La Conférence épiscopale du Bénin attend d’autres actions concourant à l’apaisement politique, notamment un dialogue à la suite de la rencontre entre le président Patrice Talon et son prédécesseur Boni Yayi.
La récente rencontre entre le président Patrice Talon et son prédécesseur Boni Yayi ne laisse pas les évêques indifférents. Ils s’y sont penchés au cours de leur première session ordinaire de l’année pastorale 2021 – 2022 tenue à Cotonou. Sur le paysage politique national, cette entrevue qui fait suite à de nombreuses empoignades à distance entre les partisans des deux personnalités est perçue par beaucoup comme un pas décisif vers l’apaisement. Selon les évêques, ce n’est qu’une première étape qui devra conduire à des assises élargies à d’autres groupes sociopolitiques. « Ils souhaitent vivement que cette belle initiative soit le prélude à un dialogue vrai et sincère, ouvert aux autres acteurs politiques en vue des actes concrets ordonnés à la décrispation de la vie socio-politique de notre pays et à la réconciliation », mentionne le communiqué final signé de Mgr Victor Agbanou, évêque de Lokossa et président de la Conférence épiscopale.
Cet appel des prélats à la décrispation politique n’est pas le premier. En mars dernier, à la veille de l’élection présidentielle, l’Eglise catholique, en présence de responsables d’autres confessions religieuses, avait organisé une célébration eucharistique présidée par Mgr Roger Houngbédji, archevêque de Cotonou. Au cours de cette messe, un appel au dialogue et à la paix avait été lancé aux acteurs politiques.
Evidemment, avec la rencontre du 22 septembre, les évêques ne pouvaient qu’encourager la dynamique qu’ils avaient tant souhaitée.
Les évêques, comme d’autres
Après des tentatives avortées, l’ancien président Boni Yayi et son successeur, Patrice Talon, ont pu se revoir, après le 6 avril 2016. La rencontre du 22 septembre dernier aura été la bonne. Les deux leaders politiques ont pu s’entretenir au palais de la Marina. On saura plus tard, qu’ils ont échangé sur des sujets d’actualité, notamment des mesures visant la réconciliation des acteurs politiques. « Nous sommes convenus que la décrispation politique est indispensable à la paix durable dans notre cité commune afin d’assurer notre vivre-ensemble, la concorde et la cohésion nationale », avait publié l’ancien chef de l’Etat sur ses canaux digitaux.
De quoi semer l’espoir d’une décrispation au sein de la classe politique après les remous de la période électorale. « Cette rencontre était attendue depuis plusieurs mois. C’est un signal à l’endroit des populations… », espérait Francis Kpatindé, journaliste et enseignant à Sciences Po Paris.
Mais un mois après cette rencontre au sommet, présageant de la réconciliation des deux personnalités l’attente d’une suite amène les évêques à se prononcer.