L’opposition au régime de Patrice Talon a mis la barre haut pour les législatives de 2023. A l’arrivée, les fruits n’ont pas tenu la promesse des fleurs, du moins selon les résultats définitifs du scrutin, proclamés par la Cour constitutionnelle.
Une désillusion pour la classe politique opposée à la gouvernance en place depuis 2016. Au vu des résultats définitifs des législatives du 8 janvier 2023, le déluge attendu dans les rangs des forces politiques de la majorité n’a pas eu lieu. Le bilan des actions mises en œuvre sous l’ère de la Rupture a-t-il prévalu ? De toute évidence, les électeurs ont accordé la majorité de leurs suffrages aux soutiens de Patrice Talon. L’opposition qui a fait de ces joutes électorales un référendum n’est pas logé à la même enseigne. A l’heure du bilan, pour ou contre le régime, les populations ont choisi leur camp, et il faudra s’y faire. Pour l’heure, la mouvance peut savourer sa victoire. Pourtant, le parti Les Démocrates, seule force de l’opposition à sortir la tête de l’eau lors des législatives, et dont Boni Yayi siège à la présidence d’honneur, n’a pas lésiné sur les moyens. Mieux, ce dernier s’est jeté dans la bataille et a parcouru monts et vallées, surfant sur les supposées failles du régime. En face, les soutiens du chef de l’Etat ont volé de leurs propres ailes, le cœur battant, ne perdant finalement que dans les mégapoles. Patrice Talon n’est pas descendu sur le terrain. Il est totalement resté dans l’ombre, accordant aux institutions impliquées dans la gestion de ces législatives, les moyens nécessaires pour la réussite de leur mission. Curieuse attitude quand on sait que le bilan de sa gouvernance est mis en jeu pour le compte des législatives.
A l’arrivée, les observateurs à divers niveaux ont décerné un satisfecit aux institutions pour la tenue d’un scrutin libre et transparent. Un gain pour un régime tancé sur ce régistre ces dernières années. Un revers pour l’opposition qui n’est pas parvenu à décrocher la majorité des sièges au parlement, contrairement à ses voeux formulés en campagne. Au finish, une bonne opération pour Patrice Talon qui a encore les cartes en main pour rouler et dérouler en toute quiétude la suite de son programme de gouvernance.
Les Démocrates et les deux autres partis d’opposition réunis ont obtenu environ 30 % des suffrages. Les partis soutenant les actions du chef de l’Etat sont sortis de ces élections avec 70 % des suffrages. Ainsi, les résultats issus des urnes mettent un bémol au sujet de la théorie relative à un Patrice Talon impopulaire, voire en froid avec ses concitoyens. Aussi, le procès aux députés de la 8e législature n’a non plus porté ses fruits. Dans leur grande majorité, conformément aux résultats proclamés par la Cour constitutionnelle, les Béninois ont renouvelé leur confiance en la gouvernance de Patrice Talon. C’est dire que si les législatives du 8 janvier 2023 étaient une sorte de référendum, les partis politiques se réclamant de l’opposition n’y ont pas tiré avantage. Les Démocrates siégeront au parlement pour le compte de la 9e législature, avec 28 députés contre respectivement 53 et 28 pour l’Union progressiste le renouveau et le Bloc républicain. Sans avoir fait campagne, laissant le champ libre à Boni Yayi, son adversaire politique, Patrice Talon a été plébiscité au terme du scrutin du 8 janvier 2023. Au-delà d’un discours séducteur ou revanchard, il faudra travailler à une offre politique digne de ce nom. C’est cela le défi pour la survie de la classe politique se réclamant de l’opposition. Il faut oser regarder en face le verdict du ‘’référendum’’ .