Le ministère en charge de l’Energie organise, le 24 octobre prochain, une table ronde sur l’éclairage public. La rencontre réunira autour du ministre Dona Jean-Claude Houssou, divers acteurs concernés par cette problématique, mais aussi des maires et autres élus. Les travaux préparatoires devant conduire à ces assises historiques ont démarré et le ministre a tenu, jeudi 19 septembre à Cotonou, une séance de travail avec les acteurs concernés.
L’Association nationale des communes du Bénin (Ancb) et des responsables administratifs à divers niveaux concernés par la question de l’éclairage public étaient les interlocuteurs du ministre en charge de l’Energie Dona Jean-Claude Houssou dans le cadre de la séance de travail qu’il a organisée, hier jeudi, dans l’enceinte de son ministère. Comment améliorer le cadre de vie, notamment à travers un levier important comme l’éclairage public ? C’est à cette question que la table ronde que projette le ministre pour le 24 octobre prochain devra répondre. « J’ai parcouru le pays du nord au sud et j’ai échangé avec beaucoup de maires sur l’éclairage public. Il m’a semblé important de prendre le taureau par les cornes et d’échanger effectivement sur les difficultés et les souffrances dans le cadre de l’éclairage public et du manque d’éclairage public », a indiqué le ministre au cours de cette séance à laquelle le ministre délégué en charge de la Défense nationale a également pris part. Dona Jean-Claude Houssou expliquera que c’est le premier pas « afin de relever ensemble le défi de l’éclairage public ».
La question de l’éclairage public est une question majeure, relève le directeur général de la Société béninoise d’énergie électrique (Sbee), Laurent Tossou. Si autrefois sa gestion était confiée aux communes, à la faveur de la décentralisation, la loi du 15 janvier 1999 a décidé que cette activité passe dans le giron des collectivités locales, rappelle-t-il. Sauf que cette volonté du législateur n’a pas permis d’arranger les choses. «On n’a pas atteint les objectifs puisque les difficultés sont restées entières et les villes ne sont pas éclairées comme cela se doit », déplore-t-il. Et même si en 2004, les 77 communes ont été invitées à prendre des engagements et à améliorer la situation concernant l’éclairage public, en 2019, le compte n’est toujours pas bon et les attentes ne sont pas comblées. Il est temps de faire un point de l’éclairage public dans les collectivités et la contribution que la Sbee peut apporter pour qu’il y ait meilleur éclairage et que le cadre de vie soit amélioré, propose Laurent Tossou.
Imputer la responsabilité des dysfonctionnements aux communes serait une perception de la situation, défend
Charlemagne Honfo, maire de la commune de Sèmè-Podji. La responsabilité des collectivités publiques est certes prépondérante, mais elles ne sont pas intimement associées à la gestion faite de l’éclairage public, nuance-t-il. «On nous adresse des factures qui retracent notre endettement sans nous associer », se plaint l’élu. Manque de collaboration, non respect des textes, non perception des taxes… Les communes souffrent et ne sauraient endosser à elles seules la responsabilité, fait savoir le maire. Il sera soutenu dans sa position par les maires de Bohicon, Abomey-Calavi et
Dassa-Zounmè. Tous apprécient l’initiative de la table ronde qu’ils entrevoient comme une aubaine pour les communes de contribuer à diagnostiquer les maux de l’éclairage public et à réitérer les attentes des collectivités.
Logique entièrement épousée par le ministre qui annonce à ses invités que le 24 octobre prochain, il sera question de dispositions à prendre pour réussir l’électrification publique des grandes viles et passer aux autres localités.