Les populations de la commune de Pehunco avaient besoin de rencontrer et d’échanger avec le président de la République pour tourner la page de la fatalité quant à leurs besoins, longtemps exprimés mais restés insatisfaits. Plus qu’une séance de reddition de comptes, la rencontre du samedi 9 janvier entre le président Patrice Talon et les populations de cette localité a permis de raviver l’espoir quant au développement de cette commune aux énormes potentialités agricoles.
Pehunco, cité des pierres noires, est la septième commune à recevoir le président de la République au cours de la deuxième phase de sa tournée de reddition de comptes dans les communes. La visite « du fils du terroir » était très attendue. Entre Patrice Talon, l’ancien homme fort du coton et cette commune, la lune de miel est constante. L’état désastreux de la voie qui y mène n’a été ni un obstacle ni un élément de découragement pour le chef de l’Etat qui est allé faire avec les populations de la commune le point de ses actions à la tête de l’Etat depuis bientôt cinq ans.
Cet exercice, il l’accomplit depuis le 12 novembre dernier. Sauf qu’à Pehunco, le discours n’est pas le même. Les exhortations des populations mentionnées sur des affiches de grandes dimensions ont amené le chef de l’Etat à conclure que les populations de Pehunco demeurent dubitatives quant au vent de développement qui souffle sur le pays depuis peu. Même si beaucoup de choses restent à faire dans la commune, ce qui se fait dans les autres localités donne espoir que la part de la cité des pierres noires ne saurait tarder. Le bitumage des axes Djougou-Pehunco-Banikoara et Kota-Pehunco-Guessou préoccupe le maire Koto Orou Naré et ses administrés. Mais pour le chef de l’Etat, le Bénin a passé le cap des éternelles doléances sans suite. Le pays vit à l’ère de la renaissance, insiste-t-il.
En cinq ans, le Bénin est devenu un pays normal, a reconnu le chef de l’Etat qui en a profité pour féliciter l’ensemble des Béninois ayant contribué à cet exploit. Des travers d’hier, le pays s’en débarrasse à petits pas et cela se ressent à travers la qualité de l’action publique dont l’une des plus belles illustrations est sans doute, d’après ses explications, la qualité, la quantité et le rythme des réalisations en cours.
« Le Bénin est en chantier dans tous les domaines. L’action est engagée comme nous ne l’avions jamais fait au préalable. Ce que nous faisons, nous le faisons avec nos économies désormais… Nous sommes devenus un nouveau pays en marche avec de nouveaux citoyens », exalte le président Patrice Talon. « Ce que nous n’avons pas réussi à faire en soixante ans, nous le ferons en quelques années et c’est cela la renaissance de notre pays », soutient-il. Comme aux étapes antérieures, le chef de l’Etat a mis en évidence les prouesses du pays dans maints domaines et invité les citoyens à devenir des acteurs de la lutte contre la dilapidation des ressources publiques. Pour l’heure, dans les secteurs de l’énergie, l’eau, la santé, l’éducation… Le pays prend de l’ascension. Il en prend davantage dans le secteur agricole. Une performance à laquelle participe pleinement cette commune qui se réclame comme l’une des meilleures en production cotonnière. Au niveau des vivriers, du maïs, de la pomme de terre… Pehunco est fier du produit de son sol et s’engage à faire mieux.
Mettre fin à la souffrance des populations
Ville carrefour et abritant le plus grand marché de l’Atacora, célèbre par la production du coton, de l’anacarde, des vivriers et autres, Pehunco souffre de son enclavement. Les produits de ses champs bravent les routes cahoteuses pour rejoindre les autres localités du pays et même les pays voisins. Elle rêve de devenir par ailleurs une référence en production cotonnière et plaide pour la mise en œuvre à son profit d’un projet spécial pour l’assainissement. Réaliser la voie Djougou-Pehunco – Kérou – Banikoara
sera un gros soulagement, indique le maire. « La réalisation de ces projets mettra fin à la souffrance des populations », indique ensuite Koto Orou Naré. Pehunco a aussi besoin pour sa sécurité de plus de personnel de la Police républicaine et de matériel. La mauvaise qualité de la communication via les Gsm qui ne couvrent qu’une partie de la commune, des difficultés relatives à l’énergie électrique, des besoins d’espaces de loisirs et sports, des opportunités pour la création d’emplois… Les besoins sont multiples. Pour ce qui concerne les femmes de la commune, notamment les transformatrices, elles espèrent le microcrédit Alafia pour la relance de leurs activités économiques tandis que les producteurs, pour leur part, souhaitent l’amélioration de la mécanisation, la subvention des tracteurs et des engrais. Faire renaitre la fromagerie de Pehunco, ériger des barrages pour faciliter le maraichage, l’agriculture et la pisciculture… Pehunco n’en finit pas de dresser la liste de ses besoins au président de la République.