Le musée Gnonnas Pedro à Lokossa a servi de cadre, mercredi 21 juillet dernier, à la session mensuelle de la Conférence administrative départementale (Cad) du Mono. Cette délocalisation qui est une première dans le fonctionnement de la Cad a permis de mobiliser une contribution financière substantielle pour la réhabilitation en cours de l’édifice.
Dix-sept ans après le décès de Gnonnas Pedro, icône de la musique salsa au Bénin, la Conférence administrative départementale (Cad) du Mono apporte sa pierre à l’immortalisation de l’illustre disparu. La contribution de la Cad s’est exprimée, mercredi 21 juillet dernier, non seulement en numéraire mais surtout à travers le symbolique du déplacement au domicile de l’artiste à Lokossa transformé en musée.
En effet, c’est dans le musée Gnonnas Pedro que le préfet et les responsables des services déconcentrés de l’Etat se sont réunis en session de juillet de la Conférence administrative départementale, instance qui se penche sur des préoccupations de développement. Cet acte inédit de délocalisation ponctuelle de la Cad au musée est, selon l’autorité préfectorale, une marque de reconnaissance des sacrifices consentis par l’artiste pour porter très loin dans le monde le nom Bénin.
Aussi, au-delà du cachet spécial qu’elle apporte à la présente édition de l’anniversaire de décès du salsero, la délocalisation de la session renferme, au dire du préfet, beaucoup de symboles. D’abord, celui de l’attachement de l’organe à la promotion de la culture et l’expression de son soutien à l’association Art d’Afrique en charge de la réhabilitation du musée, premier acte d’un projet d’immortalisation de l’illustre disparu qui prend progressivement corps grâce à un contrat établi avec les héritiers. Ensuite, vient le symbole de ce que « Gnonnas Pedro est un patrimoine national». Enfin, poursuit le préfet Bienvenu Milohin, il est question d’un encouragement de tous ceux qui ont accepté de contribuer à graver dans le marbre le nom du maestro décédé en août 2004.
Relativement aux contributions en numéraires, le préfet n’a pas voulu être du reste. Il a donné, mercredi 21 juillet dernier, son enveloppe. Un geste qui a été suivi par la plupart des cadres ayant répondu présents à la session. Au total, cinq cent soixante mille francs Cfa ont été mobilisés à l’issue de cet élan de générosité spontané.
Préoccupations abordées à la session
Il faut retenir que l’engouement de la Cad à soutenir les actions d’immortalisation de Gnonnan Pierre Sossou à l’état civil a été fouetté par ce qui se fait pour sortir son musée de la ruine. Remis en service en décembre 2020, le musée est débarrassé des mauvaises herbes, badigeonné et éclairé à la grande satisfaction des visiteurs qui ne se font pas prier. Entre autres, les visiteurs peuvent découvrir des distinctions, des anciens instruments de musique et beaucoup d’accoutrements de scène du maestro, géniteur du rythme « Agbadja modernisé». De même, le cadre abrite nombre d’activités culturelles.
Au nom de la dizaine de jeunes réunis au sein de l’association Art d’Afrique qui redonne vie au musée, le directeur exécutif Job Montcho a présenté les offres d’activités culturelles déjà disponibles, l’agenda de la célébration du 17e anniversaire du décès et les autres composantes du vaste projet d’immortalisation de Gnonnas Pedro. La présentation n’a pas passé sous silence les attentes. Elle a appelé à la sécurisation du musée par des patrouilles régulières de la Police républicaine ainsi que la mobilisation de tous pour la poursuite du chantier de l’immortalisation du natif de la cité des Kotafon. Une visite guidée des différents compartiments du musée a mis fin à la session. Ceci, à la suite d’une communication portant sur l’analyse des résultats de l’examen du Certificat d’études primaires (Cep).