Porto-Novo a abrité du 22 au 23 novembre dernier, le séminaire de lancement du projet Fracture numérique visant à faire un focus sur la filière maraichage au Bénin. Les travaux ont été lancés par Armèle Gayet Ahlinvi, représentant le ministre en charge de la Recherche scientifique en présence des autres acteurs du projet dont l’Université nationale d’agriculture et le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement(Cirad).
Le numérique peut beaucoup apporter au développement surtout de la filière maraichage au Bénin. Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique à travers l’Université nationale d’Agriculture (Una) œuvre pour que l’e-agriculture soit adoptée par les maraichers béninois. C’est tout l’intérêt du séminaire de lancement du projet Fracture numérique qui s’est déroulé les 22 et 23 novembre derniers à Porto-Novo. Ce projet vise à contribuer à réduire les inégalités dans l’usage et l’accès aux Technologies de l’information et de la communication (Tic) comme les téléphones portables, l’ordinateur ou le réseau Internet dans la filière maraichage au Bénin. Il est financé par le ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères et mis en œuvre par le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) en partenariat avec l’Una et d’autres institutions du Sénégal et de la Côte d’Ivoire. Le projet étudiera de manière quantitative les usages et capacités des producteurs et de manière qualitative le lien entre le bien-être, le succès de ces maraichers et leur usage du numérique à travers des enquêtes de terrain, des entretiens individuels et ateliers collectifs.
Pour la représentante du ministre en charge de la Recherche scientifique, Armèle Gayet Ahlinvi, qui a lancé les travaux, le projet Fracture numérique est en phase avec les ambitions du gouvernement qui a inscrit le maraichage parmi les projets prioritaires dans le Plan stratégique du développement du secteur agricole (Psdsa). Elle estime que cette initiative est venue à point nommé pour aider la filière à l’atteinte des objectifs à savoir augmenter la production de 20 % à l’horizon 2025. La représentante du ministre souligne que le numérique qui s’est invité dans l’agriculture est un bon élan de développement. Les avantages de l’e-agriculture sont énormes. Elle a fait ses preuves dans plusieurs pays en dopant la productivité, la rentabilité et la résilience au changement climatique. Mieux, l’e-agriculture est capable d’inciter les femmes et les jeunes à se lancer dans l’agriculture et à créer des emplois dans la chaîne de valeur, indique la représentante du ministre. Armèle Gayet Ahlinvi salue l’existence aujourd’hui au Bénin de la connexion Internet haut débit avec le déploiement depuis 2016 du Projet de développement des infrastructures des télécommunications et des Tic.
Le recteur de l’Una, Bruno Djossa, note que ce projet est le bienvenu dans son université qui a déjà accueilli, il y a deux ans, le salon des Tic dans l’agriculture. Il estime que c’est une priorité pour les chercheurs de s’intéresser au maraichage tout en travaillant à contenir le choc des ondes et des canaux digitaux dans le secteur. Bruno Djossa souhaite que les assises aboutissent à des résolutions pour recadrer au besoin le projet pour l’atteinte des objectifs.
Pour sa part, Pascal Bonnet, représentant le Cirad, précise que le projet a ciblé trois pays d’Afrique de l’Ouest. Ainsi outre le Bénin, il prend en compte la Côte d’Ivoire et le Sénégal en ciblant respectivement les flières cacao et lait. Pascal Bonnet estime que ce séminaire de lancement est une étape importante pour une mise en œuvre efficace et efficiente du projet devant intégrer les réalités du terrain.
Intervenant par visioconférence depuis la France, Marie Schill du ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères, a abondé dans le même sens. Elle a apprécié la tenue de ce séminaire qui permettra de définir les orientations de ce projet.