Le classement 2023 de l’Alper-Doger Scientific Index a identifié seulement 126 chercheurs provenant des universités du Bénin. Cependant, des chercheurs béninois de la diaspora sont mieux classés. Le Bénin est classé 23e en Afrique dans le top 10 000.
Les universités du Bénin disposent de brillants chercheurs. Mais les données projetées par le classement 2023 de l’Ad Scientific index montrent qu’il y a un long chemin à faire pour être compétitif aux plans africain et mondial. En effet, les scientifiques des universités béninoises sont absents du Top 10 000 du classement des scientifiques les plus influents du monde qui a pris en compte 1 144 573 scientiques de 216 pays répartis dans 19 528 universités à la date du 13 novembre 2022. L’évaluation a été faite suivant neuf paramètres et 11 thématiques (Agriculture et foresterie, Arts, Design et Architecture, Commerce et Gestion, Economie et Econométrie, Education, Ingénierie et Technologie, Histoire, Philosophie, Théologie, Droit/Droit et études juridiques). En parcourant cette longue liste, il faudra descendre au 105 358e rang mondial et au 644e rang africain pour retrouver un premier chercheur d’une université du Bénin. Il s’agit du Professeur Achille Assogbadjo du Laboratoire d’Ecologie Appliquée de l’Université d’Abomey-Calavi. Il est suivi du Professeur Joseph Hounhouigan de la même faculté, qui occupe le 845e rang africain. Le 3e Béninois est Professeur Romain Glèlè Kakai (853e africain), directeur du Laboratoire de Biomathématiques et d’Estimations Forestières (Labef/Fsa). Plus loin, l’ancien ministre Dominique Sohounhloué occupe le 1763e rang africain suivi des professeurs Adandé Bellarmin Fandohan (3963e), Prof. Souaibou Farougou (4341e), Callinice Capo-Chichi (4398e), Yessoufou Akadiri (4639e) et Enoch G. Achigan-Dako (4802e). Ainsi, dans le Top 5000 africain, il n’y a que huit chercheurs en provenance des universités du Bénin.
Faible performance
Plus loin encore, dans le Top 10 000 africain qui enregistre 22 Béninois, on retrouve Nestor Sokpon de l’Université de Parakou (5519e africain), Inès Godonou Salako de l’Université nationale d’Agriculture (5681e), le mathématicien Norbert Hounkonnou (6071e), Valère Salako, Philippe Sessou, Edmond Totin, Loko Yêyinou Laura Estelle, Aimé H. Bokonon-Ganta, Nourou Soulemane Yorou, Dougnon Victorien, Luc Hippolyte Dossa, et Irenikatche Akponikpe. Dans le top 10 000 des scientifiques les plus influents du continent, c’est l’Afrique du Sud qui tient la tête avec 2980 chercheurs. Le Nigeria est 4e avec 1516 scientifiques devant le Ghana (8e) qui a 329 chercheurs dans cette catégorie. Au 23e rang du top 10 000, le Bénin se positionne devant la Côte d’Ivoire (24e), le Burkina Faso (26e), le Togo (31e), le Sénégal (33e) et le Niger (37e). Dans le classement des universités, l’Uac occupe le 106e rang sur le continent. En deuxième position au niveau national, il y a l’Université nationale d’Agriculture qui est 320e africain. L’université de Parakou occupe le 3e rang national et le 390e africain. L’Université nationale des Sciences, Technologies, Ingénierie et Mathématiques d’Abomey vient en 515e position sur le continent, avec comme meilleure chercheure Estelle Laura Loko. On retrouve aussi deux universités privées du Bénin dans ce classement. Il s’agit de l’École africaine d’économie (1044e africain) et l’Université Esep Le Berger (1076e africain).
La diaspora au top niveau
Beaucoup de chercheurs de la diaspora se trouvent mieux classés sur cette liste. C’est le cas par exemple de Edgard Gnansounou de l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne (Suisse) qui vient au 69904e rang mondial. Kondo François Aguey Zinsou de University of New South Wales en Australie est au 110 648e rang mondial. Wilfrid Gangbo de l’University of California Los Angeles (154884e) et Leonard Wantchékon de Princeton University (205898e), comme de nombreux autres Béninois de la diaspora figurent dans ce classement pour le compte de leur université de provenance. Ce classement paraît bien surprenant. Les chercheurs en provenance des universités africaines sont absents du top 100 des scientifiques les plus influents au monde. Mais, il y a bien de raisons pour cela. En effet, il existe de nombreux systèmes de notation pour apprécier la productivité d’un chercheur. Chacun de ces systèmes présente de nombreux avantages ainsi que des inconvénients. Le h-index est déterminé en fonction du nombre d’articles cités au moins h fois. Ainsi, pour obtenir un indice h élevé, un académicien doit avoir publié un nombre élevé d’articles et avoir reçu un nombre élevé de citations. L’Ad Scientific Index montre les coefficients de productivité totale et celle des cinq dernières années des scientifiques sur la base des scores de l’indice h et de l’indice i10 et des citations dans Google Scholar. C’est ainsi que le Sud-Coréen HJ Kim est premier au plan mondial avec 330 points, le Marocain Rajaâ Cherkaoui El Moursli est premier en Afrique avec 215 points et que Achille Assogbadjo est premier en provenance d’une université du Bénin avec 40 points.
En termes d’équipements, les universités les mieux classées, notamment celles des pays du Nord ne sont pas comparables à celles des pays du Sud comme le Bénin.