La Nation Bénin...
Le ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche a poursuivi, ce jeudi 1er mars, sa tournée dans les communes bénéficiaires du « Programme de construction de magasins de conservation des récoltes et des graines » pour s’enquérir de l’état d’avancement des réalisations financées par l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uémoa). Satisfait de l’avancement des travaux sur l’ensemble des sites, il a saisi l’occasion pour exhorter les populations et singulièrement les producteurs à agir pour freiner l’insécurité alimentaire.
« Nous avons bénéficié ici d’un bâtiment de 4000 tonnes construit par l’Uémoa. Nous avions si tant attendu cet ouvrage. Nous avons trop souffert. Le riz paddy s’exposait au soleil. Maintenant que nous avons eu la chance d’avoir ce magasin, c’est une grande joie. Nous allons l’exploiter pour stocker le riz qui vient des champs et progressivement le déstocker pour l’usinage. Je peux même dire que d’ici quelques années, ce magasin ne nous suffira plus au regard de la quantité produite ». Face au ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, Gaston Dossouhoui, ce jeudi dans la localité d’Akpikpi, Sébastien Owolabi, chef usine de la rizerie de Glazoué, n’a pas caché son émotion. Ce joyau mis gracieusement à la disposition des producteurs de la localité par l’instance sous-régionale fait sa joie et sa fierté.
Côté technique, tout est au point, assure pour sa part la structure en charge de la maîtrise d’ouvrage déléguée, l’Agetur. Son directeur technique, Simon Goudou, a expliqué à la délégation ministérielle que toutes les normes techniques requises ont été respectées pour la durabilité de l’ouvrage.
Cap sera ensuite mis sur le site rizicole de Ouèdèmè. Nicolas Yaro Amoussou, chef d’arrondissement de Ouèdèmè, et ses administrés attendaient la délégation. « L’assistance de l’Uémoa est très appréciée et est facteur d’incitation de la population », assure l’élu local. Dans trois mois, quatre tout au plus, ce bas-fond de 26 hectares sera complètement aménagé et mis à la disposition des populations pour la culture du riz. « Ce bas-fond que nous voulons aménager est constamment exploité. Notre problème, c’est de vous amener à l’exploiter durablement. Au lieu de faire une culture par an, on peut en faire deux ou même trois. Sur chaque cycle de culture, vous aurez au moins deux fois les productions que vous aviez », leur a expliqué le ministre. « Mettez-vous au travail, la terre ne ment pas, faites exprimer la demande à partir de la terre, les hommes sont là pour vous accompagner », exhorte-t-il par la suite.
Producteurs en liesse
Troisième étape de cette visite, le site rizicole de Riffo-Kpota toujours dans la commune de la commune de Glazoué. Les travaux d’aménagement des périmètres à des fins hydro-sylvo-pastorales suivent bien leur cours. Malgré les rayons brûlants du soleil, le ministre Gaston Dossouhoui découvre des ouvriers acharnés au travail. Les coups de dabas, houes, haches, coupe-coupe pleuvaient sur le sol nu en plein aménagement sous le regard admirateur des techniciens. En face d’eux, des populations en liesse, chantant et dansant. L’arrivée annoncée du ministre les a ragaillardies et elles sont venues exprimer leur joie. L’aménagement de ce site relève d’un rêve de vieille date qu’attendait de voir Christophe Dègnon, 70 ans. « Un projet de cette envergure, je n’ai jamais vu cela. Nous en avions entendu parler et nous sommes heureux de l’aboutissement », sourit le vieil homme.
Félix Affoukou, chef d’arrondissement intérimaire de Thio, explique de son côté que « le riz est devenu un aliment de base, mais les techniques pour le cultiver sont devenues très compliquées ». Pour lui, « un projet qui prend en compte cette culture est source de joie pour la population et cela intègre bien le Programme d’actions du gouvernement ».
A Kassouala dans la commune de Tchaourou, les producteurs s’impatientent, malgré l’installation de l’entreprise en charge de l’aménagement des périmètres rizicoles et le début des travaux sur les sites. La maîtrise de l’eau reste ici l’une des plus grandes difficultés auxquelles l’appui de l’Uémoa est venu mettre un terme. Il est prévu de drainer les eaux de l’Okpara pour faire le bonheur des producteurs sur un site de 49 hectares dont l’aménagement avance à grands pas.
Dernière étape de cette journée, la commune de Gogonou. Le ministre et sa suite sont allés mettre à la disposition des autorités locales le magasin de stockage de récoltes d’une capacité de 2026 tonnes. Elus locaux et producteurs en jubilent. Bary Seydou Tidjani, premier adjoint au maire de Gogounou, ne s’en cache pas. « Le besoin se faisait sentir. Nous produisons beaucoup de maïs ici. La difficulté que nous avions, c’est que les populations ne savent pas où stocker leurs récoltes et réserves. Elles sont obligées de la brader. Mais avec l’érection de ce joyau, elles seront soulagées », indique-t-il. Et au ministre Gaston Dossouhoui de répondre : « Ce que nous voulons faire, c’est de nous assurer que vous avez pris conscience des difficultés et que vous voulez changer quelque chose pour mieux vivre… »?