La Nation Bénin...

Le collectif des avocats de Laurent Mètongnon a donné un point de presse, ce mardi 12 décembre 2017 à la Bourse du travail à Cotonou. Il déplore les déclarations faites par le procureur de la République lors de sa sortie médiatique du 4 décembre dernier.
Le collectif des avocats de Laurent Mètongnon rejette des informations partagées par le procureur de la République, lundi 4 décembre dernier, au sujet de l’affaire de placement «hasardeux » de fonds de la Cnss à la Bibe. A la faveur d’un point de presse animé, ce mardi à Cotonou, les conseils du mis en cause ont rappelé que le procureur avait expliqué « que la Bibe a fait l’objet de vérification par la commission bancaire de l’Uemoa et que cette banque possède un mécanisme d’intéressement des personnes physiques ayant pouvoir de signature dans ses livres pour le compte des personnes morales en leur versant des commissions au prorata de la somme déposée et que les investigations menées à cet effet ont prouvé que les différents comptes de la Caisse nationale de sécurité sociale (Cnss) abrités dans ces conditions auprès de la Bibe au titre de dépôt à terme s’élèvent à 16 milliards et le montant de commissions versées en liquide tel que contenus dans les procès-verbaux est de 71 994 737 ». Le directeur de l’enquête aurait ajouté, selon les avocats de Laurent Mètongnon, que « l’un des mis en cause a reconnu avoir distribué des commissions aux membres du Conseil d’administration de la Cnss ».
Relativement à ces points, le collectif souligne que le mis en cause sus-mentionné a déclaré n’avoir aucune preuve de ses accusations. « Un aspect que le procureur a passé sous silence », selon les avocats.
Pour eux, cette sortie médiatique du procureur de la République est « illégale et inopportune ». Ils citent l’article 12 du Code de procédure pénale qui stipule que « Sauf dans le cas où la loi en dispose autrement et sans préjudice des droits de la défense, la procédure au cours de l’enquête et l’instruction est secrète. Toute personne qui concourt à cette procédure est tenue au secret professionnel dans les conditions et sous les peines prévues par le code pénal ».
En sa qualité de directeur de l’enquête, le procureur de la République « ne pouvait pas ignorer qu’en faisant ces déclarations à la presse, il violerait le secret de l’enquête et les droits de la défense », développent les conférenciers.
Selon eux, la conférence de presse du procureur a pour but « de conditionner l’opinion et de susciter son adhésion en dépit des failles et des carences relativement aux preuves pouvant mettre en cause les différentes personnes poursuivies ».
Evoquant également l’article 402 du même code, ils trouvent long, le délai auquel l’audience de Laurent Mètongnon est renvoyée. Pour eux, son incarcération et celle de ses codétenus (Allassane Kourouma Moussa, Jérémie Mora, Edouard Adégoké, Aboudou Youssao, Célestin Ahonon) « est illégale et arbitraire ».
Le collectif des avocats des mis en cause dénonce également le refus du parquet de délivrer une copie intégrale du procès-verbal de l’enquête préliminaire contrairement aux usages?