Session criminelle du Tpi de Parakou/ 1er dossier: René Tabé écope de 7 ans de reclusion criminelle pour coups mortels

Par Maurille GNASSOUNOU A/R Borgou-Alibori,

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Pour le 1er dossier inscrit au rôle de la session criminelle 2020 du Tribunal de première instance de première classe de Parakou, René Tabé était à la barre, lundi 6 juillet dernier. Il avait à répondre d’une infraction de coups mortels mise à sa charge. Reconnu coupable des faits, il a été condamné à 7 ans de réclusion criminelle et va recouvrer sa liberté le 27 décembre prochain.

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Triste sort pour René Tabé. En voulant rendre justice pour le vol manqué d’un coq à Bininsi, dans la commune de Kalalé, il s’est retrouvé en conflit avec la loi. Chasseur et aujourd’hui âgé de 75 ans, il est marié et père d’un enfant. Placé en détention depuis le 27 décembre 2013, il est poursuivi pour coups mortels, une infraction prévue et punie par les dispositions de l’article 509 du Code pénal. Comme à l’enquête préliminaire et devant le juge instructeur, René Tabé a reconnu les faits mis à sa charge au cours de son audition à la barre, lundi 6 juillet dernier, au Tpi de Parakou. A l’arrivée, la cour l’a condamné à 7 ans de réclusion criminelle, après avoir établi sa culpabilité pour l’infraction de coups mortels sur Pascal Ouéni. Il retourne alors en prison pour purger le reste de sa peine qui prendra fin le 27 décembre prochain.
Considérant les aveux de l’accusé, le ministère public s’est employé dans sa réquisition à démontrer que les éléments constitutifs de l’infraction de coups mortels sont bien réunis. Il s’agit de l’élément légal qui s’appuie sur l’article 509 du Code pénal, de l’élément matériel qui se résume aux coups portés à la victime et ayant entraîné sa mort, puis de l’élément intentionnel. La responsabilité de René Tabé étant établie, il déduit qu’il est accessible à la sanction pénale. Il demande à la cour de le retenir dans les liens de l’accusation, puis de le condamner à 7 ans de réclusion criminelle. Le casier judiciaire de l’accusé ne porte mention d’aucune condamnation antérieure et l’enquête de moralité effectuée lui est favorable.
Dans sa plaidoirie, le conseil de l’accusé demandera à la cour de rejeter le certificat médical joint au dossier. Il l’a ensuite invitée à répondre à la question de savoir si ce sont les coups de lanière portés par son client qui ont occasionné le décès de Pascal Ouéni. Selon lui, le dossier manque suffisamment de pièces à conviction pouvant permettre d’entrer en condamnation contre René Tabé. Il estime que le dossier comporte des doutes et qu’il est difficile d’établir le lien de cause à effet. Aussi, plaide-t-il pour une application douce de la loi. Il souhaite donc que son client soit condamné au temps déjà passé en détention.

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Les faits

Les faits remontent au 6 décembre 2013 où Pascal Ouéni s’est nuitamment introduit dans la concession de Bio Togou, à Bininsi. C’est pour y soustraire frauduleusement un de ses coqs. Mais grâce aux aboiements de son chien, Bio Togou va l’appréhender, puis récupérer sa volaille. Il l’a laissé partir, après avoir accepté ses excuses. Ce n’est que le 7 décembre 2013 que René Tabé, un des chasseurs de la localité sera informé de ce qui s’est passé. Avec son ami Amadou Yakoubou, il a conduit Pascal Ouéni au domicile du chef des chasseurs, Simin Sotongouro. De son propre chef, il s’empare d’une lanière en peau de bœuf accrochée au mur sur les lieux, pour lui administrer des corrections sévères sur le dos, avant de le libérer. Se tordant de douleurs au niveau des côtes et de la poitrine, Pascal Ouéni rentre chez lui, tout en vomissant du sang. Souffrant et ne disposant pas de moyens pour se soigner, il a finalement été admis au cabinet de soins Deo Gracias sis à Bininsi le 17 décembre 2013, avant d’être référé le lendemain vers un autre centre pour une meilleure prise en charge. Malheureusement, il décède 11 jours après. Appréhendé, René Tabé a reconnu les faits mis à sa charge, à toutes les étapes de la procédure d’enquête et d’instruction du dossier.