Opération « Bravoure Féminine » : L’essai en transformation avec l’appui des pouvoirs publics

Par Anselme Pascal AGUEHOUNDE,

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Sèdolo Gbaguidi

Il a fait de la poésie, l’œil d’Horus. Alphonse Sèdolo Gbaguidi ne cesse de marquer des points sur l’échiquier culturel avec son célèbre poème intitulé « Bravoure Féminine ». Cette œuvre, cri de ralliement de toute la gent féminine, va très vite devenir la boussole vers un projet plus grand, une captivante initiative dénommée Opération « Bravoure Féminine », Projet Modules de classe du Droit au Savoir. Dans l’interview qui suit, Alphonse Sèdolo Gbaguidi nous fait le point à mi-parcours de ce projet soutenu par les autorités gouvernementales.

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La nation : Vous êtes le concepteur de l’opération « Bravoure Féminine » Projet Modules de classe du Droit au Savoir. Que retenir de cette initiative ?

Sèdolo Gbaguidi : L’opération « Bravoure Féminine » Projet Modules de classe du Droit au Savoir est une initiative culturelle et socio-éducative majeure, de défrichage patriotique et volontariste d’un champ insoupçonné de plusieurs possibles positifs. Cette initiative, en appel du devoir, a débuté sans que je ne m’en rende vite compte le 16 mars 2012 à Cotonou au cours de deux manifestations officielles de commémoration de la Journée internationale de la Femme organisées par les ministères en charge du Commerce et des Finances, animées avec mon poème « Bravoure Féminine », en ce moment-là sans refrain mélodieux. L’opération « Bravoure Féminine » est une action innovante de développement, de promotion hors sentiers battus de l’Education en général, scolaire en particulier par la culture, notamment l’Art poético-littéraire et oratoire. Elle est en passe de faire du Bénin le premier pays au monde à abriter sur son sol des infrastructures scolaires construites sur la base exclusive du produit de la vente licite dédicacée et de l’exploitation décente, en prestation, d’un poème ! Ce poème intitulé « Bravoure Féminine » de réalités poignantes et de potentialités surprenantes, faisant avec humanisme la promotion de la femme et du genre, est d’actualité permanente et d’une historicité conséquente. Sa portée, à l’évaluation optimale de son efficacité opérationnelle, en fait progressivement au profit de notre pays, un médium culturel de développement innovant et de rayonnement diplomatique. En effet, ce poème a été attesté par plusieurs institutions dont l’Organisation internationale de la Francophonie par l’entremise de nos ministres en charge de la Culture et des Affaires étrangères, au nombre des rares poèmes les plus précieux, les plus valeureux et les plus chers de la planète, ne serait-ce que de l’espace francophone. Je le déclame, le plus souvent, sur scène, grâce à Dieu, sans instrument musical, sur une tonalité exaltante jugée d’efficacité impactant, en symbiose participative et vivace avec un chœur ou l’auditoire. Je saisis cette occasion pour saluer la pertinence des réformes institutionnelles de notre pays qui ont fait élire le 11 avril 2021 en duo avec le chef de l’Etat le président Patrice Talon, pour une première fois au poste rétabli de vice-président de la République, un personnage féminin, à savoir Son Excellence Mariam Chabi Talata Zimé Yérima. A cette juste vision de nos autorités au profit du genre, vient de s’ajouter l’approbation, par le Conseil des ministres en date du 21 juillet 2021, des statuts de l’Institut national de la Femme sous une nouvelle formule plus épanouissante. Puisqu’il est question de bravoure, je ne puis passer sous silence la mémoire de l’ex-première dame et députée, première femme chef de parti politique au Bénin, l’amazone Rosine Soglo qui a rendu l’âme le 25 Juillet dernier à l’âge de 87 ans. A l’international, même si l’actualité relative aux droits des femmes n’est plus rassurante en Afghanistan, on peut quand même applaudir l’élévation au Panthéon en France annoncée le 21 août dernier pour le 30 novembre prochain d’une sixième femme et première femme noire, la brave cantatrice franco-américaine, résistante antinaziste et militante antiségrégationniste Joséphine Baker, près d’un demi-siècle après son décès.

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Alors, qu’est-ce qui nous garantit un aboutissement heureux de ce projet ?

La première des garanties après Dieu qui confère à ce projet une fiabilité conséquente est d’abord la bonne conscience qu’on me reconnait, avoir des préceptes spirituels et principes moraux de la vie en communauté, corroboré par la présomption d’intégrité dont me créditent avec bienveillance toutes les personnalités et institutions dont je sollicite l’accompagnement. La deuxième des garanties qui est tout aussi fondamentale que la première, provient du soutien et du parrainage du gouvernement par le biais du ministère en charge de la Culture, faisant suite à l’acte notarié de préservation scrupuleuse des précieux acquis de la mobilisation afférente à ce projet. C’est vous dire que tout ce que génère ce poème est rigoureusement conservé au profit de la mise en œuvre de ce projet. La troisième des garanties et qui n’est pas des moindres est le suivi et l’accompagnement des médias béninois en général.

Quels sont les sous-secteurs de l’éducation nationale retenus pour bénéficier des premières réalisations physiques de cette initiative ?

Je vous précise que c’est le sous-secteur de l’Enseignement maternel et primaire public qui est ciblé pour être le premier bénéficiaire des réalisations physiques de ce projet au Bénin avec les prérogatives du choix des localités à pourvoir en ces infrastructures de développement scolaire. Et pour cause, n’est-ce pas un encadrement social conséquent de base et un suivi scolaire méthodique de l’adolescente ou de la jeune fille d’aujourd’hui qui font d’elle la brave femme de demain ? Les trois ministres successifs de ce sous-secteur de notre enseignement à savoir Feu Éric Kouagou N’da le 05 août 2014, Eléonore Yayi Ladékan le 20 août 2015 et l’actuel titulaire Salimane Karimou le 9 juin 2016, m’ont déjà formellement reçu à ce sujet en audience pour me complimenter et me donner leur accord de principe.

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La réalisation de ce noble projet de construction d’infrastructures scolaires nécessite d’importantes ressources financières. Comment vous-y prenez-vous et où en êtes-vous avec la mobilisation ?

Le talent poético-artistique jugé génial qu’on apprécie en moi, ne doit m’empêcher d’avouer très humblement que je ne suis doté ni d’une intelligence économique intuitive de bon vendeur, ni d’une culture financière avérée de chef d’entreprise ou de banquier. A ces insuffisances, en termes d’aptitudes, s’ajoutent mes problèmes de santé qui rendent plus âpre et éprouvant le processus de la mobilisation. Mais je ne me résigne pas ! Le grand mérite des résultats actuels de cette mobilisation, loin de me revenir, revient plutôt au peuple béninois et à ses dirigeants qui ont contribué à faire de cette initiative un projet participatif sur lequel notre intelligence collective doit, à présent, surfer et capitaliser en innovation de rupture au service du développement et du rayonnement de notre pays. Pour la technique d’approche et de vente, je propose plutôt la présentation de ce poème aux institutions et autres entités par des requêtes écrites de demandes d’audience ou d’animation en prestation d’intermède des manifestations officielles organisées par celles-ci. Ces dernières en retour qui pour la plupart sont des départements ministériels, en fonction du degré d’appréciation qu’elles ont de la proposition m’invitent pour la prestation qu’elles rétribuent selon leurs convenances. La dernière entité en date à m’avoir reçu est le ministère en charge du Développement qui, à la faveur de la célébration en léger différé, le 11 mars 2021, de la Journée internationale de la Femme, m’a permis de dédicacer une copie du document illustratif du poème « Bravoure Féminine» au ministre d’Etat Abdoulaye Bio Tchané avant ma prestation de ce jour-là. Ces rétributions pour la plupart symboliques sont assorties de lettres de félicitations, d’attestations de mérite et autres états de service ou de paiement signés parfois de leur responsable au plus haut niveau. Malgré certaines imprévisibilités déroutantes du parcours, c’est l’ensemble des résultats de ces démarches et les traçabilités y afférentes ainsi que l’obtention de quelques appuis financiers et institutionnels qui ont abouti au niveau actuel de la mobilisation. Ces résultats ne sont pas sans grands sacrifices personnels supplémentaires et permanents pour les charges de logistique, de fonctionnement et de subsistance inhérentes à l’évolution de ce projet.

Comment se présente le bilan financier de cette croisade ?

Le bilan financier de cette croisade présente pour le moment un niveau de ressources mobilisées se chiffrant à 11 millions de francs Cfa répartis comme suit : 5 millions de francs Cfa pour le compte du Bénin et 6 millions de francs Cfa pour le compte du Burkina Faso. Les fonds du Bénin garantis par acte notarié sont en solde disponible dans une banque de la place et mis à la disposition des autorités béninoises parrainant ce projet avec les droits d’exploitations du poème qui les a générés. Ces fonds sont mis à disposition de la République sous des règles de formes optimisantes, à convenir par effet de levier, selon l’idéal de révélation positive du Bénin tant prôné par le Chef de l’Etat. Quant aux fonds du Burkina-Faso, ils avaient été avancés en cash par une éminente personnalité de ce pays au cours du mois de décembre 2018 à Ouagadougou. C’était en préfinancement de la poursuite du traitement stabilisateur médicalement exigé à Cuba de la maladie dégénérative de la rétine de l’œil appelée précisément rétinite pigmentaire dont je souffre et qui m’a fait perdre autant une bonne partie de mes repères que mon autonomie d’écriture et de lecture. Cette personnalité Burkinabè attend depuis lors ma disponibilité pour la transformation de ce prêt en contrat de partenariat devant déboucher aussi sur la réalisation de ce projet dans son pays. C’est la brusque survenue de la pandémie du coronavirus et le climat d’insécurité prévalant au Faso ainsi que les engagements de départ pris avec les autorités de mon pays qui me retiennent encore ici.

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Que disent nos autorités de ce projet et de la mobilisation y afférente ?

Nos autorités sont de hauts responsables qui ont le droit d’appréhender toute proposition de contribution des citoyens au développement de notre pays avec leur pouvoir discrétionnaire qu’il faut se faire le devoir de respecter. Le ministre du Tourisme, de la Culture et des Arts, Jean-Michel Abimbola qui est mon ministre sectoriel m’a informé de vive voix, suite à ma requête relayée et appuyée par le ministère en charge des Affaires étrangères, de l’aval qu’il a donné pour un portage fédérateur et patriotique de l’Opération « Bravoure Féminine». En droite ligne de ses propos, le ministre de la Culture vient de faire réactiver le parrainage de son département à l’endroit de l’opération Bravoure féminine par les lettres de recommandation et de remerciement en date du 08 juillet 2021. Cela m’oblige à l’effort du maintien constant de la dynamique progressive de la mobilisation engagée par cette initiative. C’est aussi le Bénin qui se révèle positivement par l’action concrète de la poésie au service du développement !?

Propos recueillis par Anselme Pascal AGUEHOUNDE