Traitement de la boue sur la station terminale de Sèmè: WAPCO-Bénin : un vrai modèle écologique

Par Marius IBIKOUNLE,

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L’échantillonnage de la boue issue des travaux de forage a permis d’attester qu’il s’agit d’une boue naturelle sans aucun additif chimique

A la West African Oil Pipeline (Benin) Company S.A. (WAPCO-Bénin), la préservation de l’environnement est une priorité absolue. Connue pour son professionnalisme et son expertise, WAPCO-Bénin est aussi une société écologiquement responsable. Elle l’a démontré à travers le traitement efficient et conforme de la boue issue des travaux de forage des fondations des trois réservoirs du projet de Pipeline Export Niger-Bénin au niveau de la station terminale de Sèmè.

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Les travaux de construction des pieux (fondations) des réservoirs du projet de Pipeline Export Niger-Bénin à la station terminale de Sèmè ne présentent pas de risques environnementaux liés à la gestion de la boue ou à quelque substance chimique que ce soit. Loin s’en faut ! Le traitement de la boue issue des forages verticaux sur ce site est une réussite qui peut faire école et inspirer d’autres entreprises.

Dans le processus de traitement, la boue est déversée dans un bourbier, un bassin bien protégé par une enveloppe plastique de 3 à 5 mm d’épaisseur pour éviter tout contact avec le sol

Et pour preuve, le ministère du Cadre de vie et du Développement durable, après une minutieuse visite d’inspection effectuée sur les lieux par ses services compétents, a attesté à travers la lettre N°0021/MCVDD/DC/SGM/DGEC/CDGPN/SA en date du 31 janvier 2023 ce qui suit : « … Les observations faites sur le terrain et les informations recueillies ont révélé que le protocole proposé et validé par le ministère du Cadre de vie et du Développement durable a été respecté et aucun impact environnemental n’a été observé sur le site ». Voilà qui dissipe toute incertitude ! Mais pour qui veut comprendre davantage comment la boue issue des travaux de forage a été traitée, les explications sont accessibles. De quelle boue s’agit-il déjà et comment est-elle obtenue ?
Armel Rock Gbédjinou, ingénieur en environnement et chargé du suivi-évaluation du Plan de Gestion environnementale et sociale (Pges) à WAPCO-Bénin, explique: « La boue dont il est question, c’est une boue liquide qui est le résidu issu du forage de pieux. C’est le mélange entre l’eau du milieu, le sol et le sous-sol du milieu et l’argile propre au milieu. C’est donc une boue tout à fait naturelle sans aucun ajout chimique puisque dans le forage des pieux, aucune substance chimique n’a été utilisée ». Rockaire Coovi Adjovi, coordinateur Construction au niveau de la station terminale de Sèmè, situe le contexte : « Au niveau de la station terminale de Sèmè, cette boue a été obtenue dans le cadre des travaux de construction des fondations sur lesquelles vont se poser les trois réservoirs de 100 mille m3. Au total 1083 pieux ont été forés à raison de 6 pieux par jour ; chaque réservoir devant tenir sur environ 400 pieux.

Au terme du processus de traitement, notamment après les
phases de mélange et de séchage, la boue devient du sable
meuble et est utilisée pour le remblai

Chaque pieu génère 40 m3 de boue ce qui veut dire que les six pieux forés par jour ont entraîné 240 m3 de boue. Le forage de l’ensemble des 1083 pieux, a donc produit 40 mille m3 de boue ». Le contexte étant défini, l’ingénieur en environnement Armel Rock Gbédjinou poursuit : « Dans le processus de forage, le bout de l’appareil qu’on appelle le trépan rogne la roche avec l’argile et l’eau et il y a un conduit qui permet de faire ressortir les flux liquides. Ce sont ces déchets qui constituent la boue liquide. Pour ceux qui ne s’y connaissent pas, ils peuvent penser que cette boue est une substance nocive. Or, en réalité, c’est le résultat de trois substrats du milieu dans lequel les travaux se font. Il s’agit du sol et du sous-sol du milieu, de l’eau du milieu et de l’argile du Bénin notamment l’argile provenant de Ouinhi qui est très élastique ». Dans une démarche scientifique, il a été procédé après forage, à une analyse de la boue issue des travaux. « Les résultats ont montré que les éléments constitutifs de cette boue ne sont que les trois substrats du milieu que j’ai énumérés plus haut. Ce qui veut dire que cette boue ne contient aucun élément chimique ou toxique. C’est une boue sans
dangerosité ! », atteste Armel Rock Gbédjinou. A l’en croire, une partie de la boue a même été utilisée pendant les travaux et a permis de stabiliser les parois pour que les trous forés ne s’affaissent pas. Que comprendre à présent du traitement des 40 mille m3 de boue naturelle collectée suite au forage ?

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Une méthode efficiente !

L’efficacité, c’est l’atteinte des résultats fixés avec les moyens prévus mais l’efficience, c’est l’atteinte des résultats avec rationalité. Et dans la gestion de la boue issue des travaux de forage sur le site de la station terminale de Sèmè, la société WAPCO-Bénin a fait preuve d’efficience avec une méthode qui a permis le recyclage à 100 % de la boue pour en faire de la terre meuble et surtout une terre arable, capable de porter des gerbes. Comment cela s’est-il produit ?
En vue de protéger l’environnement pour un développement durable et dans le respect de son Plan de Gestion Environnementale et Sociale (PGES), la société WAPCO-Bénin a en effet contracté avec une entreprise professionnelle pour un traitement de la boue respectant les normes de protection environnementale. Armel Rock Gbédjinou, ingénieur en environnement et chargé du suivi-évaluation du PGES à WAPCO-Bénin, explique le procédé : « La boue benthonique obtenue suite au forage, à travers un conduit, va directement dans un bourbier que l’on appelle bourbier premier. Ensuite la boue est pompée par des camions citernes pour être injectée dans l’un des trois grands bourbiers d’environ 10 mètres de long, 8 mètres de large et 1,5 à 2,5 mètres de profondeur, selon les lieux et tenant compte du niveau de la nappe phréatique. Avant de contenir la boue, ces bourbiers sont bien aménagés et protégés par un dispositif plastique anti-infiltration de 3 à 5 millimètres d’épaisseur qui est posé dans le bourbier et qui recouvre toute la superficie, le long de la paroi interne et même les extrémités externes du bourbier ; de façon à ce qu’il n’y ait aucun contact entre la boue et le sous-sol du bourbier ni les parois. La boue injectée dans ces grands bassins est laissée à l’ensoleillement pour l’évaporation. Au fur et à mesure que l’eau s’évapore, il se produit la concentration de la boue qui présente une forme craquelée. C’est sous cette forme que la boue peut être manipulée et traitée ». Le traitement s’opère conformément au plan de traitement conçu par l’ingénieur en environnement Armel Rock
Gbédjinou et validé à un niveau supra. A ce sujet, Rockaire Coovi Adjovi, coordinateur Construction au niveau de la station terminale de Sèmè, renseigne : « La boue sous forme craquelée est transférée au site de malaxage pour être traitée avec du sable meuble sédimentaire. Il s’agit du sable lagunaire acheté pour la circonstance. La boue est donc mixée avec ce sable meuble et est séchée sur une grande surface plane jusqu’à obtenir un type de sable meuble qui, ramené sur un lieu de dépôt, donne après un à deux mois des gerbes. La boue traitée et déposée devient donc un sable utilisable dans tout milieu comme sol arable, ou sol de remblai ». C’est ce sable qui a servi à fermer les bourbiers et c’est ce sable qui sert à l’entretien des routes proches du site. « Beaucoup de personnes sollicitent même ce sable pour faire du remblai. Il sera utilisé aussi pour le remblai des trois tanks et pour les jardins qui seront aménagés. On peut donc dire que c’est une bonne politique environnementale car elle a consisté à traiter les déchets produits sur place, à les recycler pour les réutiliser », conclut Armel Rock Gbédjinou. La réussite de cette opération de traitement de la boue a été constatée par les services de la Direction générale de l’environnement et du climat qui ont inspecté les lieux. Cela a valu une lettre de conformité du ministère du Cadre de vie et du Développement durable qui a attesté qu’aucun impact environnemental n’a été observé sur le site.

Cerise sur le gâteau, le sable meuble obtenu après traitement
de la boue est un sol arable, capable de porter des gerbes et
de faire germer la semence

WAPCO-Bénin, très écolo !

Au-delà de toutes considérations, WAPCO-Bénin dans la mise en œuvre du projet de Pipeline Export Niger-Bénin est très attentive aux questions liées à la protection de l’environnement et du cadre de vie ainsi qu’à la gestion des déchets en général. En effet, la station terminale du projet de Pipeline d’Export Niger-Bénin située à Sèmè fait partie intégrante du projet d’oléoduc Niger-Bénin qui parcourt plusieurs régions. WAPCO-Bénin est sensible à l’environnement tout le long du tracé du projet. Pour une gestion optimale des déchets solides, WAPCO-Bénin a contracté avec la Société de gestion des déchets et de salubrité et d’autres prestataires pour un enlèvement régulier des déchets solides. WAPCO-Bénin dispose également d’un plan d’épurement des eaux usées. Mieux, dans sa politique de verdissement, WAPCO-Bénin a prévu tout le long du tracé du projet, aménager des espaces verts avec une variété d’espèces à mettre en plants, selon les sols et selon les régions; une façon de mettre en valeur les ressources propres à chaque région traversée par ce vaste projet. « Il y a une campagne de reboisement le long du tracé. C’est une opération propre à WAPCO-Bénin. Dans le même temps, il y a des forages construits pour permettre à l’étape de plantation d’arroser les plantes et de mettre à la disposition des populations de l’eau de consommation. Les forages seront actionnés par l’énergie solaire. Tout cela fait partie de la responsabilité sociale de
WAPCO-Bénin », a confié l’ingénieur en environnement Armel Rock Gbédjinou. C’est dire qu’à WAPCO-Bénin, c’est zéro déchet dans la nature et aménagement du cadre de vie !