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Absence de mise en berne du drapeau après les actes terroristes: Les explications du gouvernement

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Wilfried Léandre Houngbédji, porte-parole du gouvernement Wilfried Léandre Houngbédji, porte-parole du gouvernement

Le gouvernement n’a pas fait l’option de mettre le drapeau national en berne à chaque décès d’un soldat au front suite à des actes terroristes. Au cours d’une sortie médiatique, mercredi dernier, Wilfried Léandre Houngbédji, son porte-parole, a expliqué les raisons de cette option qui n’a rien à voir avec une indifférence ou un manque d’empathie envers les personnes tombées sur le champ de bataille.

Par   Joël C. TOKPONOU, le 02 mai 2025 à 07h08 Durée 2 min.
#Lutte contre le terrorisme

Les soldats passés de vie à trépas au front dans le septentrion suite aux attaques terroristes reçoivent, comme il le faut, les hommages du gouvernement, de la hiérarchie militaire et de tous leurs frères d’armes. La discrétion dont font montre les gouvernants est stratégique et s’apparente à une arme psychologique face à un ennemi d’un type particulier. « Nous sommes en situation d’asymétrie. On ne le souhaite pas, mais il peut avoir des attaques tous les jours ou toutes les semaines avec des dégâts, quand bien même nous mettons les moyens qu’il faut. Pour nous, toutes les vies se valent. Le soldat, qu’il soit de l’Alibori ou du Zou, du Borgou ou de l’Ouémé, du Mono ou du Couffo, du Plateau ou de la Donga, des Collines ou de l’Atacora, chaque vie de soldat vaut une autre », rassure Wilfried Léandre Houngbédji, secrétaire général adjoint et porte-parole du gouvernement, lors d’une sortie médiatique, mercredi 30 avril dernier. Il introduit ainsi ses explications sur la posture du gouvernement qui consiste à ne pas mettre le drapeau national en berne suite à chaque acte terroriste où le Bénin perd des soldats. « Si nous entreprenons de mettre le drapeau en berne, nous devrons le faire chaque fois qu’un de nos enfants tomberait. On le fait parce qu’un tombe, cinq tombent, dix tombent, cinquante tombent, je touche du bois. Pourquoi le ferait-on une fois et ne le ferait-on plus par la suite ? Sachez que ce n’est pas un phénomène qui arrive une fois l’an. Si cela arrivait dix fois ou vingt fois dans l’année, je touche du bois, on doit donc décréter autant de fois un deuil national. Nous ferons ainsi le jeu de l’ennemi », fait-il comprendre. En clair, il y a chez les terroristes une intention d’usure et de conditionner les populations dans la psychose.

D’ailleurs, poursuit-il, ceux qui vivent le phénomène dans son acuité avec des dizaines d’attaques au cours de l’année et qui avaient commencé par mettre le drapeau en berne, à décréter un deuil national et à exposer même les cercueils pour rendre hommage aux enfants ne le font plus aujourd’hui. « Ils ont compris qu’il y a un contre coup; cela entretient une certaine psychose qui galvanise l’ennemi. Donc on a décidé, tout en respectant la mémoire de nos enfants, tout en reconnaissant le sacrifice qu’ils sont amenés à faire, de rester dignes et de ne pas alarmer nos concitoyens. Ce n’est pas un manque d’empathie. C’est une question de responsabilité », conclut le porte-parole du gouvernement.

Mais il faut préciser qu’en dehors des hommages symboliques qui reconnaissent aux soldats défunts leur sacrifice pour la nation, une loi est votée et permet d’assurer à leurs ayants  droit un mieux-être.