L’engagement pris par le président Patrice Talon de révéler le Bénin s’honore aussi par certains indicateurs dont l’Enquête sur le budget ouvert (Ebo). Une évaluation internationale, indépendante en matière de transparence budgétaire, qui porte le Bénin au premier rang des pays d’Afrique francophone.
« Il est essentiel que les pouvoirs publics informent et fassent participer le public à ces décisions vitales qui ont un impact sur leur vie », en raison de ce que « Les décisions budgétaires des gouvernements, quels impôts prélever? quels services fournir? quel niveau d’endettement assumer, ont une incidence sur l’égalité d’une société et le bien-être de ses habitants, notamment sur la possibilité pour les plus défavorisés d’avoir de réelles chances d’avoir une vie meilleure ».Du moins, c’est l’approche prodiguée par l’Enquête sur le budget ouvert (Ebo) d’Open Budget Initiative, qui se veut ‘’le seul instrument de recherche indépendant, comparatif et factuel au monde qui utilise des critères internationalement reconnus pour évaluer l’accès du public aux informations budgétaires du pouvoir central, les possibilités formelles pour le public de participer au processus budgétaire national et le rôle des institutions de contrôle budgétaire telles que le corps législatif et l’auditeur dans le processus budgétaire’’.
Portant sur l’évaluation de 117 pays, la 7e édition de cette enquête place le Bénin au premier rang des pays francophones en matière de transparence budgétaire. Basée sur un questionnaire rempli dans chaque pays par un expert indépendant sur les questions budgétaires, au Bénin, Dieudonné Houinsou pour Social Watch Bénin a été commis à cet effet. Et pour renforcer davantage la recherche, le projet de questionnaire de chaque pays est également examiné par un expert indépendant anonyme.
Transparence
Loin d’être une abstraction, la transparence s’avère une obstination pour le gouvernement actuel, à telle enseigne que son chef, le président Talon a jugé opportun d’intervenir récemment dans une émission sur la riposte au Covid-19 afin de répondre aux préoccupations d’une compatriote, motivé que le chef de l’Etat était de dire les choses en toute transparence, afin que ne subsiste aucun quiproquo sur l’approche retenue pour traiter les cas positifs au Covid-19.
Cet esprit de transparence, marque également la dépense des ressources publiques. Ce qu’on réalise aisément à l’aune des résultats de l’Ebo portant sur la disponibilité en ligne, la disponibilité à temps et l’exhaustivité de documents budgétaires clés.
En matière de transparence, le Bénin a un score de 49 sur 100. Et se pointe en Afrique francophone devant des pays comme le Sénégal, le Mali, la Côte d’Ivoire… En matière de disponibilité publique des documents budgétaires, qu’il s’agisse du rapport préalable au budget qui expose les paramètres généraux des politiques budgétaires avant le projet de budget de l’exécutif qui détaille les sources de revenus, les allocations aux ministères, les changements de politique proposés, et d’autres informations importantes pour comprendre la situation budgétaire du pays, ou du budget approuvé par le Parlement, du rapport de fin d’année qui décrit la position des comptes du gouvernement à la fin d’année budgétaire et, idéalement, une évaluation des progrès accomplis dans la réalisation des objectifs politiques du budget, ou du rapport d’audit qui examine la solidité et l’exhaustivité des comptes de fin d’année du gouvernement,leur accessibilité au public est jugée bonne au Bénin. Et ceci de façon constante depuis 2016.
Cette embellie est toutefois bémolisée, car le Bénin ne publie pas en ligne ses rapports budgétaires en cours d’année dans les délais, et ne veille pas à ce que tous les documents justificatifs soient publiés en ligne en même temps que le Projet de budget de l’exécutif. Aussi, est-il recommandé au Bénin de renforcer davantage la participation du public au processus budgétaire, tant au niveau du Parlement lors des débats sur le rapport d’audit, qu’au niveau de la Chambre des Comptes de la Cour suprême.