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Affectation du chirurgien du CHD de l’Atacora-Donga: Les populations de Natitingou désemparées

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Par   Eklou, le 19 juin 2015 à 07h37

Les populations de Natitingou ont protesté dans la journée du mercredi 17 juin dernier contre l’affectation du seul chirurgien du Centre hospitalier départemental. Les désagréments causés aux patients par ce départ tout au moins surprenant justifient leur colère.

« …Qu’il vous souvienne que les populations du département de l’Atacora ont droit à la santé et à la vie, et c’est avec amertume que nous constatons que nous sommes voués à une mort lente». Ainsi s’est exprimé Julien Sassa Sinkou, représentant de la population de l’Atacora au sein du Conseil d’administration du Centre hospitalier départemental de Natitingou, lors du sit-in que des manifestants ont fait à la préfecture des départements de l’Atacora et de la Donga. Ces derniers ont fait irruption dans l’enceinte de la préfecture en pleine Conférence administrative départementale, pour dénoncer l’affectation du seul chirurgien du centre et tous les désagréments causés aux patients par ce départ qu’ils jugent injuste. Menaçant de faire débarquer les populations de la commune de Natitingou pour un état de siège à la préfecture s’ils ne venaient à être écoutés, les manifestants ont crié leur ras-le bol face à la manière dont les questions de santé des populations de l’Atacora sont gérées. «Dans quel pays sommes-nous ? L’Atacora fait-il toujours partie du Bénin?». Autant de questions que le porte-parole des manifestants s’est posé quand la Conférence administrative départementale sous la conduite du secrétaire général de la préfecture s’est portée vers eux pour recevoir leur motion de protestation. Recruté sur poste seulement cette année, le chirurgien, contre toute attente, a été affecté vers l’hôpital de zone de Savè, aux dires des manifestants qui menacent de bloquer les activités dans toute la ville de Natitingou si aucune issue n’est trouvée au problème qu’ils posent. Ils saisiront également l’occasion pour déplorer l’état vétuste des bâtiments du Centre hospitalier départemental, le non fonctionnement de la morgue depuis plus de huit mois, l’affectation massive des agents qualifiés vers d’autres départements. En l’absence du préfet des deux départements, c’est Mashoudou Ashanti, le secrétaire général, qui a invité les manifestants au calme surtout que l’autorité s’est autosaisie de la question pour la mise à disposition diligente d’un autre chirurgien. «La santé n’a pas de prix et tout sera fait pour que vos doléances soient satisfaites dans les meilleurs délais», a-t-il souligné.