Soutenance de thèse de Claude N. Azalou-Tingbé: Des innovations pour produire le « Ahowé »

Par COMLAN ERIC,

  Rubrique(s): Actualités |   Commentaires: Commentaires fermés sur Soutenance de thèse de Claude N. Azalou-Tingbé: Des innovations pour produire le « Ahowé »



(L’appel du chercheur au gouvernement)
Les obstacles à une production à grande échelle du petit kola, appelé « Ahowé » viennent d’être levés au Bénin. La thèse soutenue par Dr Claude Azalou-Tingbé le 26 octobre 2022 à l’Uac ouvre la voie à l’organisation d’une filière, pour générer des devises et créer des emplois.

LIRE AUSSI:  Lancement du Portail national des services publics: Le gouvernement rend accessible l’administration en ligne

Une grande opportunité agricole se présente au Bénin. Et il faut la saisir avant qu’elle ne nous échappe. « Nous avons la possibilité de créer des parcs de Garcinia kola Heckel (Ahowé en fongbé), de vendre les graines autant sur le marché local qu’international. Nous pouvons les transformer en boissons, jus, liqueurs et biscuits », déclare, avec fierté, Dr Claude N. Azalou-Tingbé. Le chercheur se fonde sur les progrès auxquels a abouti sa thèse de doctorat soutenue le 26 octobre 2022 à l’Uac sur le thème : « Valorisation de Garcinia kola Heckel au Bénin : Étude de la phénologie et du déterminisme des régénérations in situ et ex-situ dans la production et le renforcement de la population de l’espèce ». « La thèse apporte de nouvelles techniques sylvicoles et permet à la population de Garcinia kola Heckel d’être beaucoup plus renforcée », précise Dr Claude Azalou-Tingbé. Le petit kola est en effet une espèce fruitière forestière à usage multiple. Mais sa surexploitation contribue à son déclin.

LIRE AUSSI:  Sécurité alimentaire et renforcement de la résilience: Une conférence sur les approches porteuses à Cotonou

Une thèse d’intérêt

Dirigée par Prof. Corneille
Ahanhanzo et Prof. Achille
Assogbadjo, cette thèse ouvre la voie à la conservation de l’espèce. L’ensemble des facteurs qui influencent la production fruitière ont été identifiés. La restauration ainsi que la conservation in situ (en milieu naturel) en zone guinéo-congolaise au Bénin peuvent significativement se réaliser aussi bien dans le district phytogéographique de Pobè que dans celui de la Vallée de l’Ouémé. Le jury international présidé par Prof. Hubert
Adoukonnou-Sagbadja a été sidéré. « L’intérêt réside d’abord sur la plante que nous appelons en fon Ahowé. Il se fait que dans notre culture, on ne la plante pas. Les gens estiment qu’on ne vit pas longtemps pour récolter. Mais c’est le temps de croissance qui est trop long. Tout le monde peut en planter. Cette thèse a permis de développer une technologie pour faciliter la germination. Puis il a été développé au laboratoire des biotechnologies pour une multiplication en masse », apprécie Prof. Hubert Adoukonnou-Sagbadja.

LIRE AUSSI:  Scénario Alafia !

Une innovation à breveter

Grâce à ces travaux, la régénération in vitro par embryogenèse somatique est possible. C’est une technique qui permet de générer un embryon à partir d’un cal ou de suspensions cellulaires. Selon Dr Claude Azalou-Tingbé, cela va aboutir à des vitro-plants vigoureux. « Nous avons tenté quelque chose qu’aucun scientifique n’a réussi jusque-là. C’est l’embryogenèse somatique de l’espèce. Tous ceux qui ont essayé d’entreprendre cette voie avaient échoué parce que c’est une technique très difficile. Nous avons pu obtenir les cals au niveau de cette espèce. Ce qui est un progrès mondial à l’actif du Bénin », a-t-il souligné. Avec ces outils de biotechnologie moderne, l’espoir est permis. « Plusieurs tentatives ont été faites par d’autres laboratoires avant nous, mais les résultats n’avaient pas été probants. Ceux de Claude Azalou-Tingbé sont aujourd’hui probants. On va s’y atteler pour breveter ce qui a été découvert. On va poursuivre pour aller à l’échelle industrielle en matière de production de semences de cette spéculation», a rassuré Professeur Corneille Ahanhanzo. Pour une révolution scientifique, c’en est une. Elle sera bénéfique aux programmes de production, de régénération in situ et ex-situ, de conservation in situ et ex-situ, de domestication, d’amélioration et de valorisation du « Ahowé» au Bénin. « Nous souhaitons que le gouvernement du Bénin puisse considérer cette espèce et l’organiser en filière. Il y a beaucoup de pays qui s’en approprient. La Chine, le Royaume-Uni ou l’Afrique du Sud en importent beaucoup pour les industries agroalimentaires. La transformation sur place dans la zone industrielle de Glo-Djigbé par exemple va rapporter beaucoup de devises et générer des emplois », plaide Claude Azalou-Tingbé, qui a soutenu avec brio sa thèse, avec la mention « Très honorable », avec les félicitations du jury?