Sur les premier et deuxième trimestres 2022, l’activité économique maintiendrait sa tendance haussière dans l’Uemoa. Quoique fragiles, les performances des économies seraient essentiellement tirées par la bonne tenue des services et des activités de commerce.
Le Produit intérieur brut (Pib) réel de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) progresserait, en variation annuelle, de 5,0 % au premier trimestre 2022 et de 5,4% au deuxième trimestre 2022, après une hausse de 5,1 % au dernier trimestre 2021, selon les prévisions de la Bceao. Sur la base des informations disponibles, précise la Note mensuelle de conjoncture économique dans les pays de l’Uemoa à fin janvier 2022, les performances économiques au premier trimestre 2022 seraient tirées par la bonne tenue des services et de l’industrie manufacturière, ainsi que par la hausse continue des prix des principaux produits de base exportés.
Il est noté une dynamique des économies de l’Union depuis le mois de juin 2020 en lien avec la baisse des contaminations à la Covid-19 et l’accroissement des demandes intérieure et extérieure. Une enquête de conjoncture indique que l’activité économique serait bien orientée dans l’ensemble des secteurs. Elle s’est particulièrement améliorée dans le transport, le tourisme, l’hôtellerie, et au niveau des activités commerciales, des industries manufacturière et extractive, ainsi que des services marchands. Des chefs d’entreprise interrogés anticipent une hausse de leurs activités.
Toutefois, tempère la Banque centrale, ces perspectives annoncées restent encore fragiles et entourées de risques baissiers, en liaison avec de fortes incertitudes relatives à l’évolution de la crise sanitaire, à l’environnement sécuritaire dans l’Union, à l’orientation des cours du pétrole ainsi qu’à l’impact des tensions géopolitiques dans le monde.
Décélération du rythme des prix
En ce qui concerne le niveau des prix, sur la proche période, les informations disponibles font état d’une décélération du rythme de progression du taux d’inflation, en glissement annuel, à 6,1 % en février et 5,9 % en mars 2022. Le rythme haussier de l’inflation s’étant accentué dans les pays de l’Union pour ressortir, en glissement annuel, à 6,5 % en janvier dernier, après une réalisation de 6,0 % au mois précédent, en raison des difficultés d’approvisionnement des marchés, subséquentes à la persistance des incidence des crises sanitaire et sécuritaire, à la baisse de la production céréalière et au renchérissement du fret et des produits alimentaires importés.
Le ralentissement de la progression de l’inflation, selon la Bceao, serait attribué aux mesures prises dans certains pays pour atténuer les tensions sur les prix (ventes à prix modérés, distribution gratuite de denrées alimentaires, baisse des prix des produits essentiels, renforcement de la production et de l’approvisionnement des marchés, contrôle des exportations des produits vivriers, etc.).
Par ailleurs, la masse monétaire poursuivrait son évolution à la hausse dans l’Union dans la même dynamique de la progression de 15,0 % en janvier dernier, en glissement annuel, contre 16,3 % un mois plus tôt. Selon les estimations, elle se situerait à 41 679,1 milliards en février 2022 contre une réalisation de 36 393,0 milliards un an plus tôt.
Cette hausse de 5286,0 milliards dont 4244,5 milliards des dépôts et 1041,5 milliards de la circulation fiduciaire, représenterait 14,5 %. Elle résulterait de la progression de 6977,6 milliards des créances intérieures et du recul des actifs extérieurs nets (Aen) de 1 037,0 milliards.