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A l’occasion de son séjour au Bénin: François Hollande se rend au Centre de lutte intégrée contre le paludisme

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Par   Eric TCHOGBO, le 02 juil. 2015 à 23h05

Le chef de l’Etat français, était en fin de séjour au Bénin hier jeudi 2 juillet. Au nombre des deux projets de la Coopération française au Bénin qu’il a visités, au cours de son bref passage à Cotonou, se trouve en bonne place le Centre de lutte intégrée contre le paludisme (CLIP) logé dans l’enceinte de l’Institut des Sciences biomédicales appliquées (ISBA).

Accompagné du chef de l’Etat Boni Yayi, le président de la République française, François Hollande a pris connaissance de l’effectivité du Centre de lutte intégrée contre le paludisme (CLIP) implanté à Cotonou au Bénin. Les deux présidents, en tête d’une forte délégation officielle bénino- française, ont visité les grands compartiments de ce centre sous la direction d’Achille Massougbodji, professeur de médecine de parasitologie mycologie à la Faculté des sciences de la Santé de Cotonou, et médecin-chef du Laboratoire de microbiologie du CNHU .

En effet, le CLIP rassemble des institutions scientifiques en charge de la lutte antipaludique à savoir: l’Université d’Abomey-Calavi, le Centre de recherches entomologiques de Cotonou, l’Institut des Sciences biomédicales appliquées, l’Institut de recherche pour le développement, ainsi que l’Union des professionnels et des acteurs de la santé béninois vivant en France (UPAS).
Il permettra notamment de doter le Bénin de la plate-forme de recherche et de formation en biologie moléculaire et en protéomique la mieux équipée de la région en vue d’encadrer de jeunes chercheurs en leur offrant la possibilité de travailler dans un environnement scientifique d’excellence. Les résultats attendus concernent l’amélioration des outils de lutte anti-vectorielle et la mise au point de nouveaux médicaments pour prévenir et traiter le paludisme. Le CLIP fédère les activités concernant le paludisme au Bénin, en vue d’optimiser les interventions et recommandations du Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP). Cette plateforme d’excellence favorise la mutualisation des moyens et l’optimisation des activités de recherche et d’évaluation des méthodes de lutte. L’un des axes majeurs est le développement d’un vaccin contre le paludisme gestationnel dont les essais cliniques sont prévus courant 2015.

Situation du paludisme au Bénin

Au Bénin, le paludisme constitue un véritable problème de santé publique et se situe au premier rang des maladies motivant la consultation et/ou l’hospitalisation dans les formations sanitaires. Il représente 45 % des motifs de consultation des enfants de moins de cinq ans. Il est également la cause de 43% des hospitalisations d’enfants de moins de cinq ans et de 44% de décès.
Le paludisme est une maladie transmise à l'homme par la piqûre de moustiques du genre Anophèles infectés par des parasites, les Plasmodiums. Responsable de plus de 198 millions de cas et de 584 000 décès par an, principalement chez les enfants en Afrique subsaharienne, le paludisme reste un problème de santé publique majeur. Il constitue également un frein au développement économique et social des pays du Sud.
Une étude scientifique conduite au Bénin par des chercheurs de l'Institut de recherche pour le Développement et du Centre d'étude et de recherche sur le paludisme associé à la grossesse et à l'enfance (CERPAGE Bénin) confirme les impacts néfastes des infections palustres submicroscopiques pendant la grossesse : anémie maternelle, naissances prématurées et faible poids de naissance des enfants. Les chercheurs montrent par ailleurs, que les techniques de biologie moléculaire s'avèrent plus sensibles que les examens microscopiques classiques pour diagnostiquer les infections palustres, avec 40 % des infections détectées pour les premières, contre 16 % pour les secondes.
Pour contrôler cette maladie, le Bénin a adopté et mis en œuvre les stratégies préventives et curatives recommandées par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Grâce à l’appui du Booster Program de la Banque mondiale, le pays a procédé en octobre 2007 à la mise à l’échelle des programmes de moustiquaires imprégnées destinées aux enfants de moins de cinq ans à travers une campagne de distribution gratuite sur toute l’étendue du territoire. La couverture des nouvelles cohortes d’enfants nés après la campagne a continué à travers l’octroi gratuit de moustiquaires imprégnées à ces derniers au cours de la vaccination anti rougeoleuse ainsi qu’aux femmes enceintes au cours de la consultation prénatale. Les Combinaisons Thérapeutiques à base Artémisinine (CTA) ont également été mises à disposition des communautés via les centres de santé et les Organisations non gouvernementales (ONG).