La Nation Bénin...
L’affaire assassinat du juge Sévérin Coovi, précédemment premier président de la Cour d’appel de Parakou, revient au prétoire après un an de suspension. Le procès est programmé pour se dérouler sur la période indicative du 17 au 25 juillet prochain.
Renvoyé l’année dernière à une prochaine session après cinq semaines d’audience pour un procès qui était annoncé pour durer seulement quelques jours, le dossier relatif à l’assassinat du magistrat Coovi à Parakou sera à nouveau examiné dès le 17 juillet prochain à la Cour d’assises de la Cour d’appel de Parakou. Ce renvoi de l’affaire avait été souhaité et obtenu par les avocats de la défense et de la partie civile.
Delphin Chibozo, représentant du ministère public, parlait à l’époque d’«un atterrissage tactique et technique pour atteindre la vérité », une vérité attendue depuis bientôt 10 ans par les familles de la victime, des accusés et les collègues du magistrat, dans un dossier qui n’a toujours pas livré tous ses secrets. «Il y a eu des actes d’instruction complémentaires qui ont été accomplis parce que les conseils avaient émis quelques souhaits...Lecture de ces différentes pièces sera donnée à l’audience de façon publique », confie le substitut général près la Cour d’appel, tout en se réservant de dévoiler tout de suite, secret de l’instruction oblige, qui sont les personnes entendues récemment dans le dossier. Mais selon des indiscrétions, le sieur Rachidi Gbadamassi, maire de Parakou à l’époque des faits dont le nom est revenu à plusieurs reprises dans les témoignages et qui a séjourné en prison pour cette affaire, aurait été à nouveau approché ainsi que d’autres personnes et leurs propos recueillis comme souhaité par des avocats de la partie civile et de la défense, à défaut de les voir comparaître devant la Cour.
Dix ans après les faits, la vérité n’est toujours pas connue avec certitude à propos du mobile, des circonstances et des auteurs du crime crapuleux commis sur l’ex-premier président de la Cour d’appel de Parakou dans la nuit du dimanche 6 novembre 2005 à son domicile au quartier Zongo de Parakou. Le flou persiste et les supputations ainsi que les interprétations vont bon train.
Trois accusés à nouveau dans le box
Sur plus d’une dizaine de personnes interpellées, trois accusés sont restés en prison : Clément Adétona, le principal accusé, un détenu « corvéable » qui servait au domicile du juge et qui a désigné les sieurs Raïmi Moussé, opérateur économique et ami du juge, et Ramane Amadou, opérateur géomètre, comme auteurs ou complices de l’assassinat du magistrat. Pour rappel, le premier a été cité au lendemain des faits par le principal accusé Clément Adétona comme l’un de ceux qui sont venus nuitamment au domicile de son patron pour attenter à sa vie. Il avait aussi déclaré que l’opérateur économique lui aurait fait manger, «une noix magique» après quoi il ne savait plus ni ce qu’il faisait ni ce qu’il disait. Le second, Raïmi Moussé, n’est entré dans le dossier que près de deux ans après les faits, alors qu’il séjournait à la prison de Lokossa dans une toute autre affaire, suite à un incident survenu dans la maison carcérale où le principal accusé avait été entretemps transféré.
A la session supplémentaire consacrée au dossier en juillet et août 2014, les conseils avaient plaidé en vain la liberté provisoire pour les accusés Raïmi Moussé et Ramane Amadou qui, estiment-ils, n’avaient plus leur place dans le box des accusés à la lumière des derniers développements du procès inachevé.