La Nation Bénin...
Les députés n’ont pu ouvrir hier lundi 21 septembre, les travaux de la 5è session extraordinaire de l’année 2015. L’ouverture a été reportée, conformément à la loi, à 72 heures après, soit vendredi prochain étant donné que la journée du jeudi est chômée. Mais au-delà de la question du défaut du quorum qui a obligé le report, il y a d'autres raisons politiques officieuses
C’est finalement vendredi prochain que les députés lancent les travaux de leur cinquième session extraordinaire de l’année 2015. Celle-ci a été conjointement sollicitée par le gouvernement et des députés. Une vingtaine de dossiers est inscrite à l’ordre du jour de la session. L’ouverture n’a pas eu lieu hier. La mobilisation des députés était faible. Le contrôle du quorum a révélé la présence de 29 parlementaires toutes obédiences confondues. Ce qui est bien loin du quorum de la moitié plus un des 83 députés attendus, soit 42. Le quorum n’était donc pas atteint hier pour favoriser l’ouverture de la session. Et dans cette condition, le Règlement intérieur de l’Assemblée nationale exige que les travaux soient reportés à trois jours après. A cette nouvelle date, quoiqu’en soit le nombre de parlementaires présents, la plénière peut délibérer en toute légalité. N’ayant pas le choix, le président de l’Assemblée nationale, Me Adrien Houngbédji, président de céans, a purement et simplement fait avorter l’ouverture de cette session. Elle a été renvoyée au vendredi 26 septembre prochain. La seule raison avancée pour justifier ce report est le défaut de quorum. Ce qui est évident. Mais au-delà de cette raison officielle, il en a bien d’autres qui sont à la base de cette faible présence des députés à l’hémicycle. En effet, des sources concordantes renseignent que la question de l’élection du deuxième questeur de l’Assemblée nationale, en remplacement de Georges Bada, qui a renoncé à ses fonctions au Parlement au profit de celles de maire d’Abomey-Calavi en est la cause. Le dossier est inscrit au premier rang de la vingtaine des dossiers enrôlés pour le compte de cette cinquième session extraordinaire. Les députés devraient examiner la question avant tout autre point conformément aux dispositions de l’article 16.2 du Règlement intérieur du Parlement. Lequel article exige qu’en cas de nécessité, l’Assemblée nationale pourvoit au remplacement des autres membres du bureau soit «….immédiatement si elle est en session lorsque survient la vacance soit dès l’ouverture de la session suivante. La septième législature était à la lisière de ses dernières vacances quand est intervenue la démission du député Georges Bada. Le dossier devrait donc être logiquement le premier point de l’ordre du jour qui sera examiné au regard des dispositions de l’article 16.2.
Le défaut de quorum, l’arbre qui cache la forêt
Seulement, plusieurs sources renseignent que les députés n'étaient pas encore prêts hier pour ouvrir ce dossier hautement politique. Des divergences sérieuses existeraient dans tous les camps politiques présents à l’hémicycle. La Majorité parlementaire tout comme l’Opposition parlementaire n’accorde pas encore ses violons autour d’un candidat. La Renaissance du Bénin (RB) de Léhady Soglo cherche toujours à conserver ce poste de deuxième questeur qui était revenu au parti suite au consensus de l’Opposition qui a porté Me Adrien Houngbédji au perchoir. La RB qui estime que le fauteuil vacant devrait revenir dans sa gibecière positionnerait le député Boniface Yéhouétomè comme candidat. Ce que ne veulent pas entendre les autres forces alliées de l’Opposition qui pensent que la Rb n’est plus en droit d’espérer quoi que ce soit. D’autant qu’elle aurait fait voler en éclats le consensus retenu lors du contrôle du perchoir à l’occasion de l’élection du bureau du Conseil municipal de Cotonou. Mieux, la RB n’était pas aux Universités de vacances organisées par le PRD le week- end écoulé à Cotonou. Autant de fissures qui amenuisent les chances de l’Opposition avec sa majorité mécanique de 42 députés de conserver ce fauteuil. Et il sera dès lors difficile voire même impossible à la Rb de retrouver ce fauteuil, sauf un bouleversement politique de dernières heures.
Au niveau du camp présidentiel, la sérénité n’est pas aussi de mise. Plusieurs candidatures sont annoncées. On cite celles des députés Gilbert Bagana, Lucien Houngnibo et bien d’autres encore. Ce qui rend les tractations plus difficiles au sein des partisans du chef de l’Etat. Même si ceux-ci malgré leur minorité numérique de 40 députés sur papier ont une légère chance sur leurs collègues de l’Opposition. Mais faudra-t-il que tous les députés se réclamant de la famille présidentielle s’entendent sur un candidat et que l’Opposition s’engage dans la course en rang dispersé. C’est à cette seule condition que les FCBE et alliés pourront gagner ce poste de deuxième questeur. La voix de Atao Hinnouho, le 83è député et seul parlementaire non inscrit à la date d’aujourd’hui, pourrait apparaître précieuse dans la balance. Il devrait être par ces temps-ci le plus courtisé des députés en prélude à cette élection. C’est dire que dans un camp comme dans l’autre, les députés ne sont pas prêts d'examiner cette question d’élection qui s’annonce avec beaucoup de suspense. Il fallait donc s’avancer à pas mesurés pour permettre aux discussions et négociations politiques de se poursuivre à l’interne de chaque groupe. Au demeurant la question du report de l’ouverture de la session extraordinaire pour défaut de quorum est l’arbre qui cacherait la forêt.