 2019 des Jng se penche sur la question. « Je reste persuadé qu’avec toutes les personnalités ici réunies, les objectifs fixés seront pleinement atteints… Je voudrais espérer, au terme de nos travaux, que la mise en œuvre des recommandations qui seront formulées contribuera à la dynamisation et à la généralisation de l’éducation à la citoyenneté dans les trois ordres de l’enseignement au Bénin », a souligné Jean-Baptiste Elias avant de lancer les travaux.
Cette année, les Jng connaissent la participation de représentants de plusieurs pays frères : le Sénégal, la Guinée, le Mali, le Togo, le Burkina Faso, le Niger, Île Maurice et Madagascar.

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Les jeunes, espoir d’un lendemain meilleur

«Le succès est possible, le développement de ce pays est encore possible», c’est le credo du président
Jean-Baptiste Elias à l’ouverture de la troisième édition des Journées nationales de la gouvernance. Mais pour cela, il faut, selon lui, bâtir le matériau humain notamment la couche juvénile en lui inculquant les valeurs cardinales que sont l’intégrité, la conscience professionnelle, la tolérance, le patriotisme… «Une société qui se coupe de sa jeunesse est une société qui se coupe de sa source de vie et se condamne à mort» ; citant ainsi l’ancien Secrétaire général de l’Onu, Koffi Annan, le président de l’Anlc rappelle combien déterminante est la place de la couche juvénile dans le développement d’une nation. Comment ne pas alors penser à l’éducation à la citoyenneté au profit de cette couche. Déjà l’année dernière, la deuxième édition s’était déroulée sous le thème : « Une jeunesse engagée dans la lutte contre la corruption ». Et cette année, en prélude aux Jng, l’Anlc a organisé du 2 au 7 décembre dernier, une campagne dans des écoles et universités des 77 communes du Bénin, sur le contenu de la loi portant lutte contre la corruption. Une action qui a permis de toucher plus de 30 mille élèves, étudiants et enseignants. Jean-Baptiste Elias a salué l’implication active des préfets à l’occasion de ces séances de sensibilisation. Il n’a pas manqué de relever le soutien financier de la Banque mondiale aux Jng.

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Des recommandations pour l’éducation à la citoyenneté

Au terme des 48 h, les participants ont souhaité « l’introduction dans les curricula des établissements secondaires, techniques et professionnels des cours sur l’éducation à la citoyenneté, le renforcement des compétences des acteurs du système de l’éducation à la citoyenneté ».
Ils insistent aussi sur « l’implication des acteurs du système éducatif ainsi que la mise en place d’un programme d’orientation professionnelle préventive des apprenants en vue de réduire le taux de déperdition, de déscolarisation et d’échec scolaire dans l’enseignement secondaire ».
« La bonne gouvernance est un élément capital dans la gestion du bien public ; la jeunesse constitue le fer de lance, la relève et le vivier dans lequel on va prélever les futurs responsables du Bénin. De ce point de vue, nous estimons que sa formation est primordiale à tous les niveaux de l’enseignement en vue du respect du bien public », explique Jean-Baptiste Elias, président de l’Autorité nationale de lutte contre la corruption (Anlc) à la cérémonie de clôture. « En faisant ce travail, nous mettrons à la disposition des dirigeants des moyens nécessaires en vue des programmes de développement durable au profit de l’emploi des jeunes », assure-t-il.
Leurs recommandations tiennent de l’adaptation « des contenus médiatiques relatifs à la citoyenneté en tenant compte des enfants dès la maternelle ». Selon eux, il faut varier et optimiser les alternatives éducatives et créer des clubs d’éveil à l’éducation citoyenne en s’appuyant sur les points focaux de l’Anlc dans tous les départements et les centres partenaires du Fonac et de l’Ong Alcrer.
Les participants mettent un point d’honneur sur l’initiative « d’un concours d’art oratoire sur la citoyenneté, d’un site dédié à la citoyenneté, ainsi qu’une journée nationale universitaire de la citoyenneté ».
Il importe d’associer les adultes au chantier de la promotion de la bonne gouvernance. C’est pourquoi, ils insistent sur le changement de comportement à tous les niveaux pour lutter efficacement contre la corruption. Selon les recommandations, « L’éducation à la citoyenneté doit conduire tout le monde à avoir une même définition de la notion d’intérêt commun ».
Les Jng 2019 recommandent, par ailleurs, la prise en compte des milieux vulnérables. « L’éducation à la citoyenneté doit prendre en compte les enfants déscolarisés dans les rues, les marchés. L’éducation à la citoyenneté doit également prendre en compte les milieux carcéraux », insistent les participants.
« Je voudrais vous rassurer de ce que ces recommandations seront effectivement transmises aux différentes autorités concernées et qu’un mécanisme de suivi de leur mise en œuvre sera réalisé dans la perspective d’une évaluation avant les Jng de 2020 », promet le président de l’Autorité nationale de lutte contre la corruption (Anlc), Jean-Baptiste Elias

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Par Anselme Pascal AGUEHOUNDE & Maryse ASSOGBADJO